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Sandrine Josso : « Pour toutes les victimes de l'ombre, il fallait vraiment se battre »

Invitée de La politique et moi sur LCP, notre députée de Loire-Atlantique Sandrine Josso a livré un témoignage personnel fort, éclairant les combats qui fondent son engagement politique comme la lutte contre les cancers pédiatriques, l'égalité homme-femme ou la soumission chimique dont elle a elle-même été victime.

Combats : « Pour toutes les victimes de l’ombre, il fallait vraiment se battre »

Sur le canapé de LCP, Sandrine Josso est revenue sur l’agression par soumission chimique qu’elle a subie, évoquant « un souvenir très difficile, très douloureux ». Pensant « aller voir un ami », le sénateur Joël Guerriau, elle dit avoir « découvert un agresseur », une expérience qu’elle qualifie de « traumatisme ». Comme beaucoup de victimes, elle souligne avoir pu s’en sortir grâce à l’intervention d’un collègue « qui connaissait les modes opératoires des prédateurs et qui m’a donné les bons conseils ce soir-là ».

Si la prise de parole publique fut éprouvante, notre députée explique l’avoir assumée « au nom de [son] mandat » :

Ce n'était pas facile parce que j'étais en plein psychotraumatisme, mais j'ai souhaité le faire parce que comme je suis députée, je me suis dit que pour toutes les victimes de l'ombre, il fallait vraiment se battre. La soumission chimique, c'était complètement passé sous les radars, c'était un sujet de santé publique, et que c'était un fléau.

 

Cet engagement a débouché sur des avancées concrètes. La députée cite notamment une expérimentation prévue « dans quatre régions de France » permettant aux victimes d’effectuer « des prélèvements de sang, d’urine et de cheveux », afin « de pouvoir accéder à des preuves sans porter plainte », avec l’espoir d’une généralisation.

Sandrine Josso a également souligné la difficulté de porter certains sujets en politique, comme elle le fait depuis le début de son mandat de députée. « Les fausses couches, les maladies des enfants, la soumission chimique, l’inceste, les viols, ce ne sont pas des sujets faciles à aborder », observe-t-elle, estimant qu’ils exigent « beaucoup d’empathie » et « une vraie volonté ».

Je suis passée avec ma fille devant les colonnades de l'Assemblée nationale et je lui ai dit : un jour j'irai là pour tous ceux qui ne peuvent pas se battre. 

 

Son engagement pour les cancers pédiatriques trouve lui aussi sa source dans l’intime. Sa fille, touchée par un cancer à 4 ans, est aujourd'hui « guérie » affirme-t-elle, expliquant l'origine de son engagement sur le sujet. Elle raconte ce moment fondateur où, quittant l’Élysée, elle lui a dit devant l’Assemblée nationale : « Un jour j’irai là pour tous ceux qui ne peuvent pas se battre. » Aujourd’hui, elle rappelle que ces cancers sont « dus à plus de 95 % à l’exposition à l’environnement » et plaide pour des politiques publiques de prévention plus ambitieuses sur les territoires.

 

Parcours personnel : « J'ai toujours cru en la liberté »

Diététicienne de formation, Sandrine Josso explique avoir été très tôt sensibilisée au lien entre santé et prévention, notamment en raison de la maladie de sa mère. « La première alimentation, la première médecine, c’est notre alimentation », affirme-t-elle, revendiquant une approche globale du bien-être.

Issue de la ruralité, à Herbignac, près de Guérande, elle rappelle combien son engagement local comme conseillère municipale a été déterminant pour comprendre « comment on peut faire avancer certains sujets » au plus près des citoyens, avant de porter des combats à l’échelle nationale. Arrivée en politique par la société civile, elle revendique son indépendance : « j’ai toujours cru en la liberté ». Consciente que « s’affirmer parfois c’est déplaire », elle insiste sur l’importance d’« être en accord avec ses valeurs » et de refuser « les faux-semblants ».

J'aime vraiment être authentique et mon authenticité a créé aussi une vraie détermination chez moi.

 

Confrontée à la misogynie et aux difficultés liées à l’absence de « codes », elle explique avoir malgré tout poursuivi son chemin, convaincue que « la liberté de parole, c’est aussi ce qu’on attend des politiques ». C’est dans cet esprit qu’elle a contribué à la création de l’association Les Simones, pour « retrouver le pouvoir d’agir » des élus issus de la société civile.

Enfin, Sandrine Josso explique son choix de rejoindre le MoDem par un attachement profond à la ruralité et à la proximité avec les citoyens. Des valeurs qui, selon elle, donnent « beaucoup plus d’énergie » à l’action politique lorsqu’elles sont pleinement assumées.

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