Nicolas Turquois : « Je n'ai pas de souvenir d'une crise agricole aussi large et profonde »
Ce mardi 16 décembre, notre député de la Vienne et agriculture, Nicolas Turquois, a interrogé la ministre de l’Agriculture, de l'Agro-alimentaire et de la Souveraineté alimentaire sur les inquiétudes des agriculteurs.
Mes chers collègues, ma question s'adresse à Madame la ministre de l’Agriculture, de l'Agro-alimentaire et de la Souveraineté alimentaire.
Le monde agricole traverse régulièrement des crises. Mais là, la crise est d'une ampleur exceptionnelle. Autant de filières touchées : des céréales à l'élevage, de la vigne à l'arboriculture ; autant de régions concernées, de l'Occitanie à la Bretagne, du Bordelais aux Alpes, sans oublier les Outre-mer. Je n'ai pas de souvenir d'une crise aussi large et profonde.
Je veux d'abord ici adresser un profond soutien à toutes les femmes et tous les hommes qui font vivre l'agriculture de France.
[Applaudissements]
Ils sont en souffrance. Par-delà nos opinions, nous devons être à leurs côtés. Et c'est l'agriculteur qui vous parle : notre société demande trop à nos agriculteurs sans assez les accompagner. Notre agriculture souffre d'un profond manque de compétitivité. Trop de normes à respecter, sans commune mesure avec la dimension individuelle de nos exploitations. Trop de tracasseries administratives pour construire un bâtiment ou accéder à l'eau. Mais pas assez de recherches pour faire face au réchauffement climatique et à ses conséquences. Pas assez d'investissements pour produire sur notre sol les engrais azotés dont nous avons cruellement besoin.
L'agriculture a besoin d'un accompagnement totalement renouvelé. Face à ces difficultés, il y a des récupérations politiques complotistes qui me font honte. À ce titre, la dermatose nodulaire contagieuse est, il faut le dire et le redire, un danger mortifère pour l'élevage français. Sans politique volontariste d'éradication et de vaccination, la France pourrait voir mourir plus d'un million de bovins.
Il faut agir vite, mais il faut aussi mesurer la détresse que représente un abattage pour un éleveur et le risque que certains cherchent à dissimuler la contamination de leurs troupeaux et créer de facto le réservoir pour les prochaines contaminations. Compétitivité, souveraineté et surtout humanité devraient être les maîtres mots de notre action en faveur de notre agriculture et de nos agriculteurs.
Que comptez-vous faire Madame la ministre ? Je vous remercie.