Maud Petit : « Mayotte ne peut pas, ne doit pas être victime d'un gel budgétaire national »
Ce mardi 23 décembre, notre députée Maud Petit a interrogé le gouvernement sur les conséquences de l’absence de budget pour les outre-mer et la situation à Mayotte, un an après le passage du cyclone Chido.
Madame la ministre des Comptes Publics.
Il y a un an, le cyclone Chido frappait Mayotte avec une violence inédite. Bilan : des dizaines de pertes humaines, 17 000 logements endommagés, plus de 4 000 familles déplacées, des écoles, des routes, des exploitations agricoles ravagées, près de 60% des réseaux électriques et hydrauliques touchés, et actuellement nos amis mahorais sont dans l'obscurité.
Un an après, chacun, à Mayotte, vit encore avec les traces de cette catastrophe. L'État a réagi vite : mobilisation de la sécurité civile, fonds d'urgence, premières enveloppes votées dans les lois d'urgence et de reconstruction de 2025. Mais sur les 420 millions d'euros annoncés, seule une partie a été effectivement engagée ou décaissée. Plus de 2000 dossiers d'indemnisation sont en attente et l'accès à l'eau reste instable dans 6 communes.
À cette lenteur administrative s'ajoute désormais un contexte institutionnel et budgétaire particulièrement préoccupant puisqu'aucun budget de l'État n'est adopté à ce jour. Le recours à une loi spéciale n'est pas sans conséquence pour l'éducation des enfants, nos hôpitaux, nos agriculteurs, nos commerçants, nos collectivités.
Et pour Mayotte, cela l'est d'autant moins que 2026 n'est pas une année comme les autres. Car pour la première fois, il faudra y financer deux budgets distincts, celui du département et celui de la nouvelle région de Mayotte, dont la création est désormais actée et attendue par la population. Cette évolution institutionnelle majeure exige des crédits clairs, sanctuarisés et anticipés, notamment pour la reconstruction post-Chido, la remise à niveau des infrastructures et la relance économique.
Mayotte ne peut pas, ne doit pas être victime d'un gel budgétaire national. Elle a besoin de visibilité, de continuité et d'un engagement ferme de l'État.
Alors, Madame la ministre, où en est précisément l'exécution des crédits votés en 2025 pour la reconstruction ? Et comment le gouvernement garantit-il, malgré l'absence de budget, la sécurisation des financements nécessaires aux deux budgets mahorais ?
Je vous remercie.