Philippe Vigier : "On cherche à apporter des réponses concrètes aux problèmes de nos concitoyens martiniquais"
Melinda Boulai pour France-Antilles
Philippe Vigier, ministre délégué chargé des Outre-mer, s'est entretenu avec France-Antilles lors de son premier déplacement en Martinique depuis sa nomination. Lire son entretien.
Comment allez-vous mettre en place la feuille de route des mesures adoptées à l'issue du comite interministériel des Outre-mer (CIOM) ?
Comme je m'y suis engagé le jour de ma prise de fonction c'est à dire en associant la totalité des acteurs, par l'écoute et la co-construction. Parlementaires, présidents d'exécutifs locaux, maires, forces vives économiques et associatives, je le dis à tous :
Nous avons besoin de vous pour améliorer ensemble la vie quotidienne de nos concitoyens.
C'est l'objet de mes visites dans tous les territoires : lancer la déclinaison des 72 mesures du CIOM, conformément à la feuille de route que ma confiée le président de la République et la Première ministre, que je déroule en lien étroit avec Gérald Darmanin.
C'est dans cet esprit que je recevrai les élus ultramarins à Paris les 23 et 24 novembre pour faire un premier point d'étape sur la mise en œuvre des mesures. Et je peux vous annoncer ici que la séquence dédiée à la Martinique se tiendra le jeudi 23 novembre 2023.
Le CIOM aura des conséquences très concrètes pour les Martiniquais. En matière de vie chère par exemple, avec la refonte de l'octroi de mer ou celle de la régulation du prix et de la distribution des carburants pour une baisse réelle de la facture des ménages. A la demande des élus martiniquais, le CIOM soutient une véritable stratégie commerciale des échanges régionaux des territoires.
A quand les effets des premières mesures?
Tout d'abord, le Gouvernement n'a pas attendu la mise en place du CIOM pour agir. Depuis 2017, de nombreuses avancées ont été réalisées en Outre-mer : avec 40 000 chômeurs en moins.
130 000 jeunes signataires d'un contrat d'apprentissage, ou la construction de 55.000 logements sociaux, ce sont autant de vies qui s'améliorent au quotidien.
Nous avons aussi renforcé la présence de l'État dans les territoires d'une manière inédite, avec par exemple l'ouverture de 110 espaces France Services et le déploiement de 1200 policiers et gendarmes supplémentaires sur le terrain. Je tiens à saluer les annonces du Président de la République et de Gérald Darmanin qui créent 22 brigades de gendarmerie en Outre-mer, dont une brigade fixe à Fort-de-France et deux nouvelles brigades mobiles au Carbet et au Marigot.
Sur le CIOM, plusieurs mesures sont déjà effectives. Je pense par exemple à l'aide de l'État, via IANAH, pour la rénovation des logements des propriétaires modestes qui est déjà passée de 30% à 50%. Je pense également à l'augmentation des bourses étudiantes, avec la revalorisation spécifique aux Outre-mer de 30 euros par mois, en plus de l'augmentation nationale.
C'est désormais très concret dans le portefeuille des étudiants ultramarins.
D'autres mesures nécessitent un temps plus long. Je saisirai prochainement les élus et les collectivités pour réfléchir ensemble à la réforme de l'octroi de mer qui doit permettre de lutter contre la vie chère tout en garantissant les ressources des collectivités.
Plus généralement, comment comptez-vous inscrire vos actions pour les Outre-mer et quelle est votre méthode, aux côtés du ministre Gérald Darmanin ?
Je me réjouis de ma relation de travail et d'amitié avec Gérald Darmanin. Nous travaillons tous les deux en confiance ensemble, ce qui nous permet d'avancer efficacement sur nos dossiers.
Sur ma méthode, vous le savez, on me surnomme le ministre « bagarreur ».
Vous pouvez compter sur moi pour me battre pour la Martinique, pour tous nos territoires ultramarins, car ils le méritent.
Depuis le début de ma vie politique, j'ai toujours eu le même slogan : la passion d'agir ! Alors la voilà, ma méthode : l'action.
Trois mois après le premier CIOM, je réunirai la totalité des acteurs à Paris, pour effectuer un état des lieux des avancées et corriger les éventuels retards. En un peu plus de deux mois, je suis déjà allé deux fois à Mayotte et La Réunion, j'ai accompagné le président de la République en Nouvelle Calédonie, et Gérald Darmanin en Polynésie, je me suis rendu en Guyane, et me voilà désormais en Martinique.
À chaque fois, je tiens à rencontrer tous les acteurs du territoire, car je sais que c'est en travaillant ensemble que nous saurons faire bouger les lignes. Et je vous le dis : je veux que ça bouge!