« Les États-Unis, l’Europe et le courage de l’autonomie » par Sandro Gozi
Dans ce billet d’humeur, Sandro Gozi partage les réflexions nées de l’atelier « Réformer l’Union pour unifier l’Europe », qu’il a animé à notre Université de rentrée. Alors que le monde se transforme, il plaide pour une Europe capable d’agir d’une seule voix, de réformer ses institutions et d’assumer pleinement son destin commun.
À L'Isle-sur-la-Sorgue, le soleil, les idées et les convictions étaient au rendez-vous. Trois jours d’échanges, de débats, de rencontres : les Journées de l’Europe du Parti Démocrate européen lors de l'Université de rentrée du MoDem ont été, une fois encore, un moment fort pour tous ceux qui croient en une Europe libre, lucide et courageuse.
Parmi ces moments, il y a eu une question qui a fait vibrer la salle : les États-Unis sont-ils encore nos alliés ? C’est une vraie question, pas une provocation. Oui, nous partageons avec les Américains des valeurs, une histoire, des combats communs. Mais être alliés, ce n’est pas être soumis. Une alliance, c’est le respect mutuel, pas la dépendance.
J’ai voulu le dire clairement : l’Europe doit retrouver le courage de décider par elle-même. Elle doit être capable de dire oui quand c’est juste, non quand c’est nécessaire. Et surtout, de tracer sa propre voie. C’est ça, l’autonomie stratégique. Pas une posture, mais une responsabilité.
Avec mes collègues eurodéputés Laurence Farreng, Marie-Pierre Vedrenne et Christophe Grudler, nous avons partagé cette conviction : notre continent ne peut plus se contenter d’attendre que d’autres choisissent à sa place. L’Europe doit investir dans sa sécurité, dans ses technologies, dans sa jeunesse. C’est la condition pour exister dans un monde qui change vite — et souvent sans nous attendre.
Mais ces Journées de l’Europe, ce n’était pas seulement un grand débat. C’était aussi des ateliers passionnants, des discussions serrées, des idées neuves. Nous avons parlé d’industrie, de logement, de démocratie, de l’avenir de nos institutions. Et partout, la même énergie : celle de femmes et d’hommes qui veulent réformer l’Europe sans la renier, la rapprocher des citoyens sans la fragiliser.
Au stand du Parti Démocrate européen, cette énergie se voyait. Des jeunes, des élus, des curieux, des militants… toujours un mot à échanger, une question à poser, une idée à débattre. Ce bouillonnement, c’est ce qui fait vivre notre famille démocrate. Ce n’est pas un simple slogan : c’est une culture du dialogue, du respect et de l’action concrète.
Et puis, il y a eu la voix de François Bayrou. Quand il a rappelé qu’« un jour où l’Europe a obéi à une décision unilatérale venue d’ailleurs fut un jour sombre », beaucoup ont hoché la tête. Parce qu’il a mis le doigt sur l’essentiel : l’Europe ne doit plus subir, elle doit choisir. C’est la seule façon d’être fidèle à son idéal.
Ces Journées de l’Europe ont montré une chose : les démocrates européens sont prêts. Prêts à défendre une Europe qui agit, qui protège, qui parle d’une seule voix. Une Europe forte parce qu’elle est libre. Une Europe qui n’a pas peur d’être elle-même.
En somme une Europe plus efficace, plus puissante et plus démocratique.
Par Sandro Gozi, secrétaire général du Parti Démocrate européen, député européen Renew Europe.