Marc Fesneau : « Ce vote de la partie recettes du PLFSS est une victoire pour ceux et celles qui croient en la démocratie parlementaire »
Invité de RTL Matin Week-end ce samedi 6 décembre, Marc Fesneau, président du groupe Les Démocrates à l’Assemblée nationale et premier vice-président du MoDem, a salué le compromis trouvé pour la partie recettes du budget de la Sécurité sociale. Une étape majeure, obtenue sans 49.3, qui illustre selon lui la capacité du Parlement à « éviter le pire ».
Au micro de RTL Matin Week-end, Marc Fesneau a défendu avec force le compromis trouvé autour de la partie recettes du projet de loi de financement de la Sécurité sociale, présenté comme une étape essentielle pour éviter un dérapage budgétaire majeur.
C'est une première étape, c'est une bonne nouvelle (...) pour tout le monde. C'est une victoire de ceux et celles qui croient en la démocratie parlementaire !
Marc Fesneau salue « une première étape » et « une bonne nouvelle », rappelant que ce vote confirme celui acquis « il y a une quinzaine de jours » en première lecture. Une avancée d’autant plus significative que « le Premier ministre avait fait le choix de ne pas recourir au 49-3 » : il revenait donc à l’Assemblée de « se mettre d’accord », malgré « les vieilles querelles » et « les divergences de fond ». Il évoque ainsi « un premier point d’équilibre » trouvé il y a deux semaines, puis un second permettant à la fois de « trouver des ressources » et d’identifier « des marges à l’intérieur du budget, les économies ». L’objectif reste clair : éviter un dérapage incontrôlé.
S’il n’y a pas de budget, le dérapage, c’est 30 milliards de déficit ; là, on essaie de le contenir autour de 20-22 milliards - même si avoir un déficit, ce n’est pas une bonne nouvelle en soi. Cela permet d’éviter le pire dans une situation qui est déjà un peu difficile.
Pour Marc Fesneau, ce succès dépasse l’exécutif : « C’est une bonne nouvelle que ce soit une victoire pour le chef du gouvernement, c’est une victoire pour tout le monde. C’est une victoire de ceux et celles qui croient en la démocratie parlementaire. » Une position fidèle à la culture du MoDem, qui « a toujours été ardent défenseur d’essayer de trouver un compromis ». Ce sont plutôt « des gens qui ont passé leur temps à se taper dessus » — au PS, chez les Verts, ou encore aux LR — que cette méthode surprend. Et pourtant, affirme-t-il, « ça fait du bien à la démocratie quand on arrive à se mettre d’accord ». Il regrette d’ailleurs que « même quand on a une majorité absolue, on n’écoute pas les oppositions dans ce pays », alors que la situation actuelle force enfin le Parlement à travailler autrement.
Je trouve que dans un pays, quand on respecte la démocratie, même si on est majoritaire, ce n'est pas idiot d'écouter parfois les oppositions.
À trois jours du vote final, « l’essentiel est fait », assure-t-il, même s’il reste « quelques amendements d’ajustement ». La responsabilité de chacun est désormais engagée :
Le Premier ministre a été très clair, il n’y aura pas de 49-3. Après, chacun doit prendre ses responsabilités.
Le président des députés Les Démocrates est clair :
Je n'attends rien des extrêmes. Je n'attends rien du Rassemblement National et de la France Insoumise puisque leur chemin, c'est le chaos, la dissolution, la destitution ou la démission du Président de la République.
Il en appelle donc aux forces républicaines capables de bâtir un accord utile aux Français, en évaluant lucidement « la part de ce que j’aurais voulu et que je n’ai pas » et celle de ce que chacun a pu obtenir, car avec « un compromis, il y a des victoires pour personne ».
Alors que certains se projettent déjà vers 2027, Marc Fesneau remet l’essentiel au cœur du débat : « Les Français en ont marre… ça fait quasiment huit mois qu’on parle de budget. » Ce qu’ils attendent, dit-il, c’est un accord « qui n’est pas parfait mais qui évite le pire ». Et dans un contexte où « on n’a pas de majorité », conclut-il, « on doit faire ce chemin-là ».
J'ai bon espoir quand même, ayant dépassé nos frontières partisanes, qu'on puisse trouver un point d'équilibre et un vote favorable.
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