Anne Bergantz : « Ces nouveaux produits de synthèse, Monkey Dust ou Pète ton crâne, sont accessibles comme on achèterait des chaussures »
Lors des questions au gouvernement ce mercredi 3 décembre, notre députée des Yvelines, Anne Bergantz, a interrogé le gouvernement sur la lutte contre le narcotrafic et les drogues de synthèse.
Ma question s'adresse à monsieur le ministre de l'Intérieur.
Monsieur le ministre, il y a deux semaines aux Pays-Bas, la boutique en ligne Funcaps a été reconnue responsable de la mort d'au moins 49 clients ayant acheté des drogues de synthèse sur son site.
Ces nouveaux produits de synthèse, baptisés « Monkey Dust » ou « Pète ton crâne », fabriqués en laboratoire, circulent de plus en plus en Europe. Chaque mois, ce sont ainsi 80 à 120 nouvelles molécules artificielles qui sont mises sur le marché.
Censés produire les effets du cannabis, de la cocaïne ou encore de l'ecstasy, ils se révèlent infiniment plus puissant. L'ANSM a d'ailleurs mis en évidence un risque élevé d'overdose mortelle, même consommés à très faible dose. J'ai moi-même été interpellée par un citoyen de ma circonscription dont le frère est décédé d'une overdose après avoir acheté l'une de ses drogues sur une plateforme hollandaise que j'ai immédiatement signalée auprès de vos services.
Combien d'autres sites sont encore en activité ? Car oui, pas besoin d'aller sur le darknet, ces produits sont accessibles via des boutiques en ligne, comme on achèterait des chaussures, où il suffit de cliquer pour se faire livrer par voie postale en quelques jours, sans aucun contrôle.
Ces produits sont souvent issus de laboratoires clandestins installés dans la campagne, parfois dans des hangars vides, chez des agriculteurs ou en plein centre-ville. L'agilité des trafiquants, qui peuvent déménager à tout moment, et la difficulté de lutter contre des formules ou des molécules sans cesse renouvelées, rendent la lutte contre ces substances psychoactives extrêmement complexe.
Monsieur le ministre, nous avons beaucoup parlé en 2025 de l'ampleur du narcotrafic et commencé à répondre à cette menace en adoptant une loi au printemps. Mais face à cette autre réalité du trafic stupéfiant, quels sont les moyens mis en œuvre par votre ministère pour protéger nos concitoyens, sanctionner les trafiquants et fermer ces sites ?
Je vous remercie.