François Bayrou : "Rayer d'un trait de plume les décennies d'efforts réalisés pour transmettre ces langues qui appartiennent au patrimoine linguistique français, est inconséquent, sans précédent et dangereux."

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Nous vous invitons à découvrir l'entretien accordé par François Bayrou à l'hebdomadaire L'Express au sujet de la décision du Conseil constitutionnel de censurer la « loi Molac » sur la promotion des langues régionales.

Propos recueillis par Michel Feltin Palas.

L'Express : Le Conseil constitutionnel a censuré vendredi les dispositions essentielles de la loi Molac sur les langues régionales. Vous avez aussitôt déclaré que cette décision créait une situation "explosive". Est-ce si grave que cela ?

François Bayrou : Oui. Je ne sais pas si le Conseil constitutionnel s'est aperçu des conséquences de la décision qu'il a prise sur un sujet aussi brûlant, qui est vécu passionnément voire passionnellement par beaucoup de Français. Rayer d'un trait de plume les décennies d'efforts réalisés pour transmettre ces langues qui appartiennent au patrimoine linguistique français, est inconséquent, sans précédent et dangereux.

Pourquoi ?

Replaçons la décision dans son contexte. Elle remet en cause l'existence des écoles immersives, dans lesquelles la langue régionale est le support de la vie de l'école et de la majorité des cours. Or, les pédagogues le savent : c'est par la pratique dans la vie de tous les jours que l'on apprend le mieux une langue - comme le fait un enfant dans son cercle familial, comme nous avons été, moi-même et tant d'autres, imprégnés du béarnais, du basque, du breton, du catalan, du corse, etc. Cette méthode consiste donc non pas à donner un cours sur ces langues mais à enseigner en ces langues, qu'il s'agisse des mathématiques, des sciences ou de l'histoire. Elle a bien évidemment une efficacité à nulle autre pareille.

Cela n'est-il pas préjudiciable à l'apprentissage de notre langue commune ?

C'est l'inverse ! Non seulement les élèves qui suivent ce type de scolarité ne sont pas moins bons que les autres en français, mais ils sont meilleurs : c'est un constat objectif et scientifiquement établi ! Et c'est logique, car ils ont aussi des cours de français pendant lesquels on écrit en français, et on étudie des textes. Et ils entendent parler français le reste du temps, que ce soit dans leur famille, à la télévision, sur les réseaux sociaux, avec leurs camarades... En revanche, le fait de jongler avec deux langues, et parfois trois, développe chez eux un sens linguistique remarquable, si bien que leurs résultats sont généralement meilleurs que les élèves qui évoluent dans le monolinguisme. D'où le succès de cette méthode dans les écoles où elle est appliquée.

Pour lire la suite de l'entretien, rendez-vous sur le site de l'Express.

Vous pouvez également consulter l'article du Figaro consacré à ce sujet.

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