Enrayer le fléau de la prostitution des mineurs

Sarah El Hairy

La prostitution des mineurs est un drame qui touche de plus en plus de nos jeunes. Pour l’enrayer, il faut prendre des mesures fortes. Le gouvernement a présenté un plan interministériel de lutte à l’initiative d’Adrien Taquet auquel Sarah El Haïry, Secrétaire d'État chargée de la Jeunesse et de l'Engagement, prend part. Elle nous détaille ce plan ambitieux. 

Qu’est-ce que le groupe de travail animé par la magistrate Catherine Champrenault vous a appris sur ce phénomène dramatique ?

Le groupe de travail, et surtout le rapport sur la prostitution des mineurs, confié à Catherine Champrenault, nous ont permis de construire et de structurer ce premier plan national interministériel. Ce fléau affecte de plus en plus de victimes. En effet, aujourd’hui, en France, entre 7 000 et 10 000 mineurs sont concernés par la prostitution. Les victimes sont de plus en plus jeunes, entre 14 et 17 ans, et ce phénomène touche des profils variés, tant sur le milieu social, sur la nationalité, qu’en termes de genre. Il était nécessaire de mettre en place des actions efficaces et rapides, en amont, pour les protéger mais aussi pour les aider à se reconstruire et les accompagner, ainsi que leur famille, dans cette épreuve difficile.

14 millions d’euros vont être alloués à ce projet. Comment se définit-il ?

Ce plan a reçu un financement massif de quatorze millions d’euros. Le Gouvernement a ainsi mis en place cinq priorités et treize actions supportées par ce fond.  

  1. Le premier axe est « Ouvrons les yeux ». Il vise à sensibiliser, informer et mieux connaître ce phénomène viapar exemple le déploiement d’une plateforme d’écoute dédiée aux mineurs et aux adultes, le maillage du territoire national d’associations spécialisées pour accompagner les familles des victimes ou encore le financement d’une recherche-action qui nous permettra d’améliorer nos connaissances sur ce phénomènes et d’ainsi mieux le combattre.
  2. Le deuxième axe est « Soyons plus vigilants » afin de renforcer le repérage à tous niveaux grâce au développement de formations croisées dédiées aux professionnels confrontés à ce fléau. Nous allons être actifs sur les réseaux sociaux, lieu de recrutement des victimes, et financer des actions permettant d’identifier et d’aider les mineurs en situation prostitutionnelle. 
  3. Le troisième axe est « Protégeons les victimes » qui vise à accompagner les mineurs en situation prostitutionnelle avec la création d’un dispositif d’accompagnement et/ou d’hébergement par département, tout en garantissant à chaque victime un parcours de soins personnalisés. 
  4. Le quatrième axe est « Accélérons les procédures contre les auteurs » qui va nous aider à poursuivre et réprimer plus efficacement en renforçant la mobilisation des services d’enquête cybercriminelles et des équipes opérationnelles.
  5. Enfin, le cinquième axe est « S’organiser pour répondre aux défis ». Nous allons instaurer un pilotage national via une task-force interministérielle dédiée à combattre ce phénomène. 

En tant que Secrétaire d'État chargée de la Jeunesse et de l'Engagement au sein du ministère de l’Education nationale, de la Jeunesse et des Sports, quel est votre rôle dans ce plan ambitieux ?

L’Education nationale - l’école de la République – doit pleinement jouer son rôle. Un rôle à l’égard des enfants, mais aussi à l’égard des adultes. A l’égard des victimes mais aussi des coupables lorsqu’il s’agit de mineurs. Un rôle d’éducation, de sensibilisation et de détection. Pour prévenir et pour protéger, en pleine articulation avec les services sociaux, la police et la justice.

L’Education nationale prend sa part de la sensibilisation de tous les jeunes et de la détection des conduites à risques. Au travers de l’éducation à la sexualité, qui enseigne un certain nombre de principes essentiels : le respect d’autrui, qui est un des quatre fondamentaux de l’instruction, avec les savoir lire, écrire et compter, mais aussi l’inviolabilité du corps humain et le refus de sa marchandisation. Elle permet également l’expression entre jeunes lors de débats encadrés par les enseignants. 

Nous devons outiller les professeurs et les équipes éducatives en général pour qu’ils ne soient pas démunis lorsqu’ils décèlent une situation qui leur semble problématique. Pour qu’ils mettent des mots sur leurs propres interrogations. 

Je me réjouis qu’ensemble nous nous saisissions de cette réalité dramatique d’une partie de notre jeunesse pour y mettre, autant que possible, un terme.

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