Bruno Fuchs : « En déposant une motion de censure, le Parti socialiste se contredit »

Bruno Fuchs, président de la commission des affaires étrangères à l'Assemblée nationale et député du Haut-Rhin, était l'invité politique de Radio J ce 1er juillet 2025 pour évoquer l'actualité législative et les affaires internationales.

Politique intérieure : « Une dissolution ne ferait qu'aggraver la situation »

Sur l'antenne de Radio J, Bruno Fuchs a exposé les contradictions profondes qui ont paralysé le débat politique français des dernières semaines. Sur le rejet de la discussion dans l'hémicycle sur la proposition de loi sur l'audiovisuel public, il dénonce, de la part de la gauche, une « négation de ce qu’est le Parlement, de ce qui est l’existence même d’un parlementaire : vous venez pour débattre de textes ».

Quant au sujet des retraites, il pointe l'attitude démagogique du Parti socialiste après qu'il ait déposé une motion de censure à l'encontre du gouvernement, mécontent des avancées permises par le conclave voulu par François Bayrou. 

Le Premier ministre a fait ressortir l'intérêt et la qualité du dialogue social [avec ce conclave sur les retraites].

Pour rappel, le conclave sur les retraites a réuni les forces syndicales et patronales majoritaires autour de la table des négociations pendant plusieurs mois, pour améliorer certains points de la réforme de 2023.

Quand on est au PS et qu'on a fait voter la loi Touraine : 43 années de cotisations. [...] Comment on peut aujourd'hui revenir à 62 ans ? Comment on peut aujourd'hui revenir à 42 annuités et proposer une motion de censure du gouvernement sur quelque chose qu'ils ont eux-mêmes mis en place de façon plus radicale il y a quelques années ?

Cette incohérence flagrante a illustré ce que Bruno Fuchs a dénoncé comme « une manœuvre purement électoraliste », symptôme d'une classe politique qui s'est déconnectée des enjeux structurels.

Face à cette « radicalité politique néfaste au pays », le député du Haut-Rhin a plaidé pour une gouvernance mature, citant l'exemple européen où « les Allemands, les Hollandais, les Suisses » ont su « faire des efforts de compréhension ». Interrogé sur une éventuelle nouvelle dissolution, le président de la commission des affaires étrangères estime qu'elle ne ferait qu'« aggraver la situation » dans une Assemblée déjà « ingouvernable », démontrant l'urgence d'un pragmatisme démocrate. 

Géopolitique : « C'est absolument inconcevable de ne pas aider son prochain »

Sur la scène internationale, Bruno Fuchs a déployé une grille d'analyse qui a réconcilié lucidité géostratégique et exigence morale. Concernant Donald Trump, il a dénoncé « une vision active, simpliste et souvent improvisée » « l'intention est bonne, mais il ne voit pas la complexité des choses, il ne voit pas comment l'ensemble des acteurs sur le terrain réagissent ». Cette critique d'un unilatéralisme américain a reflété la nécessité d'une diplomatie européenne sophistiquée, capable de saisir les dynamiques régionales complexes et d'anticiper les conséquences des décisions précipitées.

L'approche du président de la commission des Affaires étrangères sur le Moyen-Orient a illustré la position du Mouvement Démocrate qui se veut ferme et équilibrée. Reconnaissant l'évolution stratégique en cours pour Israël, il a pour autant vivement condamné le blocage de l'aide humanitaire. 

Depuis le 7 octobre vous avez quand même le Hamas qui est extrêmement dévitalisé, vous avez le Hezbollah qui n'est pas encore désarmé mais qui peut être en passe de l'être, la gouvernance de la Syrie a été recomposée.

Simultanément, il a réaffirmé l'impératif humanitaire incontournable face au désastre humanitaire à Gaza supplé par une logique coloniale d'affamement des civils. Pour Bruno Fuchs, Israël « ce n'est pas qu'elle a tort, c'est que c'est absolument inconcevable de ne pas aider son prochain. Il y a des gens qui meurent de faim, on le voit, c'est absolument épouvantable. Il faut donc ouvrir l'aide humanitaire, la France est pour ça. » 

En conclusion de l'entretien, le député évoque l'incarcération en Algérie de l'écrivain Boualem Sansal, après la confirmation en appel de sa condamnation de 5 ans de prison.

Non, je ne suis pas optimiste. Je souhaite de tout mon cœur qu'il puisse être libéré. Mais que va faire le président Tebboune ? On en appelle tous à son humanité.

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