Patrick Mignola : "Lorsque l’on commence à jouer à mettre en cause la légitimité des urnes, il n’y a plus d’urnes !"

Patrick Mignola, Président du groupe MoDem et Démocrates apparentés à l’Assemblée nationale, a répondu aux questions de Frédéric Haziza sur Radio J.

Il est ainsi revenu sur l'amélioration du pouvoir d’achat malgré l’inflation, la réforme des retraites, mais également sur le contexte politique à l’issue de l’élection présidentielle et à l’approche des élections législatives des 12 et 19 juin prochains.

Créer un nouveau projet civique et social

En ce jour de fête du travail, Patrick Mignola a insisté sur le rôle essentiel que doivent tenir les partenaires sociaux dans la création d’un « nouveau projet civique et social » qui doit faire de 2023 « l’année de nouveaux progrès sociaux (…) en matière de dépendance, de retraites, de protection sociale et de hausse des salaires ». Pour le député de la Savoie :

Si on fait de la croissance et de la rentabilité, ce n’est pas pour regarder l’argent qu’on a produit, c’est aussi pour en faire une redistribution, notamment en payant mieux les salariés de la fonction publique, qui ont tenu le pays pendant la crise Covid, mais aussi pouvoir augmenter les minimas sociaux.

Le Vice-Président du MoDem a appelé à ce « qu’au lendemain de l’élection de la majorité parlementaire, l’ensemble des partenaires sociaux soit mobilisés branche par branche, afin que soient renégociées les conventions collectives et les échelles de salaire, pour parvenir à une indexation des salaires sur l’inflation d’ici la fin de l’année 2022, ainsi qu’à une égalité salariale effective entre les femmes et les hommes ».

Estimant que « ce n’est pas au pouvoir politique de commander aux syndicats », il précise qu’il devra néanmoins « fixer une borne dans le temps », de telle sorte que, « si cette incitation ne fonctionne pas, ou si elle n’est pas appliquée sur le terrain, il faudra en passer par des obligations légales ».

Défenseur de longue date d’un meilleur partage de la valeur avec les salariés, il propose l’extension de la participation et de l’intéressement dans toutes les entreprises. « Aujourd’hui plusieurs textes de loi sont prêts pour faciliter la vie des TPE PME sur la mise en place du partage de la valeur, et pour que de façon automatique, lorsqu’il y a une rentabilité dans l’entreprise et une distribution pour les actionnaires, il puisse y avoir une distribution pour les salariés. Si vous faites ça, vous changez une grande partie de la vie des Français ».

La réforme des retraites doit être sociale

Concernant la réforme des retraites, celui qui a majoritairement siégé au sein de la Commission des Affaires sociales à l’Assemblée nationale durant la mandature qui s’achève estime de « laisser le totem de l’âge de côté au moment d’ouvrir la discussion sur les retraites ».

La réforme des retraites doit d’abord être la formation professionnelle tout au long de la vie. C’est la définition de ce qu’est une carrière longue ou la pénibilité. C’est l’employabilité des seniors et la question de la transmission des compétences en fin de carrière, afin qu’au moment où on part à la retraite, il faut travailler moins pour transmettre plus ». Ce doit enfin être « le financement de la dépendance, car plus personne n’en parle, mais il faut sortir du problème « Orpea » ! 

S’il rappelle sa défense d’un âge de départ fixé à 65 ans, précisant qu’Emmanuel Macron a été l’un des seuls à avoir eu le courage de dire la vérité aux Français, il ne souhaite pas que ce sujet soit « l’arbre, important, symbolique, et lourd psychologiquement, mais qui cache la forêt sociale qui doit venir avec la réforme des retraites »

Une majorité centrale, solide, doit tendre la main

Selon lui, ces changements de méthode en faveur d’un nouveau modèle de social pour notre pays ne doivent pas uniquement se manifester par la mobilisation des partenaires sociaux, mais également par celle de représentants politiques républicains à qui « une majorité centrale, solide, doit tendre la main, pour éviter que la droite aille chercher refuge derrière le Front National et que la gauche aille chercher protection contre menace d’éradication du côté de Jean-Luc Mélenchon ».

Pour Patrick Mignola, «certains leaders de LR et du PS portent une responsabilité énorme, dans la situation actuelle de leur parti, en ne s’étant pas suffisamment remis en cause, pensant qu’Emmanuel Macron ne serait qu’une parenthèse de l’histoire et que le pouvoir allait leur revenir comme un jokari ». Mais il estime « qu’à droite et à gauche, depuis cinq ans, j’ai vu, à la tête des groupes parlementaires, mais aussi en leur sein, des femmes et des hommes qui étaient différents de la majorité présidentielle, mais qui n’étaient pas incompatibles ».

Si on peut poursuivre cette œuvre de dépassement et se dire que dans les cinq années qui viennent, sans que personne ne se renie, on arrive à avancer ensemble, alors nous parviendrons à relever les immenses défis que notre pays doit affronter.

Patrick Mignola a condamné les propos de ceux qui ont remis en cause la légitimité de l’élection du Président de la République, dont les leaders de la France Insoumise, estimant que « lorsque l’on commence à jouer à mettre en cause la légitimité des urnes, il n’y a plus d’urnes ! Cela débouche sur la tyrannie des minorités, à celui qui crie le plus fort, au plus violent ».

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