Sarah El Haïry : « Ces poupées vendues sur Shein sont des objets pédocriminels infâmes et ignobles »

Face à la vente sur le site Shein de poupées sexuelles à l’apparence enfantine, Sarah El Haïry a exprimé une indignation sans équivoque. 

Il est inacceptable de laisser des plateformes et des marketplaces commercialiser des objets pédocriminels, qui sont ces poupées absolument infâmes et ignobles. 

Pour la Haute-commissaire, ces objets ne relèvent pas de la pornographie, mais de la pédocriminalité, au sens de la loi : « Ce ne sont pas des objets pornographiques, ce sont des objets pédocriminels. »

La vice-présidente du MoDem a rappelé que l’action de l’État, en lien avec les services du Haut-commissariat à l’enfance, est quotidienne : « Au quotidien, on traque les pédocriminels partout : contrôle d’honorabilité, libération de la parole, campagne de sensibilisation… ».

Nous devons être d’une vigilance folle : on ne peut pas d’un côté protéger nos enfants partout où ils sont au quotidien et laisser commercialiser des horreurs comme ça sans qu’il n’y ait de conséquences, ni pour ceux qui les ont achetés, ni pour ceux qui les ont aidés à la commercialisation.

Sarah El Haïry a dénoncé les contournements des règles par certaines grandes plateformes internationales qui « usent d’entourloupes et ne mettent pas de description des objets pour nous retarder dans notre traque et mettre en danger nos enfants. » Pour elle, héberger ou vendre ces produits revient à en être complice : 

Une plateforme qui accepte de commercialiser ces objets est d’une certaine manière complice. Ce ne sont pas des objets anodins.

Après ce signalement, elle annonce une réaction immédiate du gouvernement : « Avec le ministre Papin, nous allons engager une convocation extrêmement rapidement de l'ensemble des grandes plateformes qui vendent en France. » Un message clair : les acteurs du numérique seront tenus responsables de ce qu’ils diffusent.

La Haute-commissaire à l’enfance a également insisté sur la nécessité de poursuivre les acheteurs : 

Les gens qui ont acheté ces poupées ont utilisé leur carte de crédit, ils se sont fait livrer à leur domicile ou à leur bureau. 

Une discussion pourrait s’engager avec la plateforme Shein pour obtenir les fichiers clients, qui par leur achat s'expose à des poursuites judiciaires. Sarah El Haïry a également rappelé que bien souvent, la détention d’images ou d’objets pédocriminels amènait à des passages à l’acte.

Ces pédocriminels nous les traquons.

« Ce n’est pas simplement retirer les objets, je veux comprendre qui a autorisé la vente, quels sont les process qui ont été mis en place pour que ça ne se reproduise pas et qui sont les fournisseurs qui fabriquent ces objets absolument ignobles. » Ce combat, selon elle, doit dépasser les frontières nationales : 

Ce combat-là de la lutte contre la pédocriminalité et la protection de nos enfants a vocation à être mondiale.

Enfin, Sarah El Haïry a appelé à la cohérence et à la fermeté : « Ce qui se passe dans le monde numérique a des conséquences très réelles dans la vie de nos enfants. » Refusant toute complaisance, elle affirme : 

Shein ou une autre plateforme, mon combat sera le même avec la même fermeté.

Retrouvez l'entretien complet sur RTL.