Perrine Goulet : « Un pays qui laisse ses enfants sur le bord de la route renonce à son avenir »
Notre députée de la Nièvre, Perrine Goulet, a interrogé le gouvernement sur la lutte contre les violences faites aux enfants.
Monsieur le Premier ministre, la Convention internationale des droits des enfants, signée par la France il y a 35 ans, impose de protéger chaque enfant contre toutes les formes de violences. Mais aujourd’hui, soyons clairs : nous sommes en train de faillir à cette obligation fondamentale.
Un enfant est victime d’inceste, de viol ou d’agression sexuelle toutes les trois minutes.
614 nourrissons sont passés par les unités médico-judiciaires l’année dernière, victimes de violences sexuelles — soit en moyenne un très jeune enfant de moins de deux ans toutes les quatorze heures.
51 764 enfants ont été victimes de violences physiques dans le cadre intrafamilial, et un enfant meurt tous les six jours.
Deux enfants sur cinq sont victimes de harcèlement ou de cyberharcèlement, soit près de cinq millions d’enfants.
28 767 enfants ont été victimes de sextorsion.
Et au moins 15 000 enfants sont victimes d’exploitation sexuelle ou de prostitution.
Tout ça mène à une augmentation des prises en charge de l’ASE de plus de 20 % en dix ans.
Voilà la réalité : lourde, brutale, incontestable. La protection des enfants doit nous concerner tous. Et pendant que ces enfants souffrent, que fait l’État ? Des plans dispersés, des mesures ponctuelles, des annonces sans lendemain, et des milliers d’enfants qui continuent de tomber dans les angles morts de nos institutions faute de formation, faute de moyens, faute de coordination, faute de tout.
Il faut avoir le courage de le dire : la protection des enfants en France n’est pas au niveau. Un pays qui laisse ses enfants sur le bord de la route renonce à son avenir. Est-ce vraiment ce que nous souhaitons ?
Monsieur le Premier ministre, les enfants de France n’ont plus le temps d’attendre. Alors je vous le demande : quelle est la feuille de route de votre gouvernement pour lutter contre les violences faites aux enfants ?
Je vous remercie.
[Réponse de Mme la ministre]
Merci, Madame la Ministre, mais il faut avoir conscience que tant que nous n’agirons pas au bon niveau sur la réduction des violences faites aux enfants, nous n’éradiquerons pas les violences — non seulement sur eux, mais aussi sur les femmes et les plus fragiles. Et ce niveau doit être le vôtre, Monsieur le Premier ministre : lancez un Grenelle, nommez un ministre à vos côtés chargé de l’éradication des violences faites aux enfants. Bref, construisons une société de protection pour nos enfants.