Marc Fesneau : "Tout ce que l'on peut régler tout de suite, on va le régler"

Marc Fesneau

Notre ministre de l'Agriculture et de la Souveraineté alimentaire, Marc Fesneau, répond à Midi Libre, alors que le mouvement des agriculteurs entame une nouvelle semaine de mobilisation.

Midi Libre : Le mouvement des agriculteurs prend de l'ampleur, en Occitanie. Que traduit-il, selon vous ?

Marc Fesneau : Il illustre un sentiment de désespérance.

La situation sur l'A64 est un révélateur du sentiment partagé par de nombreux agriculteurs, cette impression de déclassement, d'incompréhension de la société, l'idée d'être à la merci d'injonctions contradictoires, au niveau européen et au niveau national.

À cela s'ajoutent, dans votre région, les effets dramatiques du réchauffement climatique sur les cultures, les problèmes d'eau, les crises dans la viticulture, les conséquences de la maladie hémorragique épizootique (MHE)... Des contraintes qu'il nous faut prendre en compte, pour apporter des solutions concrètes.

Des contraintes que vous ne lèverez pas immédiatement. N'est-il pas temps de dire aux agriculteurs que vous ne réglerez pas tous les problèmes tout de suite ?

Nous avons cette transparence. Tout ce que l'on peut régler tout de suite, on va le régler. On a toujours été au rendez-vous, on continuera de l'être sur les crises qui sont sous nos yeux.

Tout ce que l'on peut simplifier, on le fera. Mais disons-le, certains sujets nécessitent du temps, ça n'obère pas pour autant notre volonté de faire.

Changer la philosophie européenne sur la souveraineté agricole, ce n'est pas une affaire de huit jours et ça ne peut pas être une affaire de huit ans. Il ne faut rien lâcher.

(...)

Parlons de ces solutions concrètes. Sur quels sujets entendez-vous intervenir ?

J'identifie plusieurs sujets majeurs. Le premier, c'est celui de la maladie hémorragique épizootique, qui frappe durement l'Occitanie. Nous allons déployer un dispositif d'aide, qui va prendre en charge une grande partie des frais vétérinaires et des coûts des animaux morts, pour tous les foyers constatés jusqu'au 31 décembre dernier. L'ouverture du guichet est prévue sous une dizaine de jours.

Deuxièmement, l'eau, un sujet évoqué avec le préfet de la Haute-Garonne, Pierre-André Durand, lors de la réunion de samedi avec les représentants du monde agricole. Ils estiment qu'il existe 120 projets de retenues d'eau dans la région.

Mettons-nous autour de la table avec une méthode concrète, prenons les 120 projets les uns après les autres et passons-les au crible.

Qu'est-ce qui bloque ? Est-ce une question de normes, de financement, de recours ? C'est de tout cela dont il faut parler, si l'on veut être efficace. Aujourd'hui, en Vendée, je vais annoncer des fonds spécifiques pour l'hydraulique agricole. Ces moyens-là seront à leur disposition. 

(...)

Les agriculteurs ne supportent plus le mépris de l'Europe, sur l'empilement réglementaire par exemple. Que pouvez-vous y faire ?

Nous défendons nos intérêts au niveau européen, et nous avançons concrètement !

La France a, par exemple, obtenu la révision du statut du loup, cela faisait vingt-cinq ans que nous l'attendions. Une réunion est programmée sur ce sujet le 31 janvier prochain, avec les ministres de l'Environnement.

On a plus avancé en six mois qu'en vingt ans, sur le statut du loup comme sur bien d'autres dossiers qui visent à défendre nos cultures et nos exploitations.

Il n'empêche que les agriculteurs en ont assez des normes contraignantes venues de l'Europe.

J'ai tout à fait conscience que dans certaines régions, des éleveurs renoncent à cause des contraintes de procédures, l'accumulation des normes peut décourager les agriculteurs à poursuivre leurs projets.

Nous devons tout faire pour rendre les règles plus cohérentes entre elles.

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