Marc Fesneau : « On ne pourra pas s'abstraire de la question de réduire les dépenses dans ce pays »
Invité de la matinale de TF1 ce mardi 28 octobre, Marc Fesneau, président du groupe Les Démocrates et premier vice-président du MoDem, a défendu une ligne de responsabilité dans l'examen du budget. Entre appel au sérieux budgétaire et recherche du compromis, il plaide pour une méthode politique fondée sur la stabilité et la maturité démocratique.
Budget : « Quand on veut être sérieux, il faut trouver une équation budgétaire »
Alors que l'Assemblée nationale entre dans une semaine cruciale pour l’examen du budget, Marc Fesneau a défendu la position du groupe Les Démocrates : responsabilité et cohérence avant tout. « C’est toute la difficulté de l’exercice que nous essayons de faire », rappelle-t-il à propos de l'objectif des économies à réaliser dans ce budget et prend pour exemple la surtaxe sur les bénéfices des très grandes entreprises initialement à 8 milliards l'an dernier, proposée à 4 milliards mais votée à 6 milliards le week-end dernier.
Quand on veut être sérieux, il faut trouver une équation et une stabilisation budgétaire.
Face aux inquiétudes du monde économique, l'élu du Loir-et-Cher rappelle que ces postures politiques aggravent la situation des entreprises, déjà incertaines pour leur avenir et qui ne peuvent plus investir car n'ont pas de perspectives avec l'instabilité politique de notre pays. Il refuse cependant à « procéder au matraquage fiscal ».
La plus grande inquiétude aujourd’hui, c’est l’instabilité. Les entreprises ne peuvent pas investir, elles n’ont aucune perspective.
Dans un Parlement fragmenté, Marc Fesneau appelle à dépasser les réflexes partisans où « chacun essaie de montrer ce qu’il est, de porter son drapeau et de ne pas bouger d'une seule ligne. » Le compromis et la nécessité d'apporter un budget, synonyme de stabilité pour le pays, doit pouvoir guider l'ensemble des parlementaires. Il en est persuadé, il existe « une voie [qui] nécessite que chacun essaye de dire où peuvent être les bases d'un compromis et pas essayer simplement de porter son drapeau. »
Faire réémerger des lignes rouges en faisant semblant de chercher un compromis, à la fin on n'y arrive pas.
Parlement : « Chacun doit faire sa part »
Interrogé sur les exigences répétées du Parti socialiste, Marc Fesneau confie « une forme de lassitude à écouter chaque heure et chaque week-end des oukases et des ultimatums ». Il rappelle que plusieurs demandes ont déjà été entendues :
Les élus du Parti socialiste avaient demandé la suspension des retraites, ça y est. Ils avaient demandé pas de 49.3, ça y est. Ils avaient demandé la contribution des plus hauts revenus, ça y est. Essayons de trouver un équilibre et arrêtons tous les matins de rajouter des choses.
Concernant la taxe Zucman, il met en garde contre les solutions simplistes : « On a l'impression que ça va résoudre tous les problèmes : le déficit, les besoins écologiques... Bientôt, on va nous expliquer que ça guérit les écrouelles ! » Et de rappeler :
On ne pourra pas s'abstraire de la question de réduire les dépenses dans ce pays. Ça ne peut pas être à chaque fois qu'on est face au mur de la dépense, dire on met le mur de la fiscalité.
Pour Marc Fesneau, la méthode du compromis exige de la clarté et de la maturité : « On ne négocie pas en coulisses, on se parle, on est au Parlement. (...) Quand on est à la recherche du compromis, il faut prendre ce qu'on a acquis, le dire, le montrer, et chacun doit faire sa part du chemin. »
Enfin, sur la méthode actuellement adoptée par le gouvernement et les parlementaires dans les négociations du budget après la décision de ne pas recourir au 49.3, notre vice-président avait déjà prévenu de la difficulté de cet exercice. Il estime quand un travail doit encore fait :
On n'est pas encore rodés à l’exercice du dialogue, du compromis, de la façon de porter son identité sans se dévoyer et d'accepter celle des autres. Cela nécessite d’être mûr collectivement, mûr démocratiquement pour essayer de dialoguer.