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Louise Morel : « Nous ne devons renoncer à cet idéal : faire primer le droit sur la loi du plus fort »

À l’Assemblée nationale, Louise Morel a interrogé Jean-Noël Barrot sur la situation à Gaza, deux ans après les attaques du 7 octobre 2023. Notre députée du Bas-Rhin a salué la libération des derniers otages et appelé à « faire primer le droit sur la loi du plus fort ». Le ministre de l’Europe et des Affaires étrangères a réaffirmé l’engagement de la France pour la paix, la sécurité d’Israël et la reconstruction de Gaza.

Question de Louise Morel, députée du Bas-Rhin

Lundi dernier, cela faisait 737 jours depuis le 7 octobre 2023. 737 jours depuis ce jour d’horreur où plus de 1 500 personnes ont été tuées, dont 51 Français, et où plus de 250 otages israéliens ont été enlevés. 737 jours d’angoisse et d’attente pour leurs familles, et pour tous ceux qui refusent d’oublier. Mais aussi tant d’attente pour les proches des prisonniers palestiniens, suspendus eux aussi à l’espoir de nouvelles des leurs.

Le lundi 13 octobre dernier, une lueur d’espoir s’est enfin concrétisée : les visages, les retrouvailles, les étreintes des vingt derniers otages libérés ont ému le monde entier.

Je veux rendre hommage à toutes celles et ceux qui ont rendu cela possible : à votre action diplomatique, Monsieur le ministre, à celle du Président de la République, à nos armées, à nos associations humanitaires qui œuvrent chaque jour pour la paix et pour la vie.

Je veux aussi saluer le plan de paix proposé par les États-Unis d’Amérique, soutenu par l’Égypte, le Qatar, la Turquie, les Émirats arabes unis et plusieurs pays européens — dont la France —, et qui a permis d’accélérer la libération des otages.

Mais nous ne devons rien oublier : rien des mois d’horreur à Gaza, rien des familles brisées, des enfants tués, de la famine orchestrée, rien de ce que le droit international devra juger.

Face à ces tragédies, le multilatéralisme et la force du droit demeurent nos meilleurs remparts contre la barbarie.

Si nos institutions internationales doivent être plus rapides, plus fermes, nous ne devons pas renoncer à cet idéal : faire primer le droit sur la loi du plus fort.

Lundi a été une lueur d'espoir, elle doit continuer à briller, Monsieur le ministre.

Comment la France entend-elle répondre à l’urgence en renforçant l’aide humanitaire et, sur le long terme, soutenir la reconstruction de Gaza et accompagner les perspectives d’une paix durable dans la région ?

Je vous remercie.

 

Réponse de Jean-Noël Barrot, ministre de l’Europe et des Affaires étrangères

Mesdames et messieurs les députés,

Madame la députée, merci pour votre question qui nous rappelle de ne rien oublier.

Souvenons-nous des 1 200 innocents sauvagement assassinés le 7 octobre 2023, lors du pire massacre antisémite de notre histoire depuis la Shoah.

Souvenons-nous que ce matin-là, 48 de nos compatriotes ont été assassinés par les terroristes du Hamas, que huit autres ont été kidnappés pour être plongés dans l’enfer des tunnels du Hamas à Gaza, que cinq d’entre eux ont été libérés, dans la joie et dans les larmes, quand trois d'entre eux y ont laissé la vie.

Souvenons-nous aussi de certains de nos compatriotes qui se sont distingués ce matin-là : je pense à Liel Itach, citoyen français de 22 ans, qui a donné sa vie pour que d’autres puissent sauver la leur. Mort en héros, nous ne l’oublions pas.

Parce que la France n’oublie aucun de ses enfants, mais la France ne se contente pas de dénoncer ni de condamner : la France agit.

Le mois dernier, la France a rassemblé la communauté internationale à New York, pour qu’à travers une déclaration endossée par l’ensemble de la communauté internationale, à terme la sécurité d’Israël puisse être garantie et les droits légitimes du peuple palestinien puissent être reconnus — de manière à ce que toutes les souffrances des deux dernières années ne se reproduisent jamais.

La semaine dernière, c’est à Paris que se sont réunis, au Quai d’Orsay, les ministres des pays arabes et européens qui veulent donner toute sa chance à ce plan de paix et contribuer à sa réussite.

Et lundi , à Charm el-Cheikh, le 13 octobre dernier, c’est le Président de la République qui a réuni à son tour ses homologues pour que, sur la reconstruction de Gaza, sur sa gouvernance à venir, sur la sécurité des Gazaouis et celle d’Israël, toutes les forces soient mobilisées pour que tout ce que nous avons vécu ne se reproduise jamais.

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