Didier Padey : « La première des conditions pour réindustrialiser un pays, c'est la stabilité du cadre budgétaire et fiscal »
Ce mercredi 26 novembre, notre député de Savoie, Didier Padey, a interrogé le gouvernement sur les enjeux de stabilité et de simplification pour la politique industrielle.
Madame la Présidente, ma question s'adresse à monsieur le ministre de l'Industrie Sébastien Martin.
L'industrie française ne représente plus que 13% de notre PIB contre près du double il y a 30 ans. Pourtant ce sont environ 3,3 millions d'emplois directs et 8 millions au total qui dépendent de la vitalité de notre tissu industriel - pilier économique, social et territorial. Ce sont plus de 260 000 entreprises qui innovent, produisent, exportent et forment chaque jour dans nos territoires.
Entre 2017 et 2024, la France a recréé 300 usines et 110 000 emplois industriels. Cette dynamique montrait qu'une réindustrialisation rapide était possible lorsque fiscalité, réglementation et visibilité politique allaient dans le même sens.
Depuis 18 mois, cette dynamique s'est brutalement interrompue et plus de 28 000 emplois industriels ont été détruits depuis 2024. Les défaillances se multiplient et nous voyons dans nos territoires des usines à l'arrêt sous la triple pression d'une fiscalité incertaine, d'une accumulation de normes et d'une concurrence déloyale, notamment de la Chine.
Soyons lucides, la première des conditions pour réindustrialiser un pays, c'est la stabilité du cadre budgétaire et fiscal. Et c'est tout l'enjeu des débats que nous avons actuellement et des compromis que nous essayons de trouver.
Deuxième condition, il faut simplifier, supprimer les normes inutiles et faire en sorte d'accélérer les projets qui peuvent durer plusieurs années, quand d'autres pays déroulent le tapis rouge en six mois.
Troisième condition : la compétitivité et l'attractivité. Le gouvernement a annoncé dans ce sens qu'il allait travailler notamment à une baisse des tarifs de l'énergie qui concernerait aussi les entreprises.
Enfin, il faut former, il faut des compétences, penser au niveau du bassin d'emploi et des secteurs d'avenir pour des usines plus vertes et innovantes.
Sur tous ces sujets, pouvez-vous nous préciser, monsieur le ministre, les orientations que le gouvernement entend mettre en œuvre pour faire de la France une grande nation industrielle ?