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Patrick Mignola : « Il faut que les forces parlementaires républicaines et responsables abandonnent les calculs »

Invité de la matinale de Radio J ce 26 novembre, Patrick Mignola, vice-président du Mouvement Démocrate, a défendu une vision exigeante et responsable de l’engagement, en évoquant le sujet des finances publiques ou bien de l’échéance présidentielle.

Service militaire volontaire : « Il y a une partie de notre jeunesse qui a envie de s’engager »

Pour Patrick Mignola, le Service militaire volontaire s’inscrit dans une dynamique d’engagement dont la jeunesse est pleinement actrice. « C’est une bonne initiative pour la jeunesse qui, en effet, a envie d’engagement », affirme-t-il, refusant les caricatures anti-jeunes : 

On critique trop la jeunesse en général… il y a toute une partie de notre jeunesse qui a envie de s'engager et qui ressent profondément un attachement aux valeurs patriotiques, au drapeau, à la nation.

 

Notre vice-président inscrit cette réflexion dans un contexte international troublé face auquel les discours défaitistes gagnent du terrain. Il pointe ainsi « le discours de LFI et du Rassemblement National (…) qui un discours de capitulaires par anticipation », qui nie les menaces et dénonce toute montée en puissance de l’outil de défense. « On ne doit pas traiter celui qui veut protéger les Français de va-t-en-guerre », prévient-il, appelant au contraire à soutenir la mobilisation des armées, des réserves et des citoyens engagés.

On ne doit pas traiter celui qui veut les protéger de va-t-en-guerre. On devrait au contraire se comporter en citoyen, en patriote et soutenir cette initiative. 

 

Évoquant L’Étrange Défaite de Marc Bloch, il fait le parallèle avec « un mouvement de démoralisation du pays » déjà observé dans l’Histoire. Pour lui, « LFI et RN, c’est un esprit défaitiste dans toutes les dimensions ». 

Budget 2026 : « Il faut abandonner les calculs et revenir à la responsabilité »

Sur le budget, Patrick Mignola rappelle d’abord la mécanique parlementaire afin de redonner de la clarté aux débats : 

Le budget, il est d’abord présenté à l’Assemblée nationale, ensuite il vient au Sénat. Il y aura une discussion entre les deux assemblées. Et en général chacun se positionne en fonction de ses convictions — respectable — ou de ses calculs — un peu moins.

 

S’il reconnaît que les premières lectures peuvent donner « l’impression d’un budget Frankenstein », il estime possible d’aboutir à « un budget patchwork, ou harlequin, un peu plus harmonieux ». L’essentiel reste de garantir une trajectoire de stabilité, en cohérence avec les priorités posées par le Premier ministre : finances publiques, hôpital, économie, collectivités locales.

L'ancien ministre compare l’approche actuelle à celle voulue par François Bayrou : 

Bayrou souhaitait une trajectoire extrêmement ambitieuse et courageuse. Sébastien Lecornu est dans une politique des petits pas… mais nous ne sommes pas là pour la critiquer, nous sommes là pour l’accompagner. 

 

Et de rappeler que cette stratégie ne pourra conduire au compromis que si « toutes les forces politiques républicaines et responsables » s’y associent.

Sur l'utilisation de l'article 49-3 de la Constitution, le démocrate parle d’expérience et rejoint ainsi les propos de notre président du groupe Les Démocrates à l'Assemblée et premier vice-président, Marc Fesneau la solution à l'adoption du budget :

Très souvent, le 49-3 est une façon de trouver un accord avec les parlementaires sans obliger les oppositions à voter pour. 

 

Numériquement parlant, notre vice-président estime qu'un rassemblement allant « de la gauche modérée à la droite modérée » souhaitant « travailler sur l'intérêt général plutôt que sur ses calculs politiciens », pourrait permettre d’atteindre « 280 ou 290 voix » pour adopter un budget, certes imparfait, mais garant de stabilité : « Ce n’est pas glorieux sur le plan des finances publiques, mais au moins ça permettra la stabilité politique. »

Il est tout à fait possible que les partis du socle commun, le parti socialiste et un certain nombre d'individualités parmi les députés - parce qu'on n'est jamais obligé de s'aligner comme des embrigadés sur la position de son parti politique - votent un budget.

 

Présidentielle : « Les vrais sujets commenceront après les municipales » 

À propos de l'élection présidentielle et sa multitude de candidats à 1 an et demi de l'échéance, Patrick Mignola refuse d’entrer dans le jeu des pronostics. « On est en novembre 2025, l’élection a lieu en avril 2027 », rappelle-t-il, évoquant avec ironie que « pour l’élection de 2017, en novembre 2015, le deuxième tour, c’était Hollande-Juppé… ils n’ont même pas été candidats ». Pour lui, les discussions sérieuses n’interviendront qu' « après les municipales », à l’automne 2026.

Il faut que les appétits s'aiguisent, il faut que les ambitions s'exercent, mais à la fin, les vrais sujets commenceront après les municipales

 

Il souligne d’ailleurs une information passée trop inaperçue : « La France, en 2025, pour la première fois depuis des années, a respecté scrupuleusement tous ses objectifs budgétaires » et retrouve une croissance plus forte que prévu. Si 2026 confirme cette tendance, le pays abordera l’échéance présidentielle dans de meilleures conditions.

Si en 2026, on pouvait déjà avoir cette tenue des finances publiques et le bon niveau d'activité économique, ça serait utile, et on parlera de la présidentielle à la fin de l'année. 

 

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