Jean-Noël Barrot : « La France a le devoir de mobiliser tous les acteurs de la communauté internationale pour protéger l’océan »

Jean-Noël_Barrot -JNB

Le 9 juin commencera à Nice la 3e Conférence des Nations unies sur l’océan, coprésidée par la France et le Costa Rica. L’occasion pour notre ministre de l’Europe et des Affaires étrangères de rappeler l’engagement du gouvernement français dans la protection des océans.

Des falaises bretonnes aux rivages méditerranéens,  en passant par la banquise de la terre Adélie  et les plages de Tahiti, la France entretient avec l’océan un lien solide et vivant.  Le domaine maritime français est le deuxième plus grand du monde  : il s’étend sur 11 millions de km2 et concentre 10 % de la biodiversité marine. Cette immensité bleue implique une responsabilité particulière.

Oui, nous sommes une nation océanique. Nous appartenons à un continent, l’Europe, que la mer a façonné et tourné vers le grand large. C’est pourquoi nous avons  le devoir de protéger l’océan et, pour ce faire, de mobiliser tous les acteurs de la communauté internationale. En matière de diplomatie bleue, la France porte une voix singulière, écoutée et respectée sur toutes les mers du globe. « Ce pays est fait, de toutes pièces, pour jouer, demain comme hier, un grand rôle sur les océans », affirmait le général de Gaulle à Cherbourg, en 1951.

Depuis l’ Hermionede La Fayette jusqu’aux monocoques du Vendée Globe, nos architectes navals, armateurs et marins ont développé une expertise mondiale. Nos océanographes – hier le commandant Cousteau, aujourd’hui la biologiste Françoise Gaill – apportent une contribution scientifique décisive à la prise de conscience collective. Lorsque nous le protégeons, l’océan est un allié précieux : il produit la moitié de l’oxygène que nous respirons et abrite un quart des espèces de la planète. Il alimente notre économie, nourrit nos populations. C’est une source de vie, d’énergie, d’emplois et de prospérité.

Dès lors, ne pas protéger les mers, c’est renoncer à notre avenir. C’est laisser les périls se multiplier : montée des eaux,  érosion des côtes, submersion des littoraux. L’océan peut devenir un redoutable adversaire pour l’humanité. La relation entre terre et mer ne tient parfois qu’à un fil. D’un côté, l’océan menace les côtes habitées ; de l’autre, les activités humaines épuisent l’océan. Or cette pression réciproque ne cesse de s’amplifier.

Les chiffres donnent le mal de mer : chaque minute, 15 tonnes de plastique sont déversées dans l’océan. Un tiers des poissons pêchés sont issus d’espèces peinant à se renouveler. Les températures atteignent des niveaux records – l’été dernier, la Méditerranée a dépassé les 30 °C ! Il nous faut donc agir plus vite et de manière plus collective  pour freiner la dégradation des écosystèmes  et sauvegarder la biodiversité.

À cela s’ajoutent aussi les effets des rivalités économiques et géostratégiques : piraterie, rupture de câbles sous-marins, contestation des frontières maritimes, exploitation minière des grands fonds, autant de menaces que nous devons contenir. L’océan est un continent négligé, parfois même oublié. Or la France ne néglige rien, elle n’oublie rien. Au contraire, elle a fait de l’océan une priorité stratégique. Dans son discours de Montpellier en 2019, le président de la République a rappelé la vocation historique de la France : être une « puissance maritime d’équilibre ».

Portée par cette ambition, la France a intensifié ses efforts au cours des dernières années. Elle a œuvré pour l’adoption d’un objectif mondial clair : protéger 30 % de la planète d’ici à 2030, notamment grâce à la création de nouvelles aires marines protégées. La France a également joué un rôle clé pour protéger la haute mer – cette zone qui couvre 60 % des océans échappait jusqu’alors à toute régulation. La signature d’un traité international a été une étape importante : il doit maintenant être ratifié par un maximum d’États.

Dès 2022, nous avons appelé à un moratoire sur l’exploitation minière des grands fonds marins. Cet appel a trouvé un écho : Trente-deux États ont rejoint la coalition. Avec nos partenaires européens, nous avons aussi soutenu l’objectif de neutralité carbone du transport maritime d’ici à 2050. Telle est la vocation de la France : entraîner celles et ceux qui partagent la vision d’un océan protégé, régulé et respecté.

Dans quelques jours, à Nice, débutera la 3e  Conférence des Nations unies sur l’océan, coprésidée par la France et le Costa Rica. Ce sera un moment historique d’action collective. Jamais une telle mobilisation n’aura eu lieu en faveur de l’océan ! 100.000 participants seront au rendez-vous : chefs d’État et de gouvernement, scientifiques, diplomates, entreprises, associations, citoyens du monde entier. 

Ce sommet incarne la vision que porte la France : une diplomatie bleue ambitieuse, fondée sur la science, le droit et la coopération. Il a vocation à être, pour l’océan, ce que l’accord de Paris a été pour le climat il y a dix ans. Un réveil. Un tournant. Un sursaut. Nous y adopterons un plan d’action pour l’océan : une déclaration politique forte, mais surtout des engagements concrets portés par les États, les entreprises, les collectivités et la société civile.

L’inertie seule est menaçante écrivait Saint John Perse. Résolue à rompre l’inaction, la France sera au rendez-vous et entraînera, dans son sillage, tous ceux qui veulent faire bouger les lignes.

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