Le leadership au féminin

Pour la journée internationale des droits des femmes, le Mouvement Démocrate a organisé un grand débat dédié au leadership au féminin, présenté par la députée européenne Marie-Pierre Vedrenne et la députée de l'Isère Elodie Jacquier-Laforge. Pour réfléchir à la question, trois femmes fortes et pleines d'envies, Clarisse Lecourt (fondatrice et CEO de Claripharm), Florence Sandis (fondatrice de Brisez le plafond de verre), Pascale Auclair (secrétaire générale du groupe La Française).

La députée européenne Marie-Pierre Vedrenne le souligne d'entrée de jeu : Si les femmes ont aujourd'hui, en théorie, les mêmes droits que les hommes, le combat n'est jamais terminé. Les droits ne sont jamais acquis, à l'heure où, au sein de l'Union européenne, certains de ces droits sont remis en question.

Nos trois invitées sont des femmes qui ont réussi leur carrière. Trois femmes puissantes ? Par leur vitalité et leur optimisme, à n'en pas douter. Florence Sandis était productrice de documentaires. Passionnée par la question des inégalités entre hommes et femmes, imprégnée par le féminisme de sa maman militante, elle a créé l'association "Brisez le plafond de verre" pour s'adresser à toutes celles qui se sentent freinées dans leurs envies. "Faites ce que les autres ne font pas" lui avait glissé, il y a vingt ans, Jacques Attali. Chaque personne est unique. Engagée dans la société civile, Florence Sandis remet des trophées au "Média Club Elle".

C'est la même audace qui a poussé Clarisse Lecourt à entreprendre, en partant de rien, pour fonder Claripharm, une société dédiée à soulager l'intimité des femmes. Après un deuxième accouchement, Clarisse Lecourt a eu des points de suture au vagin. Le remède : monter sa boîte et aller au front, forte d'une entreprise 100% féminine.

Quant à Pascale Auclair, secrétaire générale du groupe de gestion d'active La Française, elle croit dur comme fer aux vertus de l'accompagnement et du mentoring. Pour révéler les talents de jeunes employées, des mentors femmes ou hommes leur donnent les clés pour aller plus loin. Nommée "Further", l'initiative du groupe consiste à aller toujours plus loin dans la coopération entre hommes et femmes, pour que les femmes accèdent toujours davantage à des postes de direction.

Toutes trois s'accordent sur l'importance qu'il y a à embarquer les hommes féministes dans ce processus d'évolution de notre société. Trop longtemps, les femmes ont dû jongler avec leur vie professionnelle et leur vie de famille, il est temps que la société s'adapte aussi à elles. Les femmes ne doivent rien s'interdire. Il leur faut oser, entreprendre, foncer. Les rôles préétablis, s'ils ont prédominé depuis des générations, ne sont pas intangibles. Avec malice, Florence Sandis enjoint les femmes à organiser leur incompétence pour laisser, aussi, leurs conjoints s'occuper des tâches ménagères, des enfants. Nos trois invitées ont comme point commun d'être accompagnées d'hommes formidables. C'est sans doute en s'épanouissant et en s'accomplissant que l'on attire des personnes du même métal. Cela vaut également dans le cadre professionnel : Diriger une entreprise implique de savoir s'entourer. Clarisse Lecourt rend hommage à toutes les femmes qui travaillent à Claripharm, et qui lui donnent courage et vaillance pour aller lever des fonds auprès d'hommes qui ne sont pas forcément convaincus d'avance par un univers qui leur est étranger. "J'aime prononcer le mot vagin, lance-t-elle, les gens sont surpris. Et puis, à le répéter, ils s'habituent, je peux le dire 20 fois. #22VaginVictoire." Clarisse Lecourt pense que la mixité dans l'entreprise est une bonne chose. Seulement, dans la sienne, qui ne compte que des femmes, cela se passe aussi très bien. "C'est un univers idéal" confie-t-elle. Pour changer le regard de la société, elle préconise l'humour, la provocation souriante, décontractée.

Car, l'ennemi à fuir, c'est le sentiment d'imposture, d'infériorité, que certains stéréotypes socio-culturels ont pu inculquer. Les petites filles doivent se sentir aussi libres et ambitieuses que les petits garçons. Aucune raison de ne pas devenir Premier ministre ou président de la République, ingénieur, peintre ou médecin. Le plafond de verre, ce sont les frontières invisibles qui bloquent, à un moment, l'ascension des femmes en entreprise. A diplôme et compétences égales, elles restent souvent en-deçà, arrêtées par les codes tacites de l'entreprise, les rôles sociaux qui les rattrapent, la fatigue d'une vie de famille où l'investissement n'est pas équitable. Pour que cela change, il faut parler, expliquer, aux femmes et aux hommes, que ces injonctions du passé n'ont plus lieu d'être. Il faut changer la serrure et inventer, peut-être aussi, des codes féminins. Florence Sandis le souligne : elle ne croit pas aux vertus genrées. Les femmes ne sont pas naturellement plus ceci ou cela que les hommes. Mais la société a contribué à nourrir certains stéréotypes, qu'il faut déconstruire : Pourquoi ne pas changer les manuels d'Histoire, en mettant en lumière certaines figures de femmes ?

Les femmes doivent oser, sans complexes. Elles sont aussi fortes que les hommes, et peuvent jouer des idées reçues. Florence Sandis cite une étude d'Harvard, qui montre que le quotient intellectuel d'un groupe augmente avec la diversité. "L"unité se crée par l'union des diversités". Les femmes et les hommes, les différences sociales, les différences ethniques, les langues, autant d'enrichissements mutuels qui évitent de se trouver dans un petit entre-soi. La singularité, l'authenticité, sont à cultiver, bien plus qu'un conformisme ou une imitation qui n'apportent rien. Dans un job, il ne faut jamais chercher à imiter son prédécesseur, femme ou homme. La clé de la réussite, c'est la confiance, et cela passe par l'instauration de bonnes relations avec les autres. C'est ce que préconise Pascale Auclair, qui incite les entreprises à privilégier le dialogue, la bonne communication, la transmission. Parvenir à de meilleurs scores de parité et de mixité est possible. Il y a encore beaucoup d'efforts à faire pour le top mentoring, qui peut être nettement plus féminin.

C'est bien l'idée qu'ont développée nos invitées : les 15 binômes de mentoring chez Pascale Auclair, le désir d'authenticité chez Florence Sandis, la sororité entreprenariale chez Clarisse Lecourt. Et chez nos deux députées, Marie-Pierre Vedrenne et Elodie Jacquier-Laforge? Une énergie et une curiosité intellectuelle très communicatives. La soirée s'est achevée sur un clip où toutes les femmes élues du Mouvement Démocrate ont évoqué le moment où, en tant que femmes, elles ont décidé de s'engager. Ne compte-on pas, au Mouvement Démocrate, cinq ministres dont quatre femmes ?

Pour aller plus loin 

Brisez le plafond de verre, de Florence Sandis 

Brisez le plafond de verre
Résumé : Les femmes n'ont jamais été aussi proches du pouvoir ; elles sortent plus diplômées que les hommes des universités et les récentes lois paritaires les incitent à prétendre à de hauts postes. Pourtant, elles sont les premières à s'autolimiter une fois sur le terrain du travail. Pourquoi ?

Ce livre explore le fameux syndrome du " plafond de verre " en interrogeant celles qui l'ont percé et en fournissant des exercices pratiques pour aider les femmes à trouver le " déclic " et à oser viser les plus hautes marches.

La méthode complète d'empowerment au féminin

Editions Michel Lafon poche
 

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