Fabien Robert : « Le MoDem est incontournable dans le socle commun car on n'aborde pas les sujets avec l'esprit de système »
Fabien Robert, secrétaire général adjoint du Mouvement Démocrate, conseiller régional de Nouvelle-Aquitaine, conseiller municipal et métropolitain de Bordeaux et président du mouvement territorial de Gironde (33), était l’invité de France 3 pour Dimanche en politique ce 26 octobre. Il s’est notamment exprimé sur l'instabilité politique actuelle ainsi que le rôle central du Mouvement Démocrate dans la recherche de compromis.
Politique : « Le compromis, c'est un synonyme, presque, de la démocratie. »
Interrogé sur les négociations budgétaires actuelles à l'Assemblée nationale, Fabien Robert est optimiste tout en restant réaliste sur la difficulté à négocier dans la situation politique actuelle.
Une partie de l'hémicycle a perdu de vue ce qui fait la définition même du parlementarisme, et donc de la démocratie.
Fabien Robert critique le manque de responsabilité d’une partie des députés. Il souligne notamment l’importance de faire des compromis pour résoudre l'instabilité politique : « Ce n’est pas renier ses idées, mais c’est surtout accepter celles des autres pour s’unir avec eux.»
Il déplore que même avec le Parti socialiste, les compromis soient rendus impossibles : « Le PS était le parti des possibles pour toute une génération, qui est aujourd’hui devenu le parti de l’impossible. » Notre secrétaire général adjoint rappelle que des compromis ont été conclus avec par exemple la suspension de la réforme des retraites, mais il alerte sur ses dangers : « On suspend la réforme des retraites ; il faut bien accepter qu’on finance cette suspension ».
Je crois qu’on ne peut pas d’un côté accepter des compromis sur le fond, lâcher un certain nombre de choses comme on a pu le faire sur la réforme des retraites, et en même temps, se priver du 49.3.
Pour l'élu girondin, ces deux décisions fragilisent le pays. Il rappelle que la semaine dernière, alors que l'objectif fixé était d'économiser 30 milliards d'euros, ce sont déjà 10 milliards supplémentaires qui ont été dépensés à la suite du vote d'amendements. Fabien Robert affirme : « Quand on veut être responsable, on peut assumer les bonnes nouvelles. Mais il faut aussi assumer et endosser les plus difficiles, à savoir réduire la dette de la France. »
La censure du gouvernement « serait très regrettable » estime Fabien Robert. Cependant, l'instabilité politique actuelle et le manque de compromis de certains partis au sein de l’hémicycle laissent penser que tous les scénarios restent envisageables.
L’impopularité, ça fait partie de la vie politique. Jouer avec et casser les institutions au motif de l’impopularité, c’est très dangereux.
La France est aujourd'hui coupée en trois blocs, et provoquer une dissolution risquerait de rendre cette instabilité encore plus forte, faute de compromis. Fabien Robert affirme :
Je ne suis pas pour une nouvelle dissolution, ni pour une démission.
La démarche du MoDem : « On considère qu’une idée, tant qu’elle vient d’une personne de bonne volonté, même si elle est différente de nous, on va accepter le pluralisme. »
Sur le travail accompli par notre Président François Bayrou à la tête de Matignon, Fabien Robert a réaffirmé :
Tout le monde a reconnu que c’était tout à fait noble d’agir ainsi.
Notre président du MoDem 33 souligne que François Bayrou a appliqué à Matignon une démarche propre au Mouvement Démocrate fondée sur la recherche de compromis et la lucidité face aux défis du pays, à commencer par la dette publique française qu'il dénonce depuis 1993. Pour lui, une chose est certaine : « Plus aucun Premier ministre ne peut faire comme si la dette n’existait pas. »
Il précise également que le Mouvement Démocrate œuvre dans l’intérêt général du pays sans tomber dans l’irresponsabilité. Interrogé sur l'élection présidentielle de 2027, Fabien Robert a réaffirmé l’importance de la place du centre dans les élections et la nécessité d’avoir quelqu’un d’expérience.
Le poids des extrêmes et des démagogues qui se rejoignent nécessite que tous les gens de bonne volonté s’unissent.
Enfin, sur l'élection municipale à Bordeaux, Fabien Robert, également chef de file MoDem, a déclaré qu'elle devait se jouer sur la capacité à rassurer et à stabiliser la vie locale. Bien que les discussions entre Thomas Cazenave et Nathalie Delattre continuent à avancer, il a précisé l'importance de choisir le meilleur candidat pour Bordeaux pour incarner à la fois le renouvellement et le rassemblement.
C’est vrai que diviser, on peut perdre. Mais diviser derrière la mauvaise personne, on peut aussi perdre.
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