Besoin d'Europe : discours de François Bayrou au meeting de Lille

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Besoin d'Europe : retrouvez ci-dessous le discours de François Bayrou au meeting à Lille.

🎥 Revoir le discours en images  ▶️ https://www.youtube.com/live/CD-DKC3AbMM?si=x7bZ3RaaAFtLBg6G&t=4056

Seul le prononcé fait foi.

« En entrant dans cette salle, les journalistes m’ont posé deux questions auxquelles je vais répondre. La première : « Vous venez soutenir une liste dont la tête de liste n’a pas la notoriété qu’on pourrait imaginer… ». Et moi, je pense que cela n’est pas un handicap mais un atout ! Pour deux raisons principales : la première c’est que les Français ont envie de visages qui soient des visages nouveaux régulièrement pour renouveler la politique française – tu es assise Valérie à côté de Gabriel Attal, ça fait au moins deux exemples qu’on peut citer – et la deuxième raison c’est qu’il n’y a qu’une vertu en démocratie, en politique et dans les temps que nous vivons, il n'y a qu’une vertu qui vaille et qui soit payante : c’est l’authenticité.

Les gens qui ne sont pas là pour faire semblant, les gens qui sont là parce qu’ils y croient, les gens qui parlent des dossiers qu’ils connaissent, et les gens qui ont vécu la vie que tous nos concitoyens partagent. Et j’ai aimé te voir avec les petits veaux dans l’étable de la famille, j’ai aimé voir que les vaches n’étaient pas en carton-pâte, que c’étaient de vraies vies, et de vraies sensibilités. Et cette expérience de vie - moi qui te connais, par Jean Arthuis interposé - depuis longtemps, j’étais content de vérifier qu’elle sera dans cette campagne un atout décisif d’être à la fois authentique, informée, compétente, et compétente pour parler de la vie des gens. 

Et la deuxième question c’était : « Mais enfin, comment pouvez-vous avoir le sourire en entrant dans cette salle, vous avez – disent les sondages – 10 points de retard… ». Moi je vais vous dire que je ne partage absolument pas ce genre de regard pessimiste ou défaitiste. Je crois exactement le contraire. Je pense que les campagnes marchent quand on a à renverser les montagnes. Je pense que les campagnes marchent quand les défis montrent à nos concitoyens que précisément c’est parce que la situation est grave que nous sommes là. Je ne crois pas aux campagnes de facilité. Je ne crois pas aux campagnes de confort. Je crois aux campagnes de combats. Et c’est exactement ce que nous allons vivre ensemble et que nous préparons ce soir.

Et je pense que le principal argument c’est qu’il y a des moments dans la vie, dans l’Histoire, où les faits, le réel, parlent plus que les discours et la démagogie. Aujourd’hui, en 2024, la situation, c’est que nous sommes plongés par une décision dramatique et offensante qui a été celle de Poutine le 24 février 2022, nous sommes plongés dans une situation de laquelle nous ne pouvons pas considérer que nous sommes spectateurs. Et je suis très fier – je ne multiplie pas les compliments en général – que nous ayons un président de la République qui a su en quelques mots lourds et dramatiques montrer à tous les Français que l’Ukraine ça n’était pas l’étranger, ce n’était pas loin, que la situation qui avait été créée par Poutine, ce n’était pas une situation dont nous pouvions être spectateurs, que ce qui se joue en Ukraine, c’est notre vie !

On a l’habitude de considérer que les engagements de la défense et des armées dans notre pays sont conditionnés à une formule qu’on utilise généralement : les intérêts vitaux de la France.

Eh bien, ce qui se joue en Ukraine à partir du moment où Poutine a renversé l’ordre pacifique international, a fait disparaître les conditions de la paix, ce qui se joue en Ukraine, c’est la vie de toute l’Europe, et spécialement la vie de la France. Parce que depuis la guerre et les lendemains de la guerre, nous vivions tous en paix ou presque, préservés ou presque, nous vivions avec l’idée que la situation du pays et de l’Europe était stable, que nous étions une zone de paix dans un monde bouleversé. On vivait avec cette idée parce qu’il y avait un certain nombre de règles qui avaient été établies et respectées depuis la guerre, qui étaient que les grandes puissances avaient au moins une règle qui porte un nom compliqué qu’on appelle l’intangibilité des frontières. Cela veut dire qu’on ne touche pas aux frontières une fois que la guerre est finie. Nous avons décidé depuis 1945 que les frontières qui avaient été dessinées en Europe, pour nous, elles étaient à respecter si nous voulions trouver les conditions de la paix entre nous. Et ce que Poutine a décidé en touchant, en projetant son pays sur le pays voisin, en projetant un pays surarmé dans le monde sur le pays voisin grand comme l’hexagone, ce que Poutine a décidé, c’est qu’il faisait basculer le monde entier dans la nouvelle époque de la violence brutale. Jusque-là on croyait que quand il y avait des conflits, on avait les instances internationales, on avait des règles internationales. Ce que Poutine a mis à mal en voulant la mettre à mort le 24 février 2022, c’est cette règle-là. Et il a créé un front entre ceux qui veulent la violence brutale, et ceux qui veulent envers et contre tout, être les défenseurs du droit, des droits, de la liberté et des libertés. 

Or ce basculement dans le monde de la violence brutale, non seulement il est grave en soi, mais il est contagieux. Je voudrais qu’on regarde que ce choix de la force contre le droit, il a évidemment eu des réactions en chaîne, il y a évidemment des bombes qui sont en train d’exploser partout à la surface de la planète dès lors que ce principe a été mis en cause par Poutine. Regardez ce qui s’est passé le 7 octobre, lorsque le Hamas a attaqué Israël. Il a attaqué Israël non pas comme un conflit de frontières, mais en choisissant qu’aux yeux de tout le monde, la barbarie devienne une arme de guerre. Il y a toujours de la barbarie dans les guerres. La guerre, c’est pas beau, c’est pas gentil et c’est pas propre. Mais choisir de faire de la barbarie l’arme, pour déclencher là encore une explosion en chaîne, ça c’est assez neuf, c’est assez dramatique. Faire que des jeunes femmes soient violées, traînées derrière des voitures, démembrées, que les bébés soient tués. Et en faire une arme de guerre, ça aussi c’est un basculement du monde dans la violence brutale. 

Et c’est une stratégie, bien sûr : le Hamas ne pouvait pas ignorer quelles seraient les conséquences, les représailles qu’Israël simplement parce que c’est sa culture et simplement parce que c’est sa manière de voir lorsqu’il est si profondément attaqué allait lui aussi utiliser en représailles, à Gaza, avec des dégâts qui sont eux aussi considérables. Vous croyez que le Hamas ignorait ça ? Ils savaient exactement ce qui allait se passer. Mais ils ont eux aussi choisi de rentrer dans le règne de la violence brutale. Ils n’ont pas choisi tout seul. Pourquoi est-ce que des puissances ont soutenu cette option ? Parce qu’un certain nombre de puissances, je pense à l’Iran pour dire les choses clairement, avaient pour objectif que la paix ne s’établisse pas entre l’Arabie saoudite, le Maroc et Israël. Ils avaient pour objectif qu’on sorte de ce commencement de paix qui était en train de se construire. Ils avaient comme objectif que le monde entier - en tout cas au Moyen-Orient - bascule dans la violence pour leurs intérêts.

Et ne vous trompez pas ! Qui construit les drones que Moscou envoie sur le peuple ukrainien ? C’est l’Iran qui les construit. Et vous voyez là qu’il y a un axe, l’axe de ceux qui ont choisi la force contre le droit, qui est en train de se constituer, dont évidement l’Iran est un chainon, dont la Russie est un chainon, et dont d’autres ont l’intention de profiter. Regardez les bruits belliqueux qui viennent de la Chine contre Taïwan. Et ces bruits ne faiblissent pas. 

Et l’esprit de violence et de domination ne s’arrête pas là. Je veux simplement dire qu’il y a aussi de grandes puissances économiques qui peuvent imaginer de prendre le contrôle de ce qui nous permet de vivre et de nous développer. Il y a une volonté de dominer la technologie, l’industrie, les réseaux, les data, le cloud directement ou par intermédiaire. Et ça peut même venir d’amis ! Parce que, dans la vie internationale, lorsque l’on est tombé dans le temps de la violence et pas du droit alors ça peut faire des dégâts de cet ordre-là aussi.

Et nous, nous disons à nos amis, je pense à nos amis américains : oui nous sommes amis, oui nous sommes alliés, mais nous n’acceptons pas l’idée d’une soumission quelle qu’elle soit parce que nous sommes alliés.

Et ça aussi se joue ces jours-ci, chez nous ! Ce sont nos intérêts vitaux qui sont en jeu. 

Et j’en finis en disant que, nous qui allons être, dans cette campagne, la liste des combattants pour le droit, pour les droits, pour la liberté, pour les libertés, alors nous avons un message pour ceux qui sont les pacifistes comme on dit. Alors ils ne s’affichent pas tout à fait comme ça, mais je vais vous dire leur formule : « nous soutenons l’Ukraine mais… » Et alors je me mets à la place de Monsieur Vladimir Poutine, Vladimir Vladimirovitch Poutine, et quand il entend une phrase de cet ordre, « nous soutenons l’Ukraine mais », ce n’est pas le soutien à l’Ukraine qu’il retient. Ce que Poutine entend c’est le « mais ». Et il y a longtemps qu’on entend cette phrase dans l’Histoire ! Longtemps à propos des Sudètes, longtemps à propos des Tchèques, il y a longtemps qu’on entend cette phrase y compris lorsqu’on essayait, ou certains essayaient, de résister à Staline. Dire « je soutiens, mais », ça veut dire que tu ne soutiens pas. De sorte que, le combat pour nos intérêts vitaux c’est aussi le combat contre une expression qu’on a entendue très longtemps, mal à propos, mais qui cette fois-ci peut avoir du sens : c’est le combat pour nos intérêts vitaux contre les partis de l’étranger. Les gens, partis de l’étranger, qui viennent pour soutenir des intérêts et des idées qui sont contraires aux intérêts vitaux de la France. Et je veux simplement dire que ce combat là pour le droit, les droits et la liberté, les libertés, ce combat là il est regardé de l’extérieur. Je vais vous dire d’où il est regardé : d’abord, il est regardé par les femmes iraniennes, celles qui sont condamnées au voile contre leur gré, il est regardé par les femmes afghanes qui sont emmurées vivantes chez elles ; éducation interdite, université interdite.

Un jour, Winston Churchill, lorsque commençait la bataille d’Angleterre, devant les communes, a dit cette phrase : jamais autant d’hommes n’auront dû autant à aussi peu. Et moi je vous dis, aujourd’hui dans toute l’Europe et sur la planète entière, le combat que vous allez mener est un combat vital pour tout ce que nous croyons, et pour tous ceux qui vivent, tous ceux qui croient. Et c’est ici que ça se joue, et c’est vous qui allez être comme engagé, comme militant, ceux qui allez porter le combat vital pour tout ce que nous croyons. 

Merci Valérie, merci à ceux qui vont t’accompagner ! »

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