Marc Fesneau : "Il faut redonner de la fierté au monde agricole"

Brice DUPONT pour Ouest-France
Marc Fesneau
(© Nicolas Lascourrèges)

Marc Fesneau, ministre de l'Agriculture et de la Souveraineté alimentaire, répond aux questions de Ouest-France à l'occasion de sa venue au Sival, le Salon des productions végétales, à Angers.

Ouest France : Quelle est la priorité du nouveau gouvernement pour l’agriculture ?

Marc Fesneau : L’objectif est d’avoir une agriculture compétitive et souveraine, qui assure notre sécurité alimentaire. Un pays qui n’est pas en mesure de nourrir sa population, c’est un pays qui est face à un risque de déstabilisation.

Pour acquérir cette souveraineté, il faut des mesures de compétitivité, de simplification, de cohérence. Mais aussi mener les grandes transitions, en particulier celles liées au dérèglement climatique à l’environnement.

Il faut aussi redonner de la fierté au monde agricole. Il a le sentiment d’être toujours jeté à la vindicte populaire, alors qu’il nous nourrit tous les jours.

Vous avez présenté la loi d’orientation agricole en décembre. Quand sera-t-elle débattue au Parlement ?

Elle sera présentée au Conseil des ministres en janvier, pour une navette entre le Sénat et l’Assemblée nationale à partir du printemps.

Cette loi est déjà critiquée, des syndicats agricoles estiment qu’elle ne répond pas aux ambitions, notamment pour la planification écologique. Que leur répondez-vous ?

1,3 milliard d’euros : c’est la première fois qu’on met une telle somme sur la planification écologique.

J’invite ceux qui font des déclarations à me faire des propositions concrètes, territoire par territoire, filière par filière, difficulté par difficulté.

Parmi les difficultés, il y a la situation de l’agriculture biologique. Le soutien du gouvernement est-il suffisant ?

L’année 2024, avec une stabilisation relative de l’inflation, permettra peut-être de retrouver de la consommation. Mais chacun doit aussi faire sa part, État et collectivités, au travers de la commande publique.

On sait à quel point la restauration scolaire peut être un élément puissant.

Enfin, il faut que la grande distribution joue le jeu, en ajustant ses marges. Le gouvernement, lui, a mis des moyens : près de 100 millions d’euros d’aides de crise.

(...)

La question de l’intégration de l’Ukraine en Europe inquiète. Comment être solidaire de ce pays tout en protégeant les agriculteurs français et européens ?

On se doit d’être solidaire de l’Ukraine, qui fait face à quelqu’un qui veut détruire le projet européen. Mais il faut veiller à ce que cette solidarité ne vienne pas déstabiliser les marchés.

Pour ce qui est de l’intégration de l’Ukraine, cela va demander du temps. Mais quoi qu’il arrive, c’est un voisin européen. Qu’il entre ou pas dans l’Union, la question est de savoir ce qu’on fait avec lui, si on est en partenariat ou en compétition.

L’Ukraine peut conforter la puissance agricole européenne, sans affaiblir l’agriculture des autres pays. Pour cela, il faut de la coopération, faire en sorte que ce pays respecte les mêmes règles et ne vienne pas faire de l’Europe un terrain de compétition. Cela peut être un atout dans la compétition qui existe déjà avec les Brésiliens, les Argentins, les Américains, les Russes.

Pensez-vous que le monde agricole fait face à une « overdose administrative », comme on a pu l’entendre lors de récentes manifestations ?

Il y a en effet de l’incompréhension vis-à-vis des règles européennes.

Quel acteur économique peut accepter de voir ses règles changer tous les cinq ans ? On ne peut pas non plus, au niveau français, imposer des règles qui ne s’appliqueraient pas aux Polonais, Allemands, Néerlandais ou aux autres. Il faut arrêter les surtranspositions.

J’ai également lancé un travail – je veux qu’on me dise quelles sont les simplifications possibles – sur les durées de procédures, les formulaires qu’il faut remplir, etc. Dans deux mois, je souhaite avoir des retours et proposer des premières mesures.

Les intempéries ont touché de nombreux agriculteurs ces dernières semaines. Comment comptez-vous les soutenir ?

On a été au rendez-vous de la réactivité, en déployant un système d’aides rapidement. J’ai toujours dit qu’on avait une enveloppe estimative à 80 millions d’euros, on regardera si ces moyens sont à la hauteur.

Il ne faut pas oublier que ces 80 millions, c’est en plus de ce que les agriculteurs peuvent avoir, avec les assurances ou les calamités agricoles.

(...)

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