Sarah El Haïry : « Ces plateformes sont complices de ceux qui piègent nos enfants en ligne »
Invitée de Dimanche en politique, Sarah El Haïry, Haute-commissaire à l'Enfance et vice-présidente du Mouvement Démocrate, s'est exprimée sur la complicité pédocriminelle des plateformes de vente en ligne, le contrôle des encadrants bénévoles et la création d'un conseil des victimes.
Plateformes : « Soit elles assument leurs responsabilités, soit elles paieront ou fermeront »
Interrogée sur la commercialisation d'objets à caractère pédopornographiques sur les plateformes en ligne, Sarah El Haïry rappelle la réalité de ce véritable scandale :
Ce qui crée le scandale, c'est le fait de commercialiser des poupées au corps d'enfants qui sont faites pour être violentées et abusées.
Pour rappel, toutes les trois minutes, en France, un enfant subit des violences et notamment des violences sexuelles. La Haute-commissaire à l'enfance rappelle qu'elle a donc demandé aux différentes plateformes la transmission des données des clients acheteurs. L'objectif est donc à la fois de protéger les enfants, de condamner les acheteurs mais aussi les plateformes qui sont complices de ce scandale : « La force sera la justice. »
Une personne sur deux qui détient ces horreurs passe à l’acte, et passe à l’acte sur des enfants.
Concernant l’avancement des investigations pour retrouver les acheteurs, elle indique que plusieurs ont déjà été identifiés permettant le lancement de plusieurs enquêtes sociales. Ces enquêtes, conduites par la justice sous l'impulsion de Sarah El Haïry, se poursuivent, et la liste des personnes confondues continue de s'allonger. Sur Vinted par exemple, la Haute-commissaire à l'enfance dénonce les propositions de vente d'objets par des utilisateurs qui en fait renvoient sur des sites pornographiques. Elle annonce :
J'ai saisi l'Arcom immédiatement parce qu'ils ont des responsabilités.
Sarah El Haïry rappelle que l'Arcom a un pouvoir et une puissance sur des plateformes comme Vinted : « on les tape soit à la fermeture soit au porte-feuille. » Elle évoque aussi la charge des plateformes sur ces pratiques illégales et la nécessité à retrouver les acheteurs.
L'obsession est de retrouver les personnes qui ont acheté pour protéger les enfants.
Enfance : « Je me suis battue pour que le contrôle des antécédents judiciaires soit effectifs sur les encadrants »
Sarah El Haïry rappelle que la protection de l'enfance est « notre grande cause nationale. » Interrogée sur la formation des encadrants et notamment sur le potentiel risque d'exposition aux violences pour les enfants, elle évoque un manque de contrôle de la part des autorités :
Aujourd’hui, on ne contrôle pas assez les hommes et les femmes qui sont auprès de nos enfants.
Ainsi, notre vice-présidente annonce que depuis le 1er octobre, le contrôle des antécédents judiciaires des encadrants est généralisé sur toute la France.
En moins de 300 000 contrôles sur la petite enfance et sur la protection de l’enfance, on a trouvé plus de 2 000 personnes condamnées à ne plus approcher des enfants à être salariés de structures. Voilà ce qui se passe !
Désormais, la procédure a été simplifiée et allégée pour les employeurs. Ces derniers ont l'obligation de demander un certificat d'honorabilité en ligne sur le site internet du gouvernement. Grâce à ce certificat, les autorités peuvent désormais contrôler les antécédents judiciaires des animateurs. Sarah El Haïry annonce également :
Je souhaite qu'il soit élargi aux parents employeurs.
Pour protéger nos enfants, il faut aussi les écouter. Ainsi, Sarah El Haïry s'est également exprimée sur la libération de la parole des enfants et elle rappelle :
Les enfants ont toujours un peu parlé. On a fait comme si c’était trop gênant, comme s’ils mentaient, comme si leur parole était excessive.
Pour la Haute-commissaire à l'enfance, l'enjeu aujourd'hui est de continuer à sensibiliser sur la libération de la parole grâce aux travaux, aux enquêtes et aux collectifs. Elle annonce également la création d'un conseil des victimes :
Nous allons installer le conseil des victimes. Il permettra l'expression des survivants et de nous aider à faire en sorte que ces violences ne se reproduisent jamais.
En fin d'entretien, Sarah El Haïry s'est exprimée sur la suppression des crédits alloués au Service National Universel (SNU) au cours de l'examen budgétaire. Elle évoque son regret en soulignant que c'était « une occasion décalée. » Mais, elle rappelle l'espoir et sa nécessité :
Je pense que notre pays a besoin de l’engagement de la jeunesse, qu’elle soit civique, citoyenne ou militaire.