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« Penser métropolitain, agir démocrate » par Rebecca Breitman et Patrick Depyl

UR 2025

Après leur atelier « Agir dans sa ville, coopérer à l’échelle intercommunale » tenu à notre Université de rentrée, Rebecca Breitman et Patrick Depyl nous proposent aujourd'hui un billet d’humeur pour rappeler combien l’intercommunalité est devenue essentielle à l’action politique locale.

L’intercommunalité ne doit pas être la grande absente des élections municipales ! 

Il est temps de le dire clairement : l’échelle métropolitaine est devenue une échelle de l’action politique locale. Ce n’est pas un sujet technique, c’est un choix de société. C’est là que se joue notre capacité à faire de la politique autrement : plus efficace, plus écologique, plus solidaire. 

Aujourd’hui, aucun des grands défis du quotidien ne s’arrête aux frontières d’une commune. La pollution, les transports, le logement, l’emploi, la gestion de l’eau, la chaleur en ville, tout cela dépasse nos limites administratives.
Les habitants, eux, vivent déjà à l’échelle métropolitaine : ils travaillent dans une commune, étudient dans une autre, se soignent ou se divertissent ailleurs. Le rôle des élus, c’est d’organiser cette réalité — pas de la subir. 

L’échelon métropolitain, c’est celui du réalisme et de la cohérence. C’est à ce niveau qu’on peut :

  • penser un réseau de transports cohérent entre tram, bus, train et vélo, au lieu d’une mosaïque de plans mal raccordés ;
  • rénov­er massivement les logements, plutôt que d’empiler les programmes de construction qui bétonnent nos sols ;
  • créer une ceinture verte qui protège nos terres agricoles, rafraîchit nos villes et relie les habitants à la nature ;
  • organiser la logistique propre du dernier kilomètre, pour que l’air de nos centres urbains redevienne respirable ;
  • planifier une économie métropolitaine tournée vers l’innovation, l’université et les circuits courts, au lieu d’une concurrence stérile entre zones d’activités.

C’est à cette échelle qu’on peut passer d’une écologie d’affichage à une écologie du concret. 

Le Mouvement Démocrate porte depuis toujours cette vision : une politique du bon sens et du bon niveau. 
Nous refusons le repli sur la seule commune comme nous refusons la centralisation verticale. Nous croyons en la coopération : celle des maires, des intercommunalités, des citoyens, des entreprises.
La métropole n’est pas un « monstre administratif », c’est l’espace de la responsabilité partagée.

C’est aussi l’échelle où l’on peut renouer avec le sens du projet collectif. 
Quand chaque commune avance seule, on juxtapose des politiques publiques sans cohérence. Mais quand on agit ensemble, on retrouve une puissance d’agir et une ambition de long terme : celle de construire un territoire équilibré, où les zones rurales, périurbaines et urbaines ne s’opposent plus, mais se complètent.

Le projet métropolitain, c’est le contraire de la compétition entre élus. C’est le choix du « et » plutôt que du « ou » : la proximité et la vision, l’écologie et le développement, la ville et la campagne. C’est le cœur même de la pensée démocrate : refuser les postures et chercher l’équilibre. 

Ce qui se joue à l’échelle métropolitaine, c’est donc bien plus que de la planification : c’est notre capacité à être efficaces et crédibles. Face à la crise climatique, sociale et démocratique, la métropole est l’endroit où l’on peut prouver que la politique locale change la vie, quand elle est collective, responsable et claire dans ses priorités. 

Le Mouvement Démocrate défend une métropole du faire ensemble, pas du faire semblant. Une métropole du résultat, pas du règlement. Une métropole écologique, sociale et européenne, fidèle à l’esprit d’un humanisme moderne : proche des gens, mais capable de voir loin. Parce qu’à l’échelle métropolitaine, on ne fait pas que gérer. On agit, on relie, on bâtit. Et c’est là, exactement là, que se joue l’avenir de nos territoires et la crédibilité de la politique.

 

Rebecca Breitman et Patrick Depyl

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