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Le 13 novembre 2015 : dix ans, comme si c’était hier

13 novembre

Chacun se souvient de l'endroit où il se trouvait le 13 novembre 2015. Les Parisiens, comme les habitants d’autres villes. Un temps de sidération à l'annonce des attentats et, dans un même réflexe, des coups de téléphone pour vérifier que ses proches, ses amis ne se trouvaient pas dans ce quartier ce soir-là. Dix ans après, l’événement est toujours aussi présent dans nos mémoires.

 

Les attentats du Bataclan ont ciblé un mode de vie, une certaine idée de la liberté. Ces attaques contre ceux qui flânent, qui vont au concert, qui se retrouvent en terrasse marquent une haine de la vie. C'est cette même détestation de la culture et de la joie de vivre qui a provoqué la tuerie du 7 octobre 2023. Les attaques avaient fait 132 morts et 350 blessés. Même un peu plus : certains rescapés se sont donné la mort depuis. Continuer à prononcer leurs noms, à afficher leurs visages, à observer une minute de silence est indispensable, pour les familles comme pour notre République.

Dix ans plus tard, les mémoires sont toujours à vif. Pour ceux qui étaient au Bataclan, en terrasse ou aux abords du Stade de France, continuer à vivre est devenu une épreuve quotidienne, avec, pour beaucoup, une peur omniprésente et des images indélébiles. L’angoisse peut aussi resurgir à tout moment, alors que l’on croyait le traumatisme surmonté. Dix ans plus tard, les personnes présentes sur les lieux souffrent de séquelles. Pour ceux qui n’ont pas vécu les attentats de près, le choc a eu un poids de réalité également.

Ce jeudi 13 novembre 2025, la commémoration est indispensable. De nombreuses initiatives auront lieu. Depuis samedi et jusqu’au 16 novembre, les citoyens peuvent venir déposer des fleurs au pied de la statue de la République. Devant l’Hôtel de Ville, une exposition intitulée « Face au terrorisme » est installée. Le président Emmanuel Macron se rendra sur chacun des lieux des attentats. France 2 diffusera en direct la cérémonie, tandis que France Télévisions programme une émission spéciale à partir de 16h15. Depuis mercredi 12 novembre, les Archives de Paris proposent l’exposition « Je suis Paris », où l’on peut voir tous les hommages citoyens collectés dans la capitale. Jusqu’au 7 décembre, le Musée Carnavalet a mis en place un parcours mémoriel avec des hommages anonymes ainsi que des œuvres de street art, présentés entre les collections.

En réponse à ces attentats dirigés contre une idée de la culture et de la liberté, l'action politique de lutte contre le terrorisme, de renseignements, s'impose. Une réponse culturelle est également vitale. L'essai d'Antoine Leiris, Vous n'aurez pas ma haine (Fayard, 2016) a donné à un deuil insoutenable une portée universelle, tout comme le film Amanda de Mickhaël Hers (2018), où un père joué par Vincent Lacoste s'occupe de sa fille dont la mère a été tuée au Bataclan. Ou le roman V. 13, chronique judiciaire d'Emmanuel Carrère (P.O.L., 2022), qui suit avec précision le procès des terroristes, pour tenter de comprendre. Face au mal, ne pas détourner les yeux, écouter. Dans le roman de Carrère, la parole des victimes force l'admiration, tant elle témoigne d'une grandeur d'âme et d'un désir de comprendre des terroristes repliés dans la négation de l'autre. Ce mois de novembre, chaque lundi, un épisode d’un téléfilm de fiction, Les vivants, est diffusé sur France 2.

Pour chacun de nos élus démocrates, cette date résonne comme un rappel de ce qui nous lie et qui est si précieux à défendre : la liberté. Dans l’hémicycle de l’Assemblée nationale, lieu de la vie démocratique, les silences et les discours se feront entendre avec force pour rappeler ce que la France représente et permet : la liberté, la diversité, les lieux de vie ouverts. Dans toutes nos institutions, nos mairies, nos écoles, ce message de résistance et de liberté va résonner, ce 13 novembre et pour chacun des jours à venir.

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