Jean-Noël Barrot : « Personne n'a intérêt à un embrasement de la région. Nous appelons l'ensemble des parties [Israël, Iran] à la retenue »

Jean-Noël Barrot, ministre de l’Europe et des Affaires étrangère et vice-président du MoDem, était l’invité du Grand Jury de RTL, Le Figaro, Public Sénat et M6 ce dimanche 15 juin 2025.

Iran : « Le programme nucléaire iranien est une menace existentielle »

Sur le plateau du Grand Jury de RTL, Le Figaro, Public Sénat et M6, Jean-Noël Barrot a d’abord exprimé sa vive inquiétude face à la montée des tensions entre Israël et l’Iran : 

Nous avons appelé avec beaucoup de fermeté les deux parties à la retenue. (...) Je crois que personne n'a intérêt à un embrasement régional.

Assurant la sécurité de nos agents et compatriotes à Téhéran comme à Tel-Aviv est sa « priorité », a-t-il souligné, saluant leur « courage et leur dévouement dans cette période si difficile ».

Le ministre a dénoncé la progression du programme nucléaire iranien, qualifié de « menace existentielle pour la sécurité d’Israël, mais au-delà, pour la sécurité européenne ». À l’heure où l’Iran dispose d’uranium enrichi à un niveau « 40 fois supérieur » à celui fixé par l’accord de 2015, il a réaffirmé que « la meilleure façon de le prévenir, c’était la voie diplomatique ». La France, avec l’Allemagne et le Royaume-Uni, mène un « dialogue exigeant » pour obtenir un « retour en arrière crédible » de ce programme.

Non seulement cette menace de l’arme nucléaire iranienne est imminente, mais elle est existentielle. 

Tout en condamnant les violations iraniennes de leurs engagements internationaux, Jean-Noël Barrot a appelé au discernement dans le débat politique national : « Faut-il rappeler que l’Iran a salué l’attentat antisémite du 7 octobre, a livré des drones à la Russie, soutient le Hamas et le Hezbollah, et retient deux de nos compatriotes dans des conditions assimilables à de la torture ? » Pour la France, le cap est clair : « Nous n’avons ni soutenu, ni participé » aux attaques israéliennes, « parce que nous considérons que la meilleure manière de garantir nos intérêts de sécurité, c’est par la négociation ».

En conclusion du sujet, notre ministre de l'Europe et des Affaires étrangères a confié avoir appelé son homologue israélien à « ne pas oublier la situation à Gaza ».

Israël : « Rien de tout ce qui est en train de se passer dans la région ne peut nous faire oublier Gaza »

Le ministre a rappelé le double engagement de la France : soutien à la sécurité d’Israël et attachement au droit international humanitaire, une position défendue auprès du gouvernement israélien.

Ce qui est clair, c'est que nous tenons un langage de vérité au gouvernement israélien. 

« Rien de tout ce qui est en train de se passer dans la région ne peut nous faire oublier Gaza », a-t-il insisté. D’un côté, la France a mobilisé ses moyens militaires pour défendre Israël face aux attaques de l’Iran. De l’autre, elle appelle :

À un cessez-le-feu immédiat, à la libération de tous les otages du Hamas, à l'accès sans entrave et immédiat de l'aide humanitaire à Gaza. 

Jean-Noël Barrot a souligné l’importance de l’initiative française en faveur d’une paix durable grâce à la solution à deux États : « Nous avons réussi à réamorcer un mouvement vers une solution politique », a-t-il dit, saluant « l’appel de Paris » lancé par des représentants des sociétés civiles israélienne et palestinienne. Il a aussi salué la lettre inédite de Mahmoud Abbas, le président de l'autorité palestinienne, condamnant les attaques du 7 octobre, appelant à des élections palestiniennes et à la démilitarisation d’un futur État palestinien.

Nous sommes très concentrés sur notre seul objectif qui est la paix et la stabilité dans la région. Cela passe par le refus du programme nucléaire iranien et cela passe par le refus de la colonisation, de l'occupation, de la guerre à Gaza et en Cisjordanie. 

Face aux clivages dans le débat français, il a défendu la ligne française : « La position de la France, c’est la paix, la sécurité et la stabilité dans la région », loin des soutiens ou des oppositions inconditionnels. Quant à la polémique autour de la militante Rima Hassan, il a rappelé que la France avait « fait son devoir, ni plus ni moins », en alertant ses ressortissants.

Contexte international : « Si nous voulons défendre le droit, nous devons devenir plus forts »

Revenant sur les fondements de la diplomatie française, Jean-Noël Barrot a souligné un principe simple défendu depuis huit décennies, depuis la création des Nations Unies : « Je ne touche pas à tes frontières, tu ne touches pas aux miennes ». Pour défendre ce principe du droit international, « il nous faudra devenir beaucoup plus forts et beaucoup plus indépendants », tant au niveau français qu’européen.

Le ministre a réaffirmé que la diplomatie française œuvre pour la paix : 

Nous pouvons éviter une Troisième Guerre mondiale en défendant le droit, en faisant primer le dialogue sur la force et la justice sur la violence. 

Enfin, il a rappelé les succès récents de la diplomatie française, notamment la désescalade au Liban, et son engagement pour une solution négociée en Ukraine et face à l’Iran.

Climat : « Cette conférence de Nice est un immense succès »

Notre vice-président a salué « l’immense succès » du sommet de l’océan à Nice, à la fois diplomatique et populaire, avec plus de 100 000 participants, contre 7 000 lors de la précédente édition. Il a rappelé le rôle central de l’océan, « qui produit la moitié de l’oxygène que nous respirons » et abrite « un quart des espèces de la planète ». 

L'océan est notre meilleur allié dans la lutte contre le dérèglement climatique.

Grâce à l’engagement de la diplomatie française, le traité sur la haute mer — qui couvre 50 % de la surface du globe et n’était jusqu’ici soumis à aucune règle — va entrer en vigueur « d’ici la fin de l’année », avec déjà 55 ratifications sur les 60 requises. 

En deux ans, nous aurons fait entrer en vigueur un traité, là où il avait fallu douze ans par le passé.

Finances publiques : « Ce que François Bayrou propose, c’est de rendre le pouvoir aux Français »

Notre ministre a salué la démarche de François Bayrou, fidèle à sa volonté « d’associer très largement les Françaises et les Français aux décisions qui les concernent », notamment à travers l’idée d’un référendum sur les efforts à venir. Il a rappelé que son propre ministère avait porté « 10 % de l’effort » budgétaire l’an passé pour seulement « 1 % du budget de l’État » et a plaidé pour un État plus efficace, recentré sur ses missions : 

Il y a sans doute des efforts qui peuvent être faits par l'État cette année encore, mais je crois que la question fondamentale qui est posée pour l'État, c'est celle de l'efficacité, de son organisation, de sa capacité à se tourner vers ses missions. 

Pour lui, « ces 40 milliards » d’économies doivent être « équitablement répartis », sans viser uniquement l’État. Il a dit faire confiance aux partenaires sociaux pour rendre la réforme des retraites complémentaires « plus juste », tout en avertissant contre une nouvelle motion de censure, « qui replongerait le pays dans l’incertitude ». 

Et de conclure, en citant notamment la proportionnelle, le référendum, la banque de la démocratie, le vote à distance : 

Tout ce qui permet de revitaliser la démocratie et de rendre le pouvoir aux Françaises et aux Français nous aidera à résister à la vague populiste qui déferle sur l’Occident jusqu'en Europe.

Je reçois la lettre d'information du Mouvement Démocrate

Engagez-vous, soyez volontaires

A nos côtés, vous serez un acteur de nos combats pour les Français, pour la France et pour l'Europe.

Chaque engagement compte !

Votre adhésion / votre don

Valeur :

Coût réel :

20 €

6,80 €

50 €

17 €

100 €

34 €

Autres montants

Qu'est ce que la déclaration fiscale sur les dons ?
Filtrer par