Isabelle Florennes : « Je souhaite que nous puissions travailler sur la réforme des retraites dans la modération et éviter les postures »
Isabelle Florennes, sénatrice des Hauts-de-Seine et porte-parole du Mouvement Démocrate, était l'invitée de l'émission Bonjour, chez vous sur Public Sénat. Elle a répondu aux questions sur la suspension de la réforme des retraites ou bien sur la réforme de la justice pénale.
Suspension de la réforme des retraites : « C’est la solution de compromis avec la gauche modérée »
Interrogée sur le vote de la suspension de la réforme des retraites qui aura lieu ce mercredi à l'Assemblée nationale, Isabelle Florennes explique que c'est un compromis qui permet d'avancer. Sur la réforme en elle-même, elle rappelle que le Mouvement Démocrate n'était pas satisfait :
Nous n'étions pas satisfaits de cette réforme.
Elle affirme que le Mouvement Démocrate porte une réforme universelle par points depuis plus de 10 ans, c'est-à-dire un système qui permet d'englober tous les régimes de retraite. Ce système permettrait à la fois une simplification du régime des retraites, mais aussi d'établir une transparence sur le fonctionnement des retraites pour les Français. Notre sénatrice évoque également :
Il y a eu beaucoup d’occasions manquées ces dernières années.
En effet, elle cite l'exemple du conclave sur les retraites organisé par François Bayrou lorsqu'il était Premier ministre qui aurait été l'occasion de réunir les différentes instances afin de trouver un accord sur la gouvernance du système. Isabelle Florennes s'interroge également sur le coût de cette suspension, ainsi que sur les modalités de son financement qu'il ne faut pas négliger.
Notre sénatrice souhaite ainsi trouver une solution de compromis en travaillant sur une fourchette de départ à la retraite, sans fixer de limite d'âge, avec un allongement de la durée de cotisation notamment. Ainsi, elle rappelle :
On a 18 mois pour travailler sur ce sujet et faire des propositions sérieuses. Je souhaite que nous puissions travailler sur la réforme des retraites dans la modération et éviter les postures.
Au MoDem, nous souhaitons donc une réforme systémique, « pas que de curseurs » comme le confirme notre porte-parole, tout en ouvrant les discussions sur la question de la capitalisation.
Réforme de la justice pénale : « Gardons-nous de ne vouloir trop bouleverser le système »
Une proposition de loi sur la réforme de la justice pénale a été proposée, notamment en réformant deux points : avec une peine minimale d'un an de prison pour les agresseurs de personnes dépositaires de l'autorité publique et un seul sursis possible. Interrogée sur cette réforme, Isabelle Florennes réagit favorablement mais avec prudence :
Il faut laisser la magistrature en capacité de juger et de garder son indépendance.
Pour notre élue, « les magistrats souhaitent plus de stabilité » après l'adoption de plusieurs réformes ces dernières années. Elle a souhaité aussi mettre en avant une problématique importante qu'il faudra corriger, notamment au travers des délais de la justice :
Il y a un sujet sur la justice du quotidien.
Notre sénatrice a également été interrogée sur la possibilité pour le gouvernement de légiférer par ordonnance. Dans la même dynamique, elle a rappelé la nécessité de rester prudent sur la modification de l'échelle des peines et a souligné l'importance de faire confiance à la justice française.
Soyons prudents sur une nouvelle échelle des peines.
Sur la proposition de réouverture de la prison de Clairvaux dans l'Aube, elle évoque que le problème de surpopulation carcérale est surtout concentré dans les centres de détention et les maisons d'arrêt avant le jugement des détenus :
Il y a une surpopulation carcérale de plus de 135% dans les maisons d’arrêts.
Isabelle Florennes a ainsi exprimé la nécessité d'écouter à la fois les élus locaux, tout en discutant de la proposition de réformer la justice pénale.
La nécessité, c'est le dialogue et l'acceptation par la population et les élus locaux.
Enfin, notre porte-parole s'est exprimée sur les 10 ans des attentats du 13 novembre 2015, en rappelant : « Ces commémorations sont essentielles pour nous retrouver, et je pense, nous apaiser aussi. »