"Ce que les Français ont dit, c’est qu’ils voulaient à tout prix écarter les aventures qui mettaient en péril le pays, son unité, son image et son rôle en Europe"

FB Appli entretien

Retrouvez l'entretien accordé par François Bayrou au journal Le Parisien à l'issue du 1er tour de l'élection présidentielle. 

Propos recueillis par Olivier Beaumont 

Comment réagissez-vous après ce résultat ?

C’est un démenti incroyable à tous ceux qui prétendaient que le président de la République n’avait plus la confiance des Français. À tous ceux qui prétendaient qu’il serait peut-être derrière Madame Le Pen, ou même pas au deuxième tour, à partir d’enquêtes qui, une fois de plus, ont été inexactes et faussées. Ce que les Français ont dit, c’est qu’ils voulaient à tout prix écarter les aventures qui mettaient en péril le pays, son unité, son image et son rôle en Europe. Il y a eu une prise de conscience dans les derniers jours, elle est révélatrice. Le message du peuple français est un message de mobilisation. Un président sortant qui se retrouve à ce niveau au premier tour d’une élection, dans le climat des démocraties à l’heure actuelle, c’est rare. C’est même une sacrée performance, un sacré message envoyé.

Y a-t-il encore un suspense pour le deuxième tour ?

Les imbéciles qui diraient d’une élection présidentielle qu’elle est gagnée le soir du premier tour, ça veut dire qu’ils n’y connaissent rien. Il faut se garder de toute prétention, qu’on n’ait pas d’euphorie factice. On ne se rend pas compte de la dimension de l’enjeu du moment, de ce que cette élection représente pour la vie des Français pour les cinq années à venir. Et puis un deuxième tour, c’est toujours difficile pour un président sortant.

Êtes-vous surpris du score élevé de Marine Le Pen ?

Non, je ne suis pas du tout étonné. Elle a profité d’un incroyable tam-tam autour d’elle ces trois dernières semaines. Cela a entraîné des transferts de voix incroyables de la part de l’électorat de Zemmour. Donc, ça n’a rien de surprenant.

C’est la polarisation du paysage politique ?

Il y a une partie de la France qui est en situation de rejet des institutions. J’ai même souvent employé le mot de sécession d’une partie du pays qui ne se reconnaît plus dans le fonctionnement des institutions. Il y a aujourd’hui des Français qui ont l’impression qu’on ne l'écoute pas, que les thèmes qui sont dans le débat national ne les concernent pas. Cet enjeu-là, c’est un enjeu qui touche à la façon de gouverner, à la question de la reconnaissance de cette partie de la population qui n’est pas dans des situations d’influence ou de pouvoir. Cet enjeu-là est absolument essentiel pour le président de la République dans les jours qui viennent et ceux qui autour de lui vont devoir penser la campagne du deuxième tour.

Justement, à quoi doit ressembler cet entre-deux-tours ?

D’abord, ne mettons pas la charrue avant les bœufs, la campagne reste à faire et elle sera déterminante. Il faut que nous mobilisions toutes nos forces et le président de la République doit mobiliser toute sa capacité d’analyse du pays et d’empathie vis-à-vis des Français. C’est le procès le plus injuste qui lui ait été fait, celui qui prétend qu’il se serait enfermé dans une tour d’ivoire et qu’il serait indifférent à la vie des gens. Moi qui l’ai vu très souvent dans ce rapport intime avec les Français, notamment auprès des plus faibles, je sais sa capacité de dialogue et de regard. Il est donc très important qu’il puisse exprimer cette empathie dans les quinze jours de campagne qui viennent.

L’addition des voix des extrêmes fait plus de 50 %...

Je ne crois pas qu’on puisse additionner ce qui est parfois contradictoire. Il y a des aspirations qui sont différentes parmi les voix qui se sont portées vers les partis extrêmes : des aspirations sociales, nationales ou communautaristes… Ça n’a rien à voir. Ce n’est pas la même chose que d’être antivax et d’être pour une augmentation de 20 ou 30 % du smic par exemple. Ce n’est pas du tout pareil.

📰👉 Cet entretien est disponible sur le site du Parisien.

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