Démocrate Hebdo Emploi avec Jean-Noël Barrot et Michèle de Vaucouleurs

Jeudi 28 avril, notre Démocrate Hebdo, animé par Olivia Leboyer (MoDem, Sciences po), était consacré à la question de l'emploi. Jean-Noël Barrot (secrétaire général du Mouvement démocrate, député des Yvelines, vice-président de la commission des finances) et Michèle de Vaucouleurs (députée des Yvelines, membre de la commission des affaire sociales) ont répondu aux nombreuses questions.

Le travail, son organisation et son contenu, est une question éminemment politique. La division du travail, les rapports de production, la gestion du temps de travail structurent l'organisation de la société. Durant le premier quinquennat du président Emmanuel Macron, le chômage a nettement baissé. Une baisse de 5,9% pour le dernier trimestre 2021 (208000 inscrits en moins sur 3,3 M de chômeurs). L'emploi a augmenté de 3,7%, nettement plus que lors des trois précédents quinquennats. L’amélioration de l’emploi ne s’est faite ni aux dépens du pouvoir d’achat des ménages, en hausse de 6,0% lorsqu’on le mesure par unité de consommation, ni de la profitabilité des sociétés. Les progrès sont structurels. Pour autant, certaines questions cristallisent les inquiétudes ou mécontentements. Certains chantiers restent à entreprendre pour mieux associer les travailleurs à la vie de leurs entreprises.

Les baisses d'impôts, et notamment la baisse d'impôts sur les sociétés, la réforme du marché du travail, le plan de relance ont eu des effets conjugués sur l'emploi. Près d'un million d'emplois ont été créés depuis 2017. Durant ce quinquennat, le chômage a atteint son niveau le plus bas depuis 13 ans. De manière symptomatique, pendant la campagne, la question du pouvoir d'achat a été nettement plus présente que celle du chômage.

La députée Michèle de Vaucouleurs a travaillé sur la question du RSA et du retour à l'emploi. Pour les plus éloignés de l'emploi, l'accompagnement est primordial. Retrouver le chemin de l'emploi demande du temps, de l'écoute et de la coordination. Le programme présidentiel n'entend pas conditionner les aides à un nombre d'heures de travail fixe, mais s'efforcera de tenir compte de la singularité des parcours de vie, pour les personnes souffrant d'addictions, par exemple.

Une partie de la population se sent délaissée, déconsidérée, et ce même si elle travaille. La participation et l'intéressement constituent un levier pour redonner du sens au travail et rendre les salariés plus proches de la vie de leur entreprise. Jean-Noël Barrot le souligne : l'actionnariat salarié permet notamment d'associer les salariés, non seulement aux profits, mais surtout au partage du pouvoir au sein de l'entreprise.

Depuis 5 ans, beaucoup a été fait pour valoriser l'apprentissage. Près de 700 000 contrats ont été signés en 2021. Au Mouvement Démocrate, nous avons toujours défendu la diversité des voies de réussite. Il est essentiel que, dès le collège, les adolescents puissent se familiariser avec différents métiers, et qu'ils aient, le plus tôt possible, un contact avec la vie professionnelle. La formation professionnelle, avec des stages rémunérés, et avec le développement de l'alternance, est valorisée.

La baisse des charges pour les indépendants permet une augmentation de revenu significative pour les personnes gagnant l'équivalent du SMIC. Le triplement de la prime Macron, sans charges ni impôts va, également, dans le sens d'une augmentation du pouvoir d'achat.

Jean-Noël Barrot a remis, il y a quelques mois, au Premier ministre un rapport sur le rebond économique territorial. Comment revivifier les entreprises dans les territoires les plus en déshérence, en particulier depuis la crise sanitaire ? Le rapport montre que, dans les territoires fragiles, l'emploi s'est redressé deux fois plus vite qu'ailleurs. La résurrection de certains sites industriels est un fait remarquable.

Le sujet des retraites a cristallisé de vives réactions sur cette fin de campagne. Le président l'a expliqué, la démographie le commande : nous devrons travailler plus, et mieux. Nécessaire, cette réforme doit évidemment tenir compte de la pénibilité de certains métiers et de l'âge d'entrée dans le monde du travail.

Une proposition du président est à mettre en avant : L'instauration d'un compte épargne-temps universel apparaît comme un vrai progrès. Notre rapport au temps et à l'espace a considérablement évolué ces dernières années. La mobilité au travail devient fréquente. Et, depuis les confinements, les avantages du télétravail se sont fait sentir. Une vraie réflexion est à mener sur ces pistes d'un assouplissement de notre rapport à l'espace et au temps.

Les questions du public mettent l'accent sur la nécessité de penser autrement la société qu'en la segmentant en catégories d'âges. Jean-Noël Barrot le confirme : si les oppositions jouent souvent la carte de la division des uns contre les autres, il est de notre devoir, à nous démocrates, de défendre la société comme un tout organique, où les liens entre les générations priment.

Sur le handicap, beaucoup de progrès ont été réalisés. Il faut encore avancer pour que les personnes en situation de handicap aient pleinement accès à tous les types d'emploi, sans discrimination.

Jean-Noël Barrot insiste sur cette idée capitale : Pour l'Europe, la réindustrialisation, l'innovation doivent s'inscrire dans un projet de transition écologique humaniste et responsable, qui relie le développement économique et le développement durable.

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