Philippe Vigier : « Il faut que le peuple un moment soit consulté sur les finances publiques »

Invité d’Europe 1 Soir mercredi 5 mai, Philippe Vigier, député d’Eure-et-Loir, vice-président du MoDem et ancien ministre, a défendu la proposition de François Bayrou d’un référendum sur les finances publiques. Il plaide pour une « prise de conscience nationale » face à l’ampleur de la dette.

Philippe Vigier n’a pas mâché ses mots : « C’est une affaire assez simple. On est devant un mur budgétaire, on a 3 400 milliards d’euros de dettes. » Pour lui, la situation est connue, documentée, mais jamais vraiment affrontée. Il rappelle que la France n’a pas voté de budget à l’équilibre depuis les années 1970 : « Depuis Raymond Barre, jamais, jamais, un budget n’a été à l’équilibre. »

Ancien maire, il fait un parallèle avec les collectivités locales : « Dans les communes, s’il y a un euro de déséquilibre, le préfet retoque le budget. » Il appelle à appliquer la même rigueur à l’échelle nationale et de cesser l'aveuglement et les « amendements qui coûtent toujours un peu plus cher ».

Dans ce contexte, Philippe Vigier soutient l’idée d’un référendum portée par François Bayrou, qui avait déjà identifié les difficultés d'une dette qui s'accumule dès 2007 : « Pourquoi le peuple ne serait-il pas consulté sur des sujets majeurs ? » Il insiste sur la nécessité d’un débat citoyen sur le déficit structurel : 

Mais l'idée, c'est de dire que le peuple doit s'approprier ce sujet du déficit structurel que l'on connaît. Mais avec un tel déficit, c'est moins de ressources pour l'hôpital, moins de ressources pour l'éducation, moins de ressources pour la culture ou l'université... 

Loin d’une mise à l’écart du Parlement, il voit dans cette consultation populaire un moyen de « faire en sorte que chacun prenne conscience ». Il en appelle à la lucidité collective : « Il ne faut pas prendre le peuple pour un idiot. Les gens savent juger. »

Notre député veut sortir de l’incantation : « Les “yakafokon”, ça ne marche pas. » Il avance plusieurs leviers d’action : revoir certaines niches fiscales, questionner le temps de travail ou le temps d'indemnisation chômage, ou rendre certaines prestations plus équitables. Il évoque aussi une participation aux soins en fonction des revenus, s’inspirant d'une proposition de loi qui avait déjà pu être étudiée à l'Assemblée nationale.

Philippe Vigier critique aussi certaines mesures des oppositions : « Marine Le Pen, avec la retraite à 62 ans, va finir de flinguer le système des retraites, le plus généreux d’Europe. » Il défend la nécessité de « travailler plus », tout en reconnaissant la souffrance sociale : 

Je vois des ouvriers, des employés qui en bavent, qui n'arrivent pas à boucler les deux bouts. Ils veulent gagner plus. Pour cela, il faut que le coût du travail baisse ne soit pas plus cher qu'il est à l'heure actuelle.

Alors que le budget 2026 se prépare, Philippe Vigier souligne que « François Bayrou a cinq mois devant lui » pour bâtir un cadre crédible. Il espère un sursaut : 

Donc soit on se dit pendant deux ans, on attend, on sera à 3 800 milliards d'euros de dette, soit on se dit qu'il faut quand même qu'on sorte de l'ornière dans laquelle nous sommes. 

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