Moment budgétaire de vérité de François Bayrou : que retenir ?

Ce mardi 15 juillet 2025, François Bayrou a présenté un plan d’action visant à réaliser un effort total de 43,8 milliards d’euros pour redresser les finances publiques. Cette somme constitue une première étape pour ramener le déficit à 4,6 % du PIB dans le cadre du budget 2026.
Face à une dette record et un déficit de 5,8 % en 2024, l’urgence est nationale. La France est observée de près par ses partenaires européens et internationaux, qui attendent des réformes ambitieuses et crédibles.
Premier à alerter sur les dangers de l’endettement dès 2007, François Bayrou assume aujourd’hui la responsabilité de remettre le pays sur une trajectoire budgétaire soutenable. Ce choix, difficile mais nécessaire, incarne l’engagement moral qu’il a pris vis-à-vis des Français : agir avec vérité pour l’intérêt général.
Découvrez -ou retrouvez- l'ensemble des annonces budgétaires présentées par le Premier ministre lors de son allocution destinée à un moment de vérité pour toutes et tous.
Il est des moments dans l'histoire des peuples où ils ont rendez-vous avec eux-mêmes, et ce moment est un de ceux-là. [...] Il ne s'agit plus de savoir seulement quelles sont nos exigences, quelles sont nos préférences. Mais qui nous sommes ? Quel peuple formons-nous ?
État et fonction publique
- Stabilisation des dépenses de l'État en 2026 (pas 1 € de plus qu’en 2025, hors défense).
- Suppression de 3 000 emplois publics (hors formation enseignants).
- Non-remplacement d’1 fonctionnaire sur 3 partants à la retraite à partir de 2027.
- Réduction du train de vie de l’État.
- Réorganisation/fusion d’opérateurs de l’État → 1 000 à 1 500 suppressions d’emplois.
- Pas de revalorisation salariale en 2026, mais maintien des avancements.
Être obligé d'emprunter tous les mois pour payer les retraites ou payer les salaires des fonctionnaires, c'est une malédiction qui n'a pas d'issue. [...] Chaque seconde qui passe, chaque seconde, la dette de la France augmente de 5000 euros.
Collectivités locales
- Limitation de la progression des dépenses à celle des ressources de la Nation.
- Reconduction du dispositif DILICO.
- Régulation des financements de l’État aux collectivités.
- 300 M€ de soutien exceptionnel aux départements en difficulté.
L'écrasement par la dette, il faut l'appeler par son nom, c'est un danger mortel pour un pays. Il est tard, mais il est encore temps.
Santé et Sécurité sociale
- Économies de 5,5 milliards € sur l'assurance maladie :
- Doublement du plafond annuel de reste à charge (franchises et forfaits) de 50 à 100 €.
- Développement de la prévention (vaccination, Dossier Médical Partagé obligatoire).
- Réforme des Affections de Longue Durée (ALD) : sortie de remboursement intégral pour certains médicaments.
- Efficience à l’hôpital (achats, ambulatoire, soins de ville).
- Réutilisation d’équipements médicaux (fauteuils roulants, etc.).
- Réforme des arrêts maladie (visite non obligatoire à la reprise, réforme des indemnités journalières).
Si nous ne faisons rien, cette dépense augmentera l'année prochaine de 10 milliards d'euros. Ce n'est pas soutenable. [...] Nous consommons par exemple en France deux fois plus d'antibiotiques qu'en Allemagne. Et je ne crois pas que nous soyons en meilleure santé que les Allemands.
Finances publiques et fiscalité
- Année blanche 2026 :
- Gel des prestations sociales (non-indexées sur l’inflation).
- Gel des barèmes IR et CSG
- Lutte contre la fraude fiscale et sociale (projet de loi à l’automne).
- Révision des niches fiscales : suppressions inefficaces, réforme de l'abattement de 10% sur le calcul de l'impôt sur le revenu des retraités en forfait annuel.
- Contribution exceptionnelle sur les hauts revenus.
- Taxe sur les petits colis pour soutenir les commerces de proximité.
Nous devons partager en 2026 une année blanche. [...] C'est une année où, en 2026, on aura exactement le même montant des retraites pour chaque pensionné que celle qu'on avait en 2025.
Travail et emploi
- Proposition de suppression de 2 jours fériés (ex : lundi de Pâques, 8 mai).
- Lancement de négociations :
- Réforme de l’assurance chômage pour accélérer le retour à l’emploi.
- Réforme du droit du travail pour améliorer conditions et quantité de travail.
- Création d’une Allocation Sociale Unifiée (ASU).
- Réformes du système de retraite dans le PLFSS 2025 (équilibre, pénibilité, femmes).
- Réflexion sur le financement du modèle social (changement d’assiette).
Si notre production par habitant était dans la même gamme que celle de nos voisins européens, nous n'aurions plus de déficit budgétaire, et nos concitoyens qui gagnent 2 000 euros par mois approcheraient les 2 500, et ceci changerait leur vie.
Compétitivité et industrie
- Renforcement des contrats d’énergie à long terme pour les industriels (objectif : 30 TWh d’ici fin 2025).
- Prolongation de la durée de vie des centrales nucléaires à 50–60 ans.
- Relance des investissements hydrauliques.
- 900 M€ de financements en fonds propres (capital-risque, innovation).
- Pénalités sur retards de paiement : jusqu’à 1 % du CA du débiteur.
Nous avons en France un atout immense, disposant d'une énergie bon marché en plus d'être abondante, souveraine et décarbonée.
Bureaucratie et simplification
- Loi de simplification économique dès septembre.
- Ordonnances de simplification tout au long de l’année.
- Agenda de simplification poursuivi au niveau européen.
- Moins de subventions contre plus de liberté et de simplification pour les entreprises.
Moins de subventions contre... plus de liberté, de simplification et de confiance. [...] Notre pronostic vital comme État est engagé, comme nation, comme société et comme pays.
Innovation et filières stratégiques
- Revue des filières déficitaires pour relocalisation.
- Poursuite des investissements via France 2030 (IA, cyber).
- Plan “Osez l’IA” (gain de productivité estimé à 20 %).
- Plan “Filles et mathématiques” pour favoriser les femmes dans les sciences.
Commande publique et marchés
- Réforme de l’UGAP.
- Révision des règles européennes pour instaurer une préférence d’achat européenne.
Hannah Arendt disait qu'un peuple à qui on a cessé de dire la vérité ne peut plus rien croire. Il est privé, disait-elle, non seulement de sa capacité d'agir, mais de sa capacité de penser et de juger.