Richard Ramos : « Israël a annoncé un plan macabre et un plan qui obère peut-être pour des décennies la paix. Rien ne peut justifier de tels actes ! »
Richard Ramos, député du Loiret et président du groupe d'amitié France-Palestine de l'Assemblée nationale, a interrogé Jean-Noël Barrot, ministre de l'Europe et des Affaires étrangères, sur le plan israélien de conquête de Gaza.
Retrouvez la question du député et la réponse du ministre.
Question de Richard Ramos :
Madame la Présidente,
Monsieur le Ministre de l’Europe et des Affaires étrangères,
La situation à Gaza est d’une gravité extrême. Depuis le début de la guerre, provoquée par les attaques terroristes du 7 octobre, 6 % de la population n'est plus à Gaza : contraints à l’exil tués, ou portés disparus. Les bombardements incessants et l’absence totale de lieux sûrs poussent des centaines de milliers de Palestiniens à fuir, sans savoir où aller.
La crise alimentaire est sans précédent. Les marchés sont vides, la famine menace et l’aide humanitaire, entravée par le blocus, ne parvient plus à répondre aux besoins vitaux.
Dans ce contexte déjà dramatique, Israël vient d’annoncer une nouvelle campagne militaire qui prévoit la conquête assumée de la bande de Gaza avec un déplacement assumé de la population gazaouie vers le Sud. Des dizaines de milliers de réservistes vont être mobilisés afin de mener à bien ce plan macabre et ce plan qui obère peut-être pour des décennies la paix. Rien ne peut justifier de tels actes. Rien.
Face à cette situation inacceptable, la France doit porter une voix forte, elle doit permettre un cessez-le-feu et l’accès sans entrave à l’aide humanitaire.
Le président Emmanuel Macron a réaffirmé l’engagement de notre pays pour une solution politique durable : la création de deux États, Israël et la Palestine, vivants côte-à-côte en paix et en sécurité. Il souhaite ouvrir la voie à une possible reconnaissance de l’État palestinien dès le mois de juin, lors d’une conférence internationale coprésidée avec l’Arabie saoudite à l’ONU.
Monsieur le ministre, quelles initiatives concrètes le gouvernement entend-il prendre pour garantir la protection des civils, l’acheminement de la nourriture et des secours à Gaza, la libération des otages, et la mise en œuvre effective de la solution à deux États, telle que portée par le président de la République ?
Réponse de Jean-Noël Barrot :
Mesdames et Messieurs les députés,
Monsieur le député Richard Ramos, président du groupe d'amitié France-Palestine.
Nous sommes aujourd'hui, Mesdames et Messieurs les députés, le 6 mai. Et cela fait maintenant deux mois et quatre jours qu'aucune aide humanitaire n'est entrée à Gaza. Le résultat, c'est que Gaza est au bord de l'effondrement, au bord du chaos, et vous l'avez dit Monsieur le député, au bord de la famine. Les Gazaouis manquent de tout. Ils sont affamés, ils sont assoiffés.
Et nous ne pouvons pas, personne ne peut rester sourd aux cris d'alarme de la Croix-Rouge et des Nations Unies. Personne ne peut détourner le regard des souffrances des familles palestiniennes qui ont été décimées, telles que celles que nous avons rencontrées avec le président de la République il y a quelques jours à El Arish, en Égypte, à 30 kilomètres de la bande de Gaza.
Et c'est pourquoi la France, inlassablement, appelle, comme vous l'avez fait, à un cessez-le-feu immédiat, à l'accès sans délai et sans entrave de l'aide humanitaire à Gaza, et à la libération immédiate de tous les otages du Hamas, qui doit être désarmé, pour qu'un avenir politique puisse se dessiner pour la Palestine comme pour Israël.
Parce que oui, au-delà de l'urgence, au-delà des dénonciations et des condamnations, la France entend oeuvrer activement à une solution politique, une solution à deux États seuls susceptibles de ramener la paix et la stabilité dans la région et à répondre à l'aspiration légitime des Israéliens, comme des Palestiniens, à vivre en sécurité.
C'est dans ce sens que nous travaillons pour préparer cette conférence des Nations Unies que la France co-présidera aux côtés de l'Arabie Saoudite, à la préparation de laquelle je souhaite que le groupe d'amitié entre la France et la Palestine, que le gros d'amitié entre la France et Israël puisse contribuer très activement.