Retrouvez le discours de François Bayrou au Campus de la majorité 2021 ! 

Le Haut-commissaire au Plan et Président du Mouvement Démocrate, François Bayrou, était présent au Campus de la Majorité à Avignon les 2 et 3 octobre à Avignon. Retour sur son discours. 

DISCOURS DE FRANÇOIS BAYROU

L’organisateur est venu me voir pour dire : « On a pris du retard… Est-ce qu’il est imaginable que vous le fassiez dans les quinze minutes qu’on vous offre ? ». J’ai dit « oui » et je n’ai qu’une parole.  Donc je vous promets d’être respectueux. Je voudrais commencer par une note un peu plus triste parce que tant que nous sommes réunis dans cette ambiance si chaleureuse beaucoup de français éprouvent une grande émotion parce que Bernard Tapie vient de mourir, alors je crois être à peu près le mieux qualifié pour parler de lui en deux phrases, parce que j’ai été avec lui dans une opposition extrêmement engagée et puis un jour par un de ces événements que quelque fois la vie apporte sans qu’on sache très bien pourquoi, ça s’est renversé et par un coup de théâtre amical nous nous sommes rencontrés, retrouvés et on a beaucoup parlé ensemble. Je voudrais simplement dire pourquoi je crois que les Français étaient si attachés entrainés par sa figure, je pense que c’était une immense énergie qui n'abandonnait jamais, qui ne se rendait jamais, qui continuait à porter le combat quelques fussent les événements et les chocs, et de cela, de cette énergie-là et aussi de cette fidélité aux siens, à sa famille, à Marseille, au football, à l’aventure et à toutes les aventures.

Je suis sûr que beaucoup de français, par cet engagement ont été émus et je voulais devant vous simplement dire que beaucoup d’entre vous aussi ont en tête cette incroyable aventure humaine au moment où Bernard Tapie sereinement, paisiblement comme ses enfants et Dominique sa femme l’ont dit, vient de nous quitter. 

Nous vivons un moment crucial où tout va se jouer, probablement aucune élection présidentielle n’a eu autant d’importance, n’a engagé autant le destin de son pays que celle qui va avoir lieu dans quelques mois. Cette élection présidentielle intervient dans un moment de profond bouleversement de la planète parce que le changement climatique touche la totalité de l’humanité si nous n’y réfléchissions que du point de vue de notre hexagone, on passerait complètement à côté des enjeux immenses qui sont là devant nous. Immenses enjeux pour la planète parce qu’une dérive des continents comme on dit est en cours, et cette dérive des continents il ne faut pas se tromper ce qu’elle mette en jeu c’est l’idée que nous nous faisons de notre destin collectif, ce qu’elle met en jeu, il faut le dire comme c’est, c’est l’idée que la démocratie et l’avenir des peuples, il n’est pas certain aujourd’hui qu’il y ait sur la planète une majorité pour partager encore cette conviction-là. 

Immense enjeu, et au cœur de cet enjeu, il y a l’Europe, l’idée qu’elle se fait de son avenir, et au cœur de l’Europe, il y a la France qui va dire en élisant le président de la république, quelle est sa vision de son avenir et du destin ? Et immense enjeu aussi, moment crucial parce que ce qui est en train de se réveiller dans nos sociétés, ce que certains veulent réveiller savamment, ce sont des remugles, des mouvements profonds qu’on croyait disparus depuis longtemps, je vous appelle sans en dire plus à relire ce qui se disait en France dans les années 30. En ciblant un certain nombre de catégories de français, en raison de leur origine, en raison de leurs différences, en raison par exemple de leur engagement philosophique, ça passe inaperçu mais si vous lisez vous allez voir ce qui se passe, ce qui se trame dans une espèce d’indifférence générale pas chez nous, comme si beaucoup de responsables étaient non pas des acteurs mais des spectateurs de ce qui se joue, et notre fierté est non pas d’être spectateur et d’accepter mais d’être acteur et de résister !

Dans ce paysage-là, nous avons tous ensemble une responsabilité. Et c’est une responsabilité qui nous oblige à nous mettre en question nous-mêmes et à nous engager nous-mêmes. On a fait beaucoup : vous avez rappelé à très juste titre ce qui s’est passé au mois de février il y a cinq ans et la rencontre de ces courants qui a en effet changé le rapport de force et donc le destin du pays. Mais ce qui est frappant aujourd’hui c’est que, alors que tout le monde prédisait le contraire, pendant ces cinq années, ces mouvements différents, non pas différents par l’idée qu’ils se font du pays ou de la citoyenneté ou de l’avenir mais différents par leur histoire, leur chemin parcouru, d’où ils viennent et nous avons en effet des sensibilités et des chemins différents, mais ces deux mouvements pendant cinq ans, ils n’ont pas eu entre eux une seule lézarde. Je veux le dire devant les responsables des groupes parlementaires, il n’y a pas eu un affrontement sur le fond. Richard, tu as dit des agacements, à peine des agacements, des ridules à la surface de l’eau dont je ne vise personne. Mais vous voyez bien que sur le fond, nous avons défendu les mêmes positions et quand il y avait des débats, c’était des débats internes autant que des débats entre nous, des débats internes à chaque formation autant que des questions qui se posaient entre les formations. Donc c’est un très beau travail. Il faut quand même qu’on se le dise entre nous, je n’ai pas souvenir d’une majorité qui ait eu aussi peu de problèmes, aussi peu de différences, aussi peu d’affrontements, aussi peu de chicayas que la majorité que nous avons construite et conduite ensemble depuis 2017. 

Mais nous avons une responsabilité pour l’avenir : c’est de mesurer la désaffection de l’engagement dans notre pays. Tout à l’heure et à très juste titre, on a défendu l’engagement politique, Gérald Darmanin a dit qu’il trouvait ça comme moi, je pense au fond une des plus belles manières de donner sens à sa vie que de se sentir responsable du destin commun c’est très important, c’est très valorisant mais convenons-en ensemble une très grande partie de nos concitoyens ne s’y reconnaît plus. Je pense que jamais dans l’Histoire, nous n’avons eu aussi peu d’adhérents aux formations politiques et de militants des formations politiques depuis un siècle que ces derniers mois ou ces dernières années. Les partis politiques sont en déshérence. Alors je veux risquer une explication avec vous qui devrait nous permettre de tracer un chemin. Je pense que les partis politiques sont en déshérence pour deux raisons : la première c’est que les citoyens, les électeurs ont peur de se trouver enrégimentés s’ils entrent, s’ils adhèrent dans une formation politique. Il nous revient donc de rendre conciliables l’engagement et la liberté, et c’est une très importante, la liberté du débat, la liberté de l’énergie, la liberté de la controverse s’il y en a mais l’engagement et la solidarité c’est la première raison. La deuxième raison, je crois que ce sont les débats internes aux formations politiques qui sont devenus du chinois pour la plupart des Français. Les guerres de chapelle à chapelle, les guerres de clan à clan, les guerres d’égo à égo sont le plus effroyable répulsif que la politique puisse offrir. Il nous revient donc de concilier la liberté et l’unité. 

Et comme je ne crois qu’au fond des choses, je regarde, je scrute, j’observe, j’analyse depuis cinq ans en réalité nos raisons d’engagement, ce sont les mêmes. En marche ! est plus récent, il est très porté par la figure d’Emmanuel Macron mais sur la philosophie des choses, sur la manière dont on regarde l’avenir, sur ce qu’on appelle doctrine et idéologie, philosophie politique, en réalité, vous le sentez bien depuis que nous sommes ensemble, depuis cinq ans et depuis cinq heures : ce sont les mêmes raisons de vivre qui vous poussent, qui nous poussent tous ensemble à être engagés et à être là, il faut en tirer les conclusions. Je pense que le destin qui est devant nous c’est de rapprocher, de rassembler, d’unir, d’unifier les forces politiques qui font partie aujourd’hui de cette majorité !

Et en commençant bien entendu par En marche ! et le MoDem, j’ai été très ému tout au long des heures que nous avons passées avant cette rencontre, par le nombre de ceux qui sont venus me voir en disant « Ah, j’ai commencé au MoDem, je m’était éloigné et puis je suis revenu par En marche ! Qu’est-ce que je suis content(e) que nous soyons ensemble ! » et ceci pour moi une certitude, pas seulement un plaisir ou une disposition positive pour l’avenir, mais une certitude : c’est que cette unification, c’est notre devoir dans le moment et dans le monde où nous sommes.

Alors, je suis d’accord par définition avec Richard Ferrand, je suis d’accord par définition avec Stan Guerini. Et je suis persuadé que nous rencontrons par définition les désirs secrets du premier ministre. On doit faire ça avant Noël. 

Et faire ça, ça veut dire une chose simple, c’est garantir à chacun de ceux qui participeront la pleine reconnaissance de ses droits, de ses devoirs, de son patrimoine, de sa mémoire, de ses acquis avec une règle que je voudrais énoncer devant vous : c’est que ce que nous allons dessiner ensemble comme règle du jeu, ça doit nous obliger à travailler ensemble et nous empêcher de nous disputer les uns contre les autres. 

Je voudrais finir pour respecter à la seconde le temps de parole qui m’a été imparti, je voudrais finir en vous rapportant une phrase que Jacques Séguéla a dite et qui je crois, une des plus justes à propos de la campagne présidentielle qu’on puisse dire. Jacques Séguéla a dit : « on ne vote pas pour un programme, on vote pour une idée », c’est-à-dire une représentation de l’avenir mobilisatrice, un idéal et « on ne vote pas pour une idée, on vote pour une personne » Et je voudrais vous dire ceci : l’enjeu qui est devant nous, la responsabilité qui est la nôtre, c’est de montrer à nos concitoyens la personne du candidat le jour où il se décidera, s’il se décide - je prends toutes les précautions de langage nécessaires comme vous le voyez - mais en quoi la personne, cette incroyable aventure humaine qui a fait la vie, le destin du Président de la République Emmanuel Macron, en quoi cette personne est en phase - je crois que beaucoup ne le savent pas encore ou en ont douté, en doute un peu moins parce que depuis l’épidémie et depuis la pandémie ils ont vu quelle était la nature protectrice du Président de la République. Mais je veux et il faut que nous montrions quelle est la proximité immédiate qui est celle d’Emmanuel Macron, Président de la République, avec ceux de nos concitoyens qui rencontrent le plus de difficultés, qui ont le plus de mal à vivre et que nous sommes plusieurs ici à avoir éprouvé cent fois dans les déplacements qui sont les siens. Je ne fais pas profession de flagornerie en général, c’est plutôt sur l’autre pente. Je veux vous dire une chose ce que je trouve le plus émouvant chez lui, c’est, j’allais dire l’obsession en tout cas la ligne directrice de ne plus jamais laisser les jeunes en particulier être bloqués, attachés au destin qui leur été promis quand ils sont nés, parce qu’ils ne sont pas du même milieu parce qu’ils n’ont pas les chances culturelles ou économiques. 

Ce que vous avez appelé l’assignation à résidence qui est totalement juste mais un peu difficile à comprendre, le fait qu’on soit condamnés à ne pas pouvoir être autre chose que ce que commande le milieu dans lequel on est né, ceci c’est notre combat et c’est « l’article 1 » du contrat social que nous avons à renouveler entre les Français et le destin politique du pays, « l’article 1 » du contrat social c’est que nous sommes là pour émanciper, pour libérer, pour donner à chacun d’où qu’il vienne les chances qu’autrement il n’aurait pas eues. C’est cette révolution là où tout va se jouer et je trouve que c’est une immense chance que de pouvoir défendre un destin et un idéal autour de la figure d’un homme qui mérite notre engagement !

Merci à tous !

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