Perrine Goulet : « Depuis le 1er janvier 2025, 80 attaques ont formellement été attribuées aux loups. C'est 127 animaux blessés et 190 tués »
Perrine Goulet, députée de la Nièvre, a interrogé le gouvernement mardi 17 juin sur la gestion du loup.
Merci Madame la Présidente.
Ma question s'adresse à la ministre de l'Agriculture et de la Souveraineté alimentaire et je souhaite y associer mes collègues qui dans de nombreux départements sont concernés par l'augmentation de la prédation du loup.
Madame la Ministre, dans la Nièvre, la colère et la détresse des agriculteurs est toujours présente vis-à-vis de l'augmentation d'animaux tués par le loup. Alors que nous sommes vus comme un territoire en front de colonisation, nous constatons une forte augmentation de la prédation depuis deux ans : 11 attaques en 2023, 48 attaques en 2024 et depuis le 1er janvier 2025, 80 attaques ont formellement été attribuées aux loups. C'est 127 animaux blessés et 190 tués. Soit au 15 juin 2025 le niveau de prédation, d'octobre 2024 en nombre de bêtes tuées.
Tout comme l'élevage, la présence du loup est un facteur de biodiversité et il nous faut apprendre à vivre avec. Mais alors que la conservation de cette espèce est désormais assurée, ce « vivre avec » ne doit pas et ne doit jamais être un laisser mourir pour les agriculteurs. Être indemnisé pour une bête tuée, ce n'est pas viable, ni économiquement, ni moralement.
Il y a quelques jours, le niveau de protection du loup a évolué au niveau européen et est passé de « strictement protégé » à « protégé ». C'est le fruit d'une longue mobilisation et d'un combat européen, d'abord mené par Marc Fesneau, que vous avez prolongé. Cela permettra plus de flexibilité pour les États en ce qui concerne la gestion des populations, avec par exemple l'arrêté du protocole de tir prévu dans le cadre du plan national d'action 2024-2029.
Aussi, j'aimerais savoir comment vous allez vous saisir de l'évolution de cette directive à l'échelle européenne afin de conjuguer au niveau national la préservation de la biodiversité et la protection des éleveurs et à quelle échéance ?
Enfin, madame la Ministre, mon territoire illustre ce que beaucoup vivent. Aussi, vous pouvez préciser devant la représentation nationale si un nouveau comptage et donc de nouvelles cibles de prélèvement vont être effectuées pour correspondre aux réalités de nos territoires ? Et allez-vous réévaluer le statut des territoires comme la Nièvre pour les faire passer de « front de colonisation » à « zone de présence permanente » afin de lui donner les moyens qui collent à la réalité de ce que vit mon territoire ?
Je vous remercie.