Patrick Mignola : « Tout est discutable et tout est négociable, mais il y a une condition préalable : c'est qu'on soit d'accord sur l'orientation »

Invité du 8h30 de France Info ce mardi 26 août, Patrick Mignola, ministre des Relations avec le Parlement et vice-président du MoDem, a défendu la démarche budgétaire du gouvernement conduite par François Bayrou. Il a appelé les oppositions à la responsabilité face à l’urgence des finances publiques.

« Le sujet n’est pas François Bayrou, le sujet est budgétaire »

Dès l’entame de son intervention, Patrick Mignola a voulu mettre fin aux procès en « politisation » de la décision annoncée à Matignon. 

Tout le monde veut transformer ça en une question politique, alors qu'au fond on a posé une question budgétaire, une question économique. Le sujet, ce n'est pas notre sort.

Le ministre a dénoncé une stratégie des oppositions qui, selon lui, cherchent à détourner le débat de fond en transformant « l'appel à la responsabilité que nous faisons en un vote de confiance pour ou contre Bayrou. » Mais notre vice-président tient à marteler : « il ne s’agit pas de la personne de François Bayrou, il ne s’agit même pas de la composition de ce gouvernement ! »

Pour Patrick Mignola, il s’agit avant tout d’utiliser un outil constitutionnel prévu à cet effet : 

Le 49-1, c'est le gouvernement qui engage sa responsabilité sur une politique, et en l'occurrence sur la politique budgétaire. Et on ne dit pas : vous devez adhérer à ce gouvernement. On dit : nous devons partager les contraintes. 

Ainsi, il insiste : il ne s’agit pas de sauver un Premier ministre, mais de créer les conditions d’un consensus minimal autour de la réalité budgétaire du pays.

« Si nous ne faisons pas cet effort, demain ce sera le FMI »

Patrick Mignola a défendu sur le plateau de France info la nécessité de cet « électrochoc », jugeant que les oppositions, depuis le cadrage budgétaire du 15 juillet, refusaient d’entrer dans la discussion. « Si nous sommes d'accord sur le fait que la situation est grave et qu'elle est urgente, alors il est d'autant plus urgent de rentrer dans la négociation », a-t-il martelé.

Le ministre n’a pas hésité à dresser un constat sévère : 

Nous avons besoin d'un effort comme nous n'en avons jamais fait depuis 30 ans. Aujourd'hui, les Français sont amputés d'une partie du budget, de l'argent public qui pourrait leur bénéficier, simplement pour payer les intérêts de la dette.

Il a également mis en garde contre les conséquences d’un blocage parlementaire : « Si nous ne faisons pas ça, demain ce sera les agents du FMI qui le feront. Comme ça s'est passé en Italie, en Espagne et au Portugal. » Un scénario qui, selon lui, toucherait en premier lieu les ménages modestes : « Les agences de notation décotent la France, les taux d'intérêt augmentent, ce sont donc les plus fragiles qui en souffrent, parce que ce sont d'abord les découvertes bancaires qui vont être payées extrêmement cher. »

À travers ce discours, Patrick Mignola cherche à placer le débat au niveau de l’intérêt général, loin des calculs électoraux : 

La censure ou l’absence de vote ne changera pas la situation. La dette restera là.

« Produire plus pour sauver notre modèle social »

Si l’effort demandé peut inquiéter, le ministre a tenu à souligner son caractère équitable : « C'est un effort qui porte sur tous. On n'a pas ciblé telle ou telle catégorie. » L’objectif est de parvenir à un équilibre juste, discuté avec les partenaires sociaux et les parlementaires.

Tout est discutable et tout est négociable, car ce budget doit être équitable et négociable. L’équité se discute avec les partenaires sociaux et les parlementaires, mais il y a une condition préalable : qu’on soit d’accord sur l’orientation

Au-delà des économies, Patrick Mignola estime que la France doit aussi se donner les moyens de créer davantage de richesses. 

On peut baisser la dépense publique, mais on peut aussi considérer qu'il faut faire plus de richesses dans le pays. (…) Moi je crois que ça vaut le coup qu'on travaille tous un peu plus dans la semaine, et un peu plus dans la vie, si c’est pour sauver ce modèle de protection sociale unique au monde.

L’élu MoDem a rappelé combien ce modèle reste une fierté nationale : éducation gratuite, hôpital accessible, services publics solides. Mais il a aussi prévenu : sans finances assainies, ces acquis seraient menacés. 

Avant de faire de la politique, il faut qu’on ait un préalable, c’est que, enfin, on se remette la tête à l’endroit sur le plan financier.

En conclusion, Patrick Mignola a appelé à dépasser les postures : « Est-ce que vous êtes capables d’entendre que la France a besoin d’un immense effort budgétaire ? Est-ce que vous en êtes capables ? » Et de trancher : « La seule instabilité que je vois et qui est dangereuse pour les Français, c’est l’instabilité économique dans laquelle on est. »

Thématiques associées

Je reçois la lettre d'information du Mouvement Démocrate

Engagez-vous, soyez volontaires

A nos côtés, vous serez un acteur de nos combats pour les Français, pour la France et pour l'Europe.

Chaque engagement compte !

Votre adhésion / votre don

Valeur :

Coût réel :

20 €

6,80 €

50 €

17 €

100 €

34 €

Autres montants

Qu'est ce que la déclaration fiscale sur les dons ?
Filtrer par