Notre démocratie : conférence de presse de François Bayrou

Retrouvez ci-dessous la conférence de presse de François Bayrou sur l'initiative Notre démocratie :

Voir la vidéo :  https://www.youtube.com/watch?v=I4UrsFdp5p8

François BAYROU. - Bonjour à tous.

J'ai une particulièrement attraction pour les conférences de presse le 22 février, ceci étant, message personnel !

Je crois me souvenir que c'était il y a 5 ans jours pour jour que j'avais fait à Emmanuel Macron une offre d'alliance.

Mais la conférence de presse d'aujourd'hui est évidemment d'une nature toute différente. Et elle vise à faire avec vous le point sur cette initiative que nous avons prise, que nous avons appelée notredemocratie.fr et qui est une tentative de réponse ou une volonté de répondre à une situation tout à fait inédite qui est créée par les règles qui régissent l'élection présidentielle et cette situation est celle des candidats - plusieurs d'entre eux sont de tout premier plan dans cette élection- au-dessus de 10 %, 15 %, 17 % pour certains, et qui n'ont pas trouvé les 500 parrainages indispensables pour pouvoir déposer sa candidature.

Je voudrais vous rendre attentifs au fait que 10 %, 15 %, 17 %, c'est entre 4 et 6 millions d'intentions de vote - je ne confonds pas les suffrages et les intentions de vote - et si l’on se trouvait dans cette situation où des candidats principaux représentant des courants d'opinion très importants étaient empêchés de se présenter pour des règles qui sont formelles parce qu'on prend très bien le filtre que les institutions ont voulu imposer, notamment en 1976 avec 500 parrainages, mais le Général de Gaulle lui-même a beaucoup insisté dans sa vie sur le fait qu'il ne fallait pas mettre de barrières aux candidatures.

Et donc, si des candidats qui réunissent autant d'intentions de vote se trouvaient empêchés de se présenter, alors je crois que cela accroîtrait dangereusement, et je souligne dangereusement trois fois, le fossé qui existe entre les citoyens et les institutions, car le moins que nous devions aux citoyens, dans l'exercice de leur responsabilité civique, c'est que l'élection soit équitable, impartiale, honnête et transparente.

Et vous voyez bien le risque devant lequel nous sommes, des candidats soit dit sans les offenser marginaux qui ont obtenu leurs 500 signatures, d'autres candidats représentant c'est vrai les courants principaux, mais qui aujourd'hui représentent des intentions de vote extrêmement faibles, 2 %, 3 %, qui ont et beaucoup plus que leur compte de signatures et des candidats principaux qui seraient privés de cette élection. Cela nous a paru insupportable.

Et c'est la raison pour laquelle j'ai lancé l'idée de ce collectif notredemocratie.fr, trans partisan, non inféodé à quelque candidat que ce soit, qui réunit des élus, des parrains potentiels pour affirmer qu'ils peuvent apporter leur signature mais que, solennellement, ils garantissent que leur signature ne signifie pas soutien.

Vous voyez bien qu’il y a cette ambiguïté.

Les électeurs, vos lecteurs, vos auditeurs, quand ils consultent la liste des « parrains », ils pensent que la signature signifie soutien, et c'est un obstacle très important, pas pour des candidats marginaux parce que personne ne vous fera procès de soutenir les candidats qui ont un aspect de témoignage, en revanche lorsqu'il s'agit de candidats qui sont extrêmement identifiés politiquement et dont on ne partage pas les idées, alors, le parrainage est interprété comme un soutien et on peut en faire le reproche aux élus.

C'est exactement cette situation à laquelle nous avons voulu répondre par la création de ce collectif transitoire, qui n'est pas destiné à durer dans le temps, qui n'est pas un courant politique même s'il exprime notre attachement à la démocratie vivante, et qui est composée d'élus en libre adhésion qui déclarent qu'ils sont prêts à apporter leur signature et qui affirment solennellement que cette signature n'a rien à voir avec un soutien.

Cette démarche est inédite, elle est originale mais elle répond à un principe fondamental de la démocratie qui est la seule démarche possible, la seule démarche possible dans une société pour réduire les fractures et faire baisser la violence.

Si l'on a la possibilité de voir s'exprimer dans le champ démocratique et s'affronter dans le champ démocratique des visions du monde extrêmement différentes, alors, la violence régresse.

Autrement, ce qui ne se joue pas dans une élection menace assez souvent de se jouer dans la rue comme l'on dit, en tout cas dans des affrontements dommageables pour la société.

Alors, nous avons lancé cet appel. C'est un appel qui a eu je crois un grand succès puisque nous avons atteint à cette heure-ci le seuil de 180 adhésions d'élus qui affirment, sur notre site en tout cas, apporter leur signature, mais qui ensemble veulent garantir que cette signature n'est pas une prise de position partisane ou personnelle.

C'est la défense d'un principe dont il s'agit.

180, c'est évidemment très important, surtout si l'on considère les trois candidats au-dessus de 10 % - j'avais fixé ce seuil simplement parce que les intentions de vote à 2 chiffres cela a évidemment une signification pour tous ceux qui ont participé à une élection présidentielle, ils savent ce que cela signifie quand les équipes voient le score remonter au-dessus de 2 chiffres, c'est évidemment très important. J'avais dit aussi que si des courants politiques principaux manquaient de signatures, je crois que ce ne sera pas le cas, les courants politiques historiques, on aurait pu aussi les aider.

Mais je crois que ce ne sera pas le cas.

180 élus, il y a près de 160 maires et d'autres promesses qui vont arriver. Mon intuition c'est que, dès ce soir, nous atteindrons 200.

Il se trouve que j'ai été en contact avec beaucoup des candidats dont je parle, enfin plusieurs des candidats dont je parle et qu’il leur manque à chacun plusieurs dizaines de signatures.

Vous voyez qu'avec 200, si les élus vont jusqu'au bout de leur engagement - et je vais vous dire dans une minute les garanties que nous leur apportons - alors cela suffit pour écarter ce risque.

Peut-être, cela s'est déjà produit, trouveront-ils seuls les signatures, j'en serai heureux. Ce n'est pas une opération politique, c'est une garantie d'honnêteté de la règle démocratique que nous devons servir, tous.

Le calendrier maintenant : nous attendons demain soir, parce que c'est le jeudi soir que le Conseil constitutionnel publie l'état exact des signatures recueillies et enregistrées, pour voir qui est en défaut, qui est en manque et qui a besoin de soutien.

Si personne n'a besoin, chacun de ces élus rentrera dans sa mairie ou dans son conseil, et ils auront au moins la certitude d'avoir participé à un mouvement inédit de garantie des principes auxquels nous adhérons.

C'est vendredi matin, je pense en fin de matinée, je n'ai pas encore fixé d'heure ou entre 12h et 14h pour ceux qui travaillent, que je proposerai que se réunissent par visio tous les signataires pour voir où l’on en est et pour que chacun puisse librement se déterminer parce qu'il ne vous a pas échappé que des gens avaient intérêt à faire croire que l'on distribuerait les signatures passivement entre les élus, ce ne serait pas constitutionnel et ce n'est pas mon intention.

Il n'y a rien que je vénère autant que la liberté. J'y suis attaché, pour nous-mêmes et j'y suis attaché pour les autres.

Quand nous aurons vérifié la situation vendredi, à ce moment-là il sera temps, pour les élus, d'envoyer leur parrainage puisqu'il doit, j'insiste sur point, être reçu avant le 4 mars à 17 heures je crois.

C'est dire que l'on n'a pas de temps à perdre bien sûr.

On a le temps, mais on n'a pas trop de temps et, lorsque ces parrainages seront librement décidés par chacun des élus en situation de parrainer, alors nous publierons une déclaration commune de tous les élus signataires ayant adhéré à ce collectif pour que chacun soit garanti dans le respect de sa démarche civique.

Je vais vous lire ce paragraphe, on va vous le distribuer. Cela s'appelle

Notre engagement pour la démocratie :

Aux termes de l'article 3 de la loi du 6 novembre 1962 prise en application de l'article 6 de la Constitution du 4 octobre 1958, les maires, conseillers régionaux, conseillers départementaux, parlementaires, etc. ont la charge de parrainer les candidats qui peuvent se présenter à l'élection présidentielle.

Seules les personnalités ayant recueilli 500 signatures dans les conditions définies par la loi du 6 novembre 1962 peuvent alors participer à ce scrutin fondamental pour la vie de la Nation.

Alors qu’il est avéré que certains candidats représentant des courants politiques significatifs, - je le répète ce sont des millions d'intentions de vote - certains de ces candidats n'étant pas en mesure de recueillir ces 500 signatures - le collectif pluraliste et transpartisan Notre démocratie, a lancé un appel au civisme des élus pouvant parrainer un candidat. Car si de tels candidats ne pouvaient se présenter, le scrutin s'en trouverait largement perturbé et sa légitimité contestée.

Face à cette menace pesant sur le fonctionnement de notre démocratie, nous, élus de toute sensibilité politique, avons répondu à cet appel.

Déterminés à remplir la charge civique qui nous incombe aux termes de la Constitution et de la loi, nous avons mis notre signature à disposition d'un candidat qui risquait de ne pas pouvoir participer au scrutin.

Notre parrainage ne constitue en rien un soutien de nature politique au candidat concerné, mais l'accomplissement d'un devoir civique afin que l'élection présidentielle des 10 et 24 avril puisse se dérouler dans des conditions pleinement démocratiques.

Et tous les signataires qui le voudront signeront cet appel comme une garantie réciproque quel que soit le courant politique, droite, gauche, centre, extrême, extérieurs, etc. tous pourront ainsi se garantir, apporter entre eux une garantie d'impartialité entre ces courants.

Voilà la situation telle qu'elle est à l'heure qu'il est.

C'est un mouvement très important, 180 parrains qui disent : nous voulons participer et cela permet d'apporter une réponse efficace et pas une réponse de principe, pas une réponse verbale ou verbeuse à la situation. C'est un mouvement original, je crois qu'il n'a pas de précédent, mais c'est un mouvement qui signifie aussi que, forcément, après cette élection, il faudra remettre sur le métier la question des parrainages, la question de la sélection des candidats.

Je suis persuadé qu'il faudra d'ailleurs aller beaucoup plus loin dans la réflexion sur nos institutions. Vous savez que c'est, pour moi, ayant proposé le principe de la proportionnelle pour les élections, ayant proposé la banque de la démocratie pour les financements, c'est une préoccupation de tous les instants car je pense que cela explique en partie l'état de sécession où se trouvent de nombreux secteurs de la société française qui ne se reconnaissent plus dans leurs institutions et donc pas non plus dans la vie politique qui conduit à choisir ceux qui ont la charge du pouvoir.

Seul le prononcé fait foi.

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