Marie-Pierre Vedrenne : "L’Union européenne s’est déjà réveillée depuis 2019 vis-à-vis de la Chine !"

Marie-Pierre Vedrenne, Députée européenne, était l'invitée dans Ici l'Europe sur Public Sénat, ce samedi 22 octobre, pour débattre sur la Chine et l'Union Européenne avec Camille Chen, journaliste à Mandarin TV. Revoir son intervention.

« La Chine, un partenaire, un concurrent économique et un rival systémique »

Interrogée par Marie Brémeau et Caroline de Camaret sur le positionnement de l’UE vis-à-vis de la Chine, elle a précisé que Pékin était tout à la fois un partenaire notamment sur les questions environnementales, un concurrent économique et un rival systémique. 

L’Union européenne s’est déjà réveillée en 2019 vis-à-vis de la Chine […] Ce qui compte maintenant, c’est comment les leviers, les instruments, les décisions que l’on prend répondent à ce besoin de changement.

Elle a cependant souligné que la crise de la Covid 19, la guerre en Ukraine et le durcissement des positions diplomatico-économiques de la Chine ont participé à renforcer une stratégie et un positionnement européen par rapport à la Chine : « L’idée n’est pas de n’avoir aucune relation avec la Chine, nous devons avancer ensemble sur la question du changement climatique. On doit avoir un agenda positif avec la Chine. Il y a cependant des problématiques d’ordre politiques sur la question des Ouïgour, de Hong-Kong, ou des terres rares ». 

« Nous devons sortir de cette dépendance à la Chine »

Évoquant la question des métaux rares nécessaires à la production de nombreuses industries en Europe, Marie-Pierre Vedrenne a affirmé qu’il était nécessaire de sortir de cette dépendance, tout en relançant une production industrielle européenne propre et autonome. 

Il faut bâtir des relations qui soient équitables, basées sur une concurrence loyale, mais qui surtout respectent des fondamentaux comme les droits de l’Homme. 

En réponse aux propos de Camille Chen sur ce sujet, elle a condamné l’utilisation de « moyens économiques coercitifs » pour contraindre des choix souverains d’un Etat membre de l’Union européenne, en faisant ici référence au cas lituanien dans le cadre de son rapprochement avec Taiwan : « Le constat est bon, mais nous n’avons pas encore tous les leviers permettant de rétablir une relation équitable avec la Chine, et de répondre aux enjeux ». 

Contestant la vision de son interlocutrice, Marie-Pierre Vedrenne a souligné l’attitude ambiguë de la Chine, et a rappelé que l’Union Européenne, souveraine sur son marché intérieur, n’acceptera plus les produits issus du travail forcé ou bafouant les droits de l’homme : « Ce que l’on demande, et ce qu’on promeut, c’est le respect du droit international. Et la Chine ne respecte pas les règles du jeu ». 

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