Marc Fesneau : « Trouver un chemin commun, dans l’intérêt du pays »
Invité de l’émission Les 4 Vérités sur France 2, Marc Fesneau, président du groupe Les Démocrates à l’Assemblée nationale et premier vice-président du MoDem, a livré une analyse lucide et déterminée sur les défis économiques et sociaux auxquels la France est confrontée. Avec calme mais fermeté, il a défendu une ligne claire : dire la vérité, assumer la responsabilité et rechercher le compromis.
Dès le début de l’entretien, interrogé sur cette journée de mobilisation nationale, Marc Fesneau a rappelé son attachement profond au dialogue démocratique. Pour lui, la possibilité de manifester des désaccords et de revendiquer des améliorations n’est pas un danger pour la République, mais bien une force qu’il faut préserver. Il a ainsi insisté :
Dans une démocratie, que des gens expriment des besoins, des attentes, c’est la base même de la démocratie et je préfère vivre dans ce régime-là que dans tout autre.
Cette reconnaissance du droit de revendiquer ne l’empêche pas d’appeler chacun à la responsabilité. L’ancien ministre souligne qu’il se poserait, s’il était salarié, « la question de savoir quelles sont les attentes qui sont les miennes, mais aussi la part de l’effort que nous devons faire tous pour essayer de redresser ce pays ». Pour lui, l’expression des désaccords doit se faire dans le respect des règles et ne peut se transformer en chaos, rappelant que « la démocratie, c’est le respect de la capacité à exprimer des revendications, ce n’est pas le blocage ni le chaos ».
Abordant la question des retraites et des finances publiques, le premier vice-président du MoDem n’a pas cherché à esquiver les réalités. Il affirme sans détour que « c’est mentir aux Français que de faire semblant de dire qu’il n’y a pas un problème de financement du système social, c’est se mentir à soi-même », et rappelle que « ce sont les actifs qui payent pour les retraités. Quand il y a deux ou trois fois moins d’actifs, on a un problème ». Pour Marc Fesneau, cette exigence de lucidité doit primer sur les slogans faciles.
Le "demain on rase gratis", c’est le chaos assuré.
Il insiste donc sur la nécessité de trouver un équilibre entre les besoins immédiats et la préparation de l’avenir : « on a besoin de trouver un équilibre : pas au prix de tout sacrifier du moyen et du long terme », prévient-il, rappelant que l’effort doit être partagé et pensé dans une perspective de moyen et de long terme.
Mais cette responsabilité, ajoute-t-il, ne peut s’exercer efficacement sans un véritable esprit de compromis. Le temps n’est plus aux postures, explique-t-il, mais à la recherche d’accords concrets, même s’ils impliquent des ajustements de part et d’autre. Selon lui, « le compromis, ce n’est pas je suis à mon point A et personne ne bouge », et « nous sommes prêts à faire la part des efforts, mais il ne faut demander à personne de faire de la reddition ».
Dans cette perspective, Marc Fesneau appelle toutes les forces politiques à dépasser les calculs partisans pour se concentrer sur l’intérêt national. L’obstacle principal, explique-t-il, n’est pas l’ampleur des économies à réaliser, mais bien l’incapacité des acteurs politiques à s’entendre sur une trajectoire crédible :
Je veux discuter avec des gens qui posent les conditions du oui, pas les conditions du non.
Et de mettre en garde : « le chaos, on y est déjà budgétairement depuis longtemps. Ce qui rapproche la France du chaos, ce n’est pas de faire des économies, c’est le refus du compromis ».
Tout au long de cet échange, le président du groupe Les Démocrates a démontré ce qui fait la force et l’originalité du Mouvement Démocrate : parler vrai, rechercher l’équilibre et refuser les extrêmes. Sa conclusion est un appel clair à la responsabilité collective et au dépassement des clivages, affirmant que « il faut qu’on accepte le mot concession. Dans un pays comme le nôtre, dire “concession” n’est pas reculer sur ses valeurs ».