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Marc Fesneau : « Ne rien dire et ne rien faire pour l’Ukraine, c’est accepter que la force prime sur le droit »

Lundi 18 novembre, notre président du groupe Les Démocrates et premier vice-président, Marc Fesneau, était l’invité de Lundi c’est politique sur LCP.

Ukraine : « Il est normal que nous donnions à l’agressé les moyens de se défendre »

Marc Fesneau l’a rappelé d’emblée : le soutien de la France à l’Ukraine demeure un impératif politique, moral et stratégique. « La Russie enfreint le droit international et décide de conquérir des territoires par la force », souligne-t-il, rappelant que « le principe d’intangibilité des frontières est inscrit depuis 1945 ». Ce soutien s’inscrit aussi dans une vision européenne : 

Le combat de Zelensky est un combat pour la paix sur le continent européen.

 

Face à l’évolution de la guerre, marquée par « l’émergence de nouvelles formes de conflictualité, en particulier avec les drones », la France et l’Europe ont renforcé leur partenariat avec Kyiv. Notre premier vice-président assume cette ligne : 

Nous ne livrons pas des armes aux Ukrainiens pour qu’ils envahissent la Russie, mais pour qu’ils défendent leur territoire et leur population civile. Qui peut s’opposer à ça ? 

 

En soulignant que c'est la « première fois depuis très longtemps que nous avons un conflit armé de cette intensité sur le territoire européen », Marc Fesneau rappelle que « nous avons choisi le camp de ceux qui respectent le droit international » en apportant notre soutien aux ukrainiens. Il fustige ceux qui peuvent dire « ne vous en mêlez pas, baissez les yeux », car cela reviendrait, si « on acquiesce », à affirmer que la force prime sur le droit.

Il est normal que nous donnions à l’agressé les moyens de se défendre. 

 

Budget 2026 : « Un texte qui n’a plus de parents »

Sur le budget, Marc Fesneau déplore le chaos parlementaire qui entrave la construction d’un compromis. « Si chacun reste dans sa position, il n’y a pas de compromis possible », rappelle-t-il, soulignant que la France ne peut pas « infléchir sa politique tous les trois ou quatre mois ».

Il pointe une première partie budgétaire saturée d’amendements, souvent incohérents ou inopérants : 

Dans les 40 milliards d’impôts votés, tout le monde sait qu’il y en a 30 à 35 qui sont non opérants, non conventionnels, non constitutionnels. 

 

Pour lui, la dérive vient aussi de « la collusion de la France insoumise et du Rassemblement national » qui fait adopter des mesures intenables. De plus, il appelle les parlementaires à se « discipliner », notamment dans le dépôt d'amendements, et permettre enfin l'examen et le vote d'un budget pour la France. 

Il faut que nous-mêmes on fasse le ménage dans nos débats parlementaires.

 

Après des discussions houleuses, des adoptions incohérentes et des propositions irresponsables, Marc Fesneau estime que ce texte « finit par être un enfant sans parents » :

C'est un texte un peu orphelin de responsabilité parce que tout le monde y a mis un peu de tout et personne n'a regardé ce que pensaient les autres.

 

Le président du groupe Les Démocrates défend ainsi une approche de responsabilité : marche à deux jambes — « augmentation d’impôts là où c’est nécessaire » et « baisse des dépenses » —, continuité de la trajectoire de réduction du déficit public et respect des engagements.

Pour sortir de l’impasse, il n’exclut pas un usage rénové du 49-3 : « Qu’on m’explique comment on vote un budget quand personne ne veut le voter et quand tout le monde le veut. » Le MoDem, fidèle à son identité, s’affirme comme le pilier du compromis : « Parfois on se sent un peu seuls, mais c’est l’intérêt du pays », confie Marc Fesneau, en soulignant que « par nature, le compromis exige qu'on sorte de ces postures ».

Si on veut un compromis, il faut prendre ses responsabilités, c'est de dire : ça n'est pas mon texte initial, mais c'est le texte que je peux accepter quand même. 

 

Retraites : « Faire semblant qu’il n’y a pas de problème, je trouve globalement suicidaire »

Sur les retraites, Marc Fesneau assume une position lucide et exigeante. La suspension proposée par le gouvernement dans sa négociation avec les socialistes « ne le satisfait pas », mais entend que la parole du gouvernement a été donnée sur ce sujet dans un esprit du compromis. Car le constat est clair : « Sur les 1 000 milliards de dettes accumulées sous les deux quinquennats du président Macron, il y en a 600 liés au système de retraite. »

Faire semblant qu'il n'y a pas de problème avec notre système de retraites, je trouve ça globalement suicidaire. 

 

D'ailleurs, notre premier vice-président rappelle que le Mouvement Démocrate prônait, depuis de nombreuses années, plutôt un système par points. Il convient qu'il faut en fixer « des bornes » et indique être ouvert à la discussion sur la « capitalisation » du système tout en n'étant lucide que cela ne réglera pas les problèmes de déséquilibres : financier, démographique, d'égalité.

Nous sommes un pays exceptionnel, ça je le crois, mais parfois nous nous croyons un peu insulaires, c'est-à-dire que dans tous les pays du monde, la réponse, c'est durée de cotisation et ou âge. 

 

Municipales : « Aucune ambiguïté avec LFI ou le RN »

En conclusion de l’émission, Marc Fesneau est interrogé sur les prochaines élections municipales. Concernant la capitale, il indique que la décision du soutien du Mouvement Démocrate à une candidature n'est pas encore prise. Mais il veut insister sur une chose : 

J'assume le fait que la question municipale est un sujet local. (...) Et je n'ai pas envie qu'on vienne mettre en local des forces politiques qui viennent mettre de la distance. 

 

Notre premier vice-président appelle donc à des discussions avec l'ensemble du bloc central et ne pas s'empêcher des discussions « au nom de la bipolarisation de la vie politique ». Mais il est clair : pas d'ambiguïté avec LFI ou RN.

Dans ce pays, il y a des forces qui sont plutôt des forces qui essaient de construire des choses que de les démolir. On a assez de démolitions à l'Assemblée nationale pour ne pas en rajouter au local. 

 

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