Marc Fesneau : « On ne peut pas continuer dans ce pays à faire semblant vis-à-vis de la dette et du déficit »
Invité ce matin sur l’antenne de Sud Radio, Marc Fesneau, président du groupe Les Démocrates à l’Assemblée nationale et premier vice-président du MoDem, a pris la parole pour alerter sur la gravité de la situation budgétaire de notre pays. Cette intervention s’inscrit dans un climat politique tendu, à quelques jours d'une session extraordinaire de l'Assemblée nationale le 8 septembre prochain, où les députés seront appelés à voter pour valider ou non le diagnostic présenté sur l’état de nos finances publiques.
Dans un moment où la vie politique française traverse une zone de fortes turbulences, alimentées par l'inconséquence des oppositions, Marc Fesneau en appelle à un sursaut collectif. Alors que beaucoup se laissent entraîner par des postures ou des promesses intenables, le premier vice-président du Mouvement Démocrate choisit une autre voie : celle de la responsabilité.
Avec des mots simples mais justes, il rappelle « qu'il y a un chemin, c'est celui de la responsabilité. Prôner la responsabilité, faire le pari de la responsabilité, ce n'est pas une autodissolution ou autodestruction ». Cette affirmation est un rappel au bon sens collectif. François Bayrou ne sollicite pas un vote de confiance sur son nom, mais bien sur un accord commun de constater ensemble le surendettement du pays et de réagir en conséquence.
Son discours résonne comme une alerte constructive qui, au fond, met en garde les responsables politiques divers sur la gravité du niveau de déficit budgétaire et d'endettement. En assumant de dire les choses telles qu’elles sont, il met chacun devant ses responsabilités et tord le cou à ceux qui ne perçoivent que leur intérêt électoral en prétextant une impossibilité de négocier.
Cette décision est courageuse, et en plus elle porte devant tout le monde la question de la lucidité en politique et de la responsabilité et de la vérité.
Car le constat est clair : « on ne peut pas continuer dans ce pays à faire semblant vis-à-vis de la dette et du déficit ». Ce refus du déni est une exigence de justice sociale. Derrière les chiffres, ce sont nos écoles, nos hôpitaux, notre sécurité, notre industrie qui sont en jeu. Marc Fesneau le dit sans détour :
Nous empêchons nos capacités d'investissement […] si on continue à creuser le déficit. […] Vous ne croyez pas qu'ils seraient plus utiles dans les services publics, dans la défense, dans la réindustrialisation plutôt que de les donner aux banquiers dans le fond ?
Cette lucidité ne vise pas à décourager mais à responsabiliser. Car oui, il y a des choix à faire, et ces choix doivent être guidés par l’intérêt général, non par le calcul électoral. Cette "fuite en avant des responsabilités" comme la qualifie justement Marc Fesneau de ces partis politiques (le Rassemblement national, le Parti socialiste et La France Insoumise) résulte de leur refus d'agir espérant trouver leur Salut dans le chaos.
Face aux propositions irréalistes du Parti socialiste, qui a présenté un "contre-budget" lors de son Université de rentrée, notre premier-vice président synthétise avec franchise la nature des propositions et ce qu'elles révèlent :
Ce n'est pas un contre-budget, c'est un déficit augmenté. […] Au fond c'est une fiction.
La critique n’est pas là pour diviser mais pour rappeler une vérité partagée : le travail et l’effort des Français ne peuvent pas être éternellement mis à contribution sans vision d’avenir. Comme Marc Fesneau le souligne, « le ras-le-bol [des Français] c'est le sentiment qu'à la fin c'est toujours les mêmes qui contribuent, c'est-à-dire la France du travail ».
Alors que plusieurs dirigeants politiques militent pour retourner aux urnes, l'ancien ministre de l'Agriculture conteste cette idée car pour lui « la dissolution n'est pas inéluctable. » Si la vie politique semble bloquée, c'est bien parce qu'une majorité de députés font le choix de se dérober, de nier l'évidence ou pire de propager des mensonges sur la situation budgétaire.
Au MoDem nous pensons qu'il existe toujours un espace pour le compromis, nous y sommes ouverts, Marc Fesneau comment ainsi :
Ce qu'il faut conjurer c'est l'irresponsabilité collective de ceux qui aspirent à gouverner un jour et disent au fond c'est pas mon problème.
Et il rappelle avec justesse que la solidarité nationale a su jouer son rôle dans les crises récentes, de la pandémie à l’inflation :
Quand il y a eu la crise Covid, qui est venu dire, il ne faut pas protéger les restaurateurs ? Qui est venu dire, il ne faut pas protéger les salariés qui sont sans activité ? Qui est venu dire, il faut, au moment de la crise inflationniste, ne pas faire de bouclier tarifaire ? Qui est venu dire, il ne faut pas protéger les Français vis-à-vis de la hausse des impôts ? Personne.
Mais le président des députés du groupe Les Démocrate reste persuadé qu'il est encore possible de « trouver des points majoritaires » à l'Assemblée nationale, en soulignant que le budget 2025 de la France avait été l'objet d'un compromis et qu'il avait permis une réduction du déficit.
Le budget 2025, il est l'objet d'un compromis. Il a permis de freiner la dépense publique et de réduire le déficit. Pas assez. C'est pour ça qu'il faut faire un effort encore sur 2026, 2027 et 2028.