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Marc Fesneau : « La configuration de l'Assemblée nous oblige a dialoguer par-dessus les frontières partisanes »

Mardi 25 novembre, notre président du groupe Les Démocrates à l’Assemblée nationale et premier vice-président du Mouvement Démocrate, Marc Fesneau, était l’invité de BFMTV pour commenter l’actualité politique.

Présidentielle : « Le sujet c'est de savoir ce qui va se passer d’ici 2027 »

Interrogé sur les projections autour de l’élection présidentielle, Marc Fesneau refuse les emballements face à « ce qui est une perspective, ce qui est une hypothèse ». 

Je pense que le sujet n'est pas tellement de savoir ce qui va se passer en 2027, c'est ce qui va se passer d'ici 2027. 

 

Il a d'ailleurs souligné l’inanité de sondages réalisés à dix-huit mois d’une échéance : « Balladur devait être élu au premier tour, Juppé devait affronter Hollande… tout ça n’a pas de réalité si loin. »

Pour notre vice-président, l’urgence est ailleurs : 

Le mieux, c'est d'essayer de se mettre au travail et de faire en sorte qu'on puisse trouver des solutions. Parce qu'il n'y a que comme ça qu'on arrivera à réintéresser les Français.

 

Dans un paysage parlementaire profondément fragmenté, « il n'y a pas de majorité, il n'y a pas de majorité relative, il n'y a pas de majorité alternative non plus ». D’où la nécessité, selon lui, de « continuer à tracer un chemin d'un point de vue économique et donc d'un point de vue budgétaire ».

Attaché à la stabilité des institutions, Marc Fesneau met également en garde contre la tentation d’écourter le mandat présidentiel comme certains le réclame : « j'ai toujours été très défavorable à cette hypothèse, d'abord d'un point de vue institutionnel, parce qu'on ne gouverne pas un pays avec les sondages. » Pour le Mouvement Démocrate, l’élection centrale de la Ve République doit rester un temps long de débat démocratique, où l'on tranche des sujets, pas un réflexe populiste.

Budget 2026 : « On arrive à un peu se parler, à essayer de comprendre la position de l’autre »

Sur le budget et la loi de financement de la Sécurité sociale, Marc Fesneau insiste : quelque chose bouge enfin à l’Assemblée. 

Il y a quelque chose qui naît (…) qui nous oblige un peu à dialoguer par-dessus les frontières partisanes. 

 

Une évolution que les députés Les Démocrates défendent depuis longtemps : travailler avec ceux qui le souhaitent, même dans un Parlement sans majorité, dans la perspective d'un compromis constructif. L’adoption de la partie « recettes » du PLFSS en est un symbole : « les socialistes (…) ont accepté de voter. Les écologistes se sont abstenus. Pourquoi ? Parce qu'ils ont considéré qu'il y avait un point d'équilibre (…) qui permettait d'aller au vote favorable. » Le président du groupe souhaite que ce travail continue en ce sens sur les prochains textes, en responsabilité.

On arrive à un peu se parler, à essayer de comprendre la position de l'autre et à essayer d'atterrir. Pour l'instant, ça n'a pas atterri. Je ne vais pas vous dire le contraire. Mais on n'est pas braqués les uns et les autres avec nos lignes rouges. 

 

Concernant la polémique sur la taxe foncière, Marc Fesneau rappelle une vérité simple : il s’agit d’équité. 

Comment on calcule la taxe foncière ? On la calcule sur la valeur locative. (…) Si quelqu'un a une valeur locative qui n’est pas la réalité de la valeur de son bien, il échappe à un impôt qu’il devrait payer.

 

Ce n’est donc pas une hausse d’impôt, insiste-t-il, « c'est une régularisation (…) que certains auraient dû payer depuis 20 ou 30 ans. » Fidèle à son expérience d’élu local, il défend une mise en œuvre progressive et au plus près des territoires : « Qu’on ne fasse pas d’un point de vue massif (…) et qu’on regarde comment ça a été fait dans un certain nombre de départements. »

Article 49-3 : « Si ça permet d’acter un compromis et que ça ne peut pas marcher par le vote »

Sur l’éventualité d’un usage du 49-3 pour faire aboutir le budget, Marc Fesneau clarifie d’abord un point : « Ce n'était pas une demande de Sébastien Lecornu, c'était une demande du Parti socialiste », accordée par le gouvernement afin de permettre aux députés d'être « capable[s] de se mettre d'accord[s] ». Il rappelle qu'il n'a jamais été favorable à cette concession amenant dans l'impasse. Le problème est simple : « Quand le Parti socialiste et d'autres disent “de toute façon je ne voterai jamais le budget”, trouvez-moi l'outil qui permet d’acter un compromis. »

Pour notre premier vice-président, il ne s’agit pas d’un « bon » 49-3, ni d’un outil de contrainte. « C'est un 49-3 qui permet » d’acter des avancées négociées, d'adopter un compromis, quand « ça ne peut pas marcher par le vote ». Il permettrait à chacun « de dire, je n'ai pas voté le budget, et (…) j'ai obtenu telles et telles avancées », tout en assurant « un cadre financier qui soit tenable ». Une approche pragmatique, fidèle à la culture du compromis chère au MoDem.

Et donc, si ce n'est pas un vote, mais moi je préférais que les socialistes disent : « ok, c'est pas parfait, c'est pas mon budget, mais le 49-3, pourquoi pas, si ce n'est pas le budget qu'ils veulent voter ». 

 

Et Marc Fesneau le rappelle clairement : « Si vous avez une autre solution, je la prends, mais je ne la vois pas. »

 

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