📰 "La relance ne viendra pas d'en haut mais de la mobilisation de l'ensemble des acteurs : Etat et collectivités, métropoles et campagnes, secteurs privé et public, dirigeants et salariés."

Patrick Mignola

Retrouvez l'entretien de Patrick Mignola, président du groupe MoDem à l'Assemblée nationale, dans le quotidien Les Echos.

Propos recueillis par Isabelle Ficek

Le Premier ministre a appelé à la mobilisation pour lutter contre une récession historique. Comment mobiliser et avec quelles priorités alors que la classe politique et le pays sont très divisés ?

Sur la concorde nationale, il n'y a que la majorité qui est « pratiquante », mais elle doit être prosélyte car ce dont le pays a besoin, c'est de faire vite et que tout le monde s'y mette. Chaque jour qui passe endette un peu plus nos enfants. La relance ne viendra pas d'en haut mais de la mobilisation de l'ensemble des acteurs : Etat et collectivités, métropoles et campagnes, secteurs privé et public, dirigeants et salariés.

Sur quels principes ?

Je vois dans l'échiquier politique aujourd'hui trois « communs » sur lesquels on peut être d'accord : le premier, c'est la relance keynésienne. Il faut donner un grand coup d'accélérateur pour rattraper le temps perdu du confinement. Le deuxième, c'est la relocalisation industrielle sur le territoire national et européen des industries du médical, des biotechs, de l'énergie… Le troisième, c'est le virage écologique, sur lequel existaient des divergences sur le rythme de la transition. Construire une économie décarbonée implique de détruire du capital rentable. Après la crise du Covid et le confinement, nous avons une opportunité historique de faire une relance verte. Sur le « comment faire », il y a deux leviers : le social et le territorial.

Sur le volet social, Emmanuel Macron réunit ce jeudi les partenaires sociaux. Vous avez plaidé cet automne pour une grande conférence sur les bas salaires. Est-il temps de l'organiser ?

Oui, bien sûr, il est temps. La relance se fera avec les partenaires sociaux ou ne se fera pas. Tout premier de cordée sait qu'on ne gravit la montagne qu'au rythme des derniers de cordée. La crise vient de nous faire redécouvrir une évidence : on ne fait du commerce et des échanges internationaux que si l'on a quelque chose à échanger. Sans producteurs de biens et de services, un pays ne tient pas. La question des inégalités salariales est donc fondamentale. Parce qu'il faut qu'on soit tous mobilisés pour la relance, il faut rompre avec la dérive de l'inégalité de rémunération entre le capital et le travail. Je ne dis pas que les entreprises n'ont pas fait d'effort ces dernières années sur les salaires, mais le capital reste largement mieux rémunéré.

Que proposez-vous ?

Pour que chaque Français soit intéressé à la relance, nous avons besoin de la généralisation de l'intéressement. Il faut qu'à chaque point de croissance et de rentabilité retrouvé, les salariés du privé comme du public, ces derniers via des gains de productivité, aient la garantie qu'ils seront justement récompensés de leurs efforts. Ce doit être tout l'objet de cette conférence sociale. Beaucoup d'outils ont été mis en place avec la loi Pacte, mais les partenaires sociaux s'en sont peu emparés. Ils doivent, là, avoir la main et si au bout de 6 à 12 mois, ils n'ont pas répondu à ce défi de la généralisation de l'intéressement, les politiques prendront leurs responsabilités.

Retrouvez la suite de l'entretien sur le site internet des Echos en cliquant sur ce lien.

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