Journée sur l'histoire du centre à Longjumeau
Samedi 28 juin, le mouvement territorial du MoDem de l'Essonne (91) a organisé toute une journée consacrée à l'histoire et aux valeurs du centre. Pour ce bel événement, le ministre de l'Europe et des Affaires étrangères, Jean-Noël Barrot, est venu débattre avec les adhérents et militants, nous rappelant qu'il demeure, en même temps, un élu local, de terrain, au plus près des gens.
Pour son congrès, le MoDem 91 ne s'est pas contenté d'une réunion de fin d'année ordinaire : Alban Bakary, son président, Anne Sauthat et Joseph Nouvellon, ancien élu d'Evry, ont eu à cœur de rappeler aux adhérents ce qui nous rassemble. Dans un contexte géopolitique où la force s'impose de plus en plus, dans un univers médiatique saturé d'informations souvent biaisées, nous avons la chance de pouvoir nous orienter grâce à un socle de valeurs fortes : l'art du compromis, la raison, la modération, le goût du pluralisme et de la délibération, l'humanisme, une certaine recherche spirituelle, font partie de notre histoire et de nos fondamentaux.
La journée s'est ouverte par une table-ronde, animée par Grégoire Turlotte (adhérent du MoDem 91) : autour de Jean-Noël Barrot, Joseph Nouvellon (ancien élu d'Evry et adhérent des partis centristes depuis 1969), Olivia Leboyer (docteur en science politique) et Jean-Louis Loirat (ancien haut-fonctionnaire), ont souligné à quel point hier, aujourd'hui et demain étaient liés par des grandes idées et des fidélités. Aussi loin que l'on remonte - à Mirabeau comme le propose Jean-Pierre Rioux - le centre est né du désir de chercher les meilleures solutions, en dépassant les clivages ou les oppositions sectaires. Le Mouvement Démocrate est l'héritier de plusieurs branches : un libéralisme du sujet (type Tocqueville, Benjamin Constant), un certain orléanisme (né sous la Monarchie de Juillet, que l'on retrouve ensuite sous Giscard et actuellement sous la présidence d'Emmanuel Macron), une branche radicale-socialisante (le solidarisme de Léon Bourgeois) et la branche démocrate-chrétienne, à laquelle se rattachent notamment François Bayrou et Jean-Noël Barrot.
Le catholicisme libéral de Lacordaire, Lamennais, Montalembert, au XIXe siècle, a constitué une première tentative d'ouvrir l'Eglise aux évolutions de la société. A cette époque, des abbés démocrates, comme l'abbé Lemire, député-maire d'Hazebrouk, ont beaucoup œuvré sur le plan social, avec la création de jardins ouvriers et une vraie réflexion sur la qualité de vie des classes les plus pauvres. C'est avec Marc Sangnier et le mouvement du Sillon, dans les années 1890, que le catholicisme social s'est développé : la recherche d'un humanisme civique. Rendre l'Eglise moins conservatrice et lui rappeler sa mission essentielle d'attention aux plus démunis. Le Parti Démocrate Populaire (PDP) en 1924, puis le Mouvement Républicain Populaire (MRP) en 1944, le Centre Démocrate, le Centre des Démocrates Sociaux en 1976, l'UDF en 1976, puis le MoDem en 2007, répondent, toujours, aux grandes interrogations de la société.
Jean-Noël Barrot rappelle à quel point le petit livre bleu du CDS, L'autre solution (1976), ouvrage collectif transcrit par la plume d'André Diligent, contenait déjà des intuitions très justes, que l'on pourrait reprendre telles quelles aujourd'hui : sur l'éducation (avec la proposition de la réduction du nombre d'élèves par classe), sur l'écologie (avec un souci du logement, une réflexion sur les ressources et sur l'énergie), sur la politique internationale (avec un tropisme européen et un multilatéralisme cherchant la médiation et la paix), sur les institutions (avec l'intuition de la proportionnelle pour une meilleure représentation des sensibilités) sur la famille, cellule essentielle pour les démocrates (enjeu de la démographie, place des femmes dans le monde du travail, universalité des allocations familiales).
Aujourd'hui, nos valeurs démocrates constituent une boussole pour mener nos combats dans un monde toujours plus fracturé et archipellisé. Sur les questions migratoires, sur l'éducation, sur la cohésion sociale, le Mouvement Démocrate a une voix singulière à faire entendre, humaniste et ouverte.
Trois ateliers thématiques ont été l'occasion d'expérimenter l'une des grandes forces su centre : l'intelligence collective. On ne pense jamais bien tout seul. En trois groupes, les adhérents ont réfléchi sur trois thématiques qui font l'ADN de notre mouvement : la fibre européenne (l'engagement européen est notre combat premier), l'art du compromis (un esprit et une méthode), le catholicisme social (pour le distinguer d'un catholicisme intransigeant capté par la droite identitaire).
Après un copieux déjeuner sous une jolie véranda ensoleillée, le MoDem 91 s'est réuni en Congrès. Un grand merci au mouvement territorial pour cette journée stimulante et conviviale !