Jean-Noël Barrot : « L'urgence, c'est le cessez-le-feu, l'accès sans entrave de l'aide humanitaire et la libération des otages du Hamas »

Jean-Noël Barrot, ministre de l’Europe et des Affaires étrangères et vice-président du MoDem, était l’invité de RTL ce mardi 6 mai. Il a abordé les grands sujets internationaux du moment : le conflit à Gaza, la relance du couple franco-allemand, les tensions avec l’Algérie et les rumeurs autour du Vatican.

Israël-Gaza : « Une infraction manifeste au droit international »

Interrogé sur la situation à Gaza et l'attitude d'Israël, Jean-Noël Barrot a rappelé la ligne de la France : cessez-le-feu immédiat, accès massif à l’aide humanitaire, et libération des otages

Il n’y a plus rien à manger à Gaza. Le risque de famine est réel. Il faut désormais ouvrir l’accès à l’aide humanitaire. 

Condamnant fermement le Hamas – « il doit maintenant libérer tous les otages » – en rappelant sa lourde responsabilité, le ministre n’a pas éludé les responsabilités israéliennes : 

Ce gouvernement [israélien] est aujourd’hui en infraction manifeste avec le droit international et le droit international humanitaire. (...) C'est une condamnation très ferme de la part de la France.

Le ministre a également défendu l’action diplomatique de la France : « La semaine dernière, j’étais à l’ONU pour assembler […] la Chine, le Kazakhstan, la Jordanie, le Brésil, l’Afrique du Sud (...) pour défendre […] le droit international humanitaire. » Ce sont par les coalitions que « la protection des plus vulnérables [pourra se faire] sur les théâtres de conflit ».

Quant à la reconnaissance de l’État palestinien, elle reste un objectif, mais « nous voulons qu’elle puisse avoir un impact concret sur le terrain » avec une normalisation régionale et des engagements sur la réforme de l’autorité palestinienne et le désarmement du Hamas.

Que des engagements soient pris pour que cette décision que la France prendra crée les conditions pour l'existence même de l'État de Palestine, qui aujourd'hui est loin d'être acquise. 

Allemagne : « Que le moteur franco-allemand redémarre au quart de tour ! »

Alors qu’Emmanuel Macron et le nouveau chancelier allemand doivent se rencontrer demain à paris pour le premier déplacement de Friedrich Merz, Jean-Noël Barrot, qui rencontrera lui aussi son homologue allemand, s’est montré optimiste sur la relance du couple franco-allemand : « C’est bien l’ambition des deux dirigeants. » 

Il a évoqué une volonté de convergence sur des sujets sensibles : commerce, énergie, défense. « Il y a des ouvertures, dans le sens que nous attendons, celui d’une plus grande autonomie stratégique européenne », a-t-il expliqué. Un virage allemand que la France « accueille favorablement » et souhaite accompagner.

Nous avons vu, lorsque l'Allemagne a négocié son accord de coalition, qu'il y avait des ouvertures, dans le sens que nous attendons, c'est-à-dire celui d'une plus grande autonomie stratégique européenne, qui n'a de sens que si la France et l'Allemagne s'accordent sur ces grands sujets comme la défense.

Algérie : « Boualem Sansal est aujourd'hui à l'hôpital »

Le ministre a évoqué la situation de Boualem Sansal, écrivain condamné à cinq ans de prison par l'Algérie, dans un contexte diplomatique tendu : 

Nous suivons sa situation tant bien que mal […] J’espère que les autorités algériennes […] sauront faire preuve d’humanité. 

Il a regretté une décision « très violente » de la part d'Alger d’expulser 12 agents français de l'ambassade, qui a compliqué toute reprise de dialogue. L’ambassadeur de France est toujours à Paris a confirmé le ministre, avant d'assurer que son retour en Algérie relevait de « la responsabilité des autorités algériennes ».

Sur les propos de l’ancien ambassadeur Xavier Driencourt, Jean-Noël Barrot a été direct : « Il n’est plus un diplomate, il est aujourd’hui un porte-parole de l’extrême droite. » Et de mettre en garde contre une instrumentalisation politique de la relation franco-algérienne, qui pourrait « causer tort à nos compatriotes franco-algériens ».

Je crois que nous avons intérêt à ne pas faire de l'Algérie un sujet de politique intérieure, parce que lorsque nous le faisons, nous prenons le risque d'abord de causer tort à nos compatriotes franco-algériens qui n'ont rien demandé et qui n'ont pas à faire les frais des tensions entre nos deux gouvernements. 

Notre vice-président a ainsi appelé à une de-escalade des tensions, car « c'est lorsque la relation est à peu près équilibrée, lorsqu'on s'abstient de s'invectiver les uns les autres, qu'on obtient des résultats » notamment dans le domaine des expulsions d'Algériens en situation irrégulière, de renseignement et de coopération judiciaire.

Enfin, en conclusion de l'entretien, Jean-Noël Barrot a été interrogé sur les rumeurs autour d’une campagne française pour faire élire un pape tricolore. Le ministre a balayé les spéculations : « Alerte fake news ! […] Nous ne faisons aucune forme d’ingérence. » Il ne verrait toutefois « pas d’inconvénient » à ce qu’un pape français soit élu.

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