Jean-Noël Barrot : "Les études longues ne sont pas la seule voie d’accès au secteur du numérique"

Rachel Rodrigues pour l'Étudiant
Jean Noel Barrot

À l'occasion de la première Semaine du numérique organisée en France, le ministre du Numérique, Jean-Noël Barrot, revient sur l’état actuel du secteur et l’étendue des métiers qu’il peut offrir pour l'Etudiant.

L'Étudiant : Pourquoi le numérique peine-t-il à attirer et comment mieux sensibiliser les jeunes à ce type de carrières ?

Jean-Noël Barrot : Il s’agit avant tout d’une méconnaissance de ces métiers. Des stéréotypes persistent : l’image du "geek", technique et masculin a trop imprégné les esprits. Pourtant, le numérique recouvre une pluralité de métiers qui paient bien et souvent en tension de recrutement : de l’expert en cybersécurité au community manager en passant par le développeur web ou d’applications.  

Nous devons mieux faire découvrir les métiers pour casser les idées préconçues et promouvoir les débouchés dans le numérique dès le plus jeune âge : c’est l’objet de cette première édition de la Semaine du numérique et des sciences Informatiques que je lance cette année. 

Nous avons pour horizon l’objectif fixé par le président de la République : former 400.000 professionnels du numérique supplémentaires d’ici la fin de la décennie.

Le numérique englobe un panel de métiers assez large qu'on identifie souvent à l'ingénierie et aux métiers en lien avec la data. Quels sont les autres types de métiers qu'on peut retrouver dans le secteur ?

Les études longues ne sont pas la seule voie d’accès au secteur du numérique, loin de là : nous développons par exemple les baccalauréats professionnels dédiés à la cybersécurité. Du niveau CAP au bac+5 en passant par le BTS : les métiers du numérique recrutent à tout niveau de diplôme !

(...)

Avec l'essor de ChatGPT et d'autres IA génératives, on parle de l'apparition de nouveaux métiers au sein des entreprises. Concrètement, est-ce que l'IA sera créateur ou destructeur d'emploi dans les années à venir ?

Force est d’admettre que l’IA va modifier un certain nombre de métiers en profondeur.

Elle pourra notamment permettre de se libérer de tâches répétitives et fastidieuses tout en entraînant des gains de productivité.

Charge aux entreprises d’inciter les collaborateurs à se saisir de ces nouveaux outils IA, à se familiariser avec le potentiel d’exploitation, et ce, afin d’en disposer une maîtrise totale plutôt que d’en subir les conséquences.

Il en va de notre responsabilité de fixer le cadre de développement de l’IA qui permet d’améliorer la vie quotidienne de nos citoyens sans entraîner de dérive.

C’est pour cela que depuis cinq ans, nous avons aussi beaucoup investi pour développer les formations et l'émergence de nouveaux métiers, notamment dans le secteur de l'IA et de la data science, tels que les spécialistes en éthique de l'IA, les ingénieurs en apprentissage automatique et les développeurs de modèles d'IA.  

L'enjeu de la parité dans les métiers du numérique reste fort : selon Numeum, seulement 27,9% des métiers du numérique sont occupés par des femmes. Qu'avez-vous prévu de faire pour sensibiliser les jeunes femmes à ces choix d'orientation ?

C’est insuffisant. Aujourd’hui, nous devons développer une vraie réflexion autour de l’orientation des jeunes filles. Un trop grand nombre d'entre elles sont sujettes à une certaine forme d'auto-censure.

Pour cela, nous avons déjà lancé des campagnes de sensibilisation ciblées, mettant en lumière les réussites féminines dans le numérique.  

C'est le cas des "Cadettes de la cyber" dont je suis le parrain. Il s'agit de 20 étudiantes en cybersécurité qui seront des ambassadrices pour les générations à venir et sont aujourd’hui accompagnées pour accéder à des formations complémentaires et à un accompagnement à l’insertion dans la vie professionnelle. 

La mise en place de "Tech pour toutes", un programme de bourse et d’accompagnement pour les jeunes femmes souhaitant s’engager dans les métiers scientifiques, notamment numériques lancé par la Première ministre cette année, permettra également de sensibiliser davantage les jeunes filles à ces choix d’orientation. C’est essentiel et je veillerai à son bon déploiement. 

📰 Lire l'entretien complet dans L'Étudiant

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