Jean-Louis Bourlanges : "La vraie réponse à ces massacres ne peut être celle du Premier ministre israélien"

Jean-Louis Bourlanges, député des Hauts-de-Seine et président de la commission des affaires étrangères à l’Assemblée nationale, a été interrogé sur les tenants et les aboutissants politiques du conflit israélo-palestinien, durant l’émission « Ça vous regarde » intitulée « diplomatie, l’impuissance française ? » sur LCP. Revoir son entretien.

Nécessité d’agir en européen : « La France ne peut agir seule »

Lorsqu’on lui demande comment la France peut agir dans ce conflit opposant Israël et Palestine, Jean-Louis Bourlanges s’empresse de réaffirmer la nécessité d’adopter une position commune européenne sur ce sujet. Il se réfère « à la Déclaration de Venise de 1980 où l’Europe avait pris clairement position pour une solution à deux états ».

Cette ligne de conduite qu’il s’efforce à défendre est appuyée par sa volonté que :

« les intérêts légitimes des deux états soient reconnus » car il pense que « si l’on veut vivre en paix, il faut qu’on respecte l’autre ».

Si la première option d’une voie européenne unanime sur ce conflit qui enflamme le Proche-Orient est la marche à suivre, il est également revenu sur le poids de la France en mentionnant notamment le voyage du président de la République qui « est allé dans le bon sens car il a parlé avec tout le monde ». Toutefois, et c’est une différence sémantique notable, le président de la commission des affaires étrangères de l’Assemblée nationale ne partage pas l’expression d’« appel à une coalition internationale » du chef de l’État français qu’il considère « à ne pas employer ».

En somme, il regrette le manque d’harmonisation des positions des états européens qui crée une forme d’inaction diplomatique.

Le député des Hauts-de-Seine s’autodéfini même comme :

un européen convaincu mais pas un européen heureux.

L’importation du conflit en France : « Refuser la vulnérabilité du peuple juif »

De plus, il est revenu sur les récents actes antisémites commis sur le sol français, traduits par des tags de l’étoile de David sur des habitations hébergeant des personnes de confession juive. Sur ce point précis, Jean-Louis Bourlanges confie que c’est « désormais un antisémitisme arabe qui se différencie de celui de la bourgeoisie française des années 1930 ».

Au-delà de cette analyse historique, le député centriste du groupe Démocrate (MoDem et Indépendants) s’est inquiété de cette « vulnérabilité inacceptable du peuple juif français. » Pour lui,

« les juifs ont le sentiment légitime que tout cela recommence » en ajoutant qu’il faut « trouver une solution politique à ce conflit car les massacres ne peuvent perdurer ».

Autrement dit, le combat contre cet antisémitisme ambiant en Europe ne doit être mené selon les logiques guerrières de Benjamin Netanyahu, qui « a fait déraper la politique israélienne dans le mauvais sens » mais par « la communauté internationale et le peuple israélien lui-même ».

Un modèle démocratique face au risque d’escalade : « Je suis un pessimiste actif »

Enfin, le député des Hauts-de-Seine s’est exprimé sur les jeux d’alliance internationaux avec le rôle de l’Iran, de la Chine et la Russie qui laissent entrevoir « un risque « d’ascension aux extrêmes » selon la notion de Clausewitz ».

L’Iran d’abord, cet État « machiavélique », admet un comportement ambigu « en fournissant des armes aux Houtis du Yémen » afin de bombarder parfois Israël d’une part, et en « retenant une intervention désirée du Hezbollah à Gaza » d’autre part.

Jean-Louis Bourlanges constate cependant que « l’Iran n’a pas intérêt à cette escalade ».

Par ailleurs, s’il rejette la « notion de « sud-global » » pour désigner une binarité des relations internationales entre le Nord et le Sud, en prenant l’exemple « de la grande démocratie indienne, certes imparfaite » et en rejoignant les récentes prises de positions du Brésil « en faveur d’un cessez-le-feu soutenu par la France à l’ONU par le biais d’une résolution », il concède :

le modèle démocratique a du plomb dans l’aile.

« Les dictatures tyranniques russes et chinoises » abiment ces valeurs mais il replace également ce recul démocratique en Europe tout en mentionnant « quelques bonnes nouvelles » comme en Pologne, avec le retour au Parlement des européistes.

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