Frédéric Petit : « Ces dernières semaines, plusieurs villes d'Ukraine ont subi les bombardements les plus massifs depuis 2022 »

Merci madame la Présidente. 

Monsieur le ministre des Armées, depuis le retour de Donald Trump à la Maison-Blanche, la violence du Kremlin est de plus en plus débridée. Ces dernières semaines, et en particulier ces dernières 24 heures, Kiev, Tchernihiv et plusieurs villes d'Ukraine ont subi les bombardements les plus massifs depuis 2022, éventrant des immeubles d'habitation, des infrastructures civiles, des maternités, tuant des enfants et des hommes, 15 morts dans leur sommeil. 

J'ai une pensée pour mes amis de Tchernihiv, en particulier Ioulia, présidente du Business Women pour l'Ukraine, dont les enfants ont dormi sous les bombes. Pour nos collègues de la Rada, et en particulier son président que notre Assemblée accueille aujourd'hui, les écoliers, ceux de notre école française à Kyiv, qui travaillent dans le shelter, pour nos ressortissants et entrepreneurs sur place, pour nos agents sur place. 

Le président américain, qui promettait de mettre fin à la guerre, n'a pas fait reculer d'un iota Vladimir Poutine. Pire, il semble même lui avoir donné un permis de tuer. Moscou observe avec délectation la nouvelle administration américaine reprendre ses éléments de langage, son narratif et savoure. 

Devant l'impasse des négociations, la pusillanimité de l'administration Trump et la posture de plus en plus agressif et criminel du Kremlin, l'Europe et la France doivent monter en puissance dans leur soutien à l'Ukraine. Je salue la livraison et l'efficacité de nos mirages donnés à l'Ukraine, qui ont pu être utilisés dans la défense aérienne. Mais ce n'est pas suffisant. 

Nous, monsieur le ministre, que faisons-nous pour protéger les civils ukrainiens ? Combien de temps allons-nous supporter les pratiques odieuses du Kremlin que nous avons déjà observées il y a 20 ans à Grozny en Tchétchénie, il y a 10 ans à Alep en Syrie ? « Je rase, je bombarde, je tue les civils, je sidère et je garde la main ». Combien de temps allons-nous supporter encore de nous réveiller chaque matin en constatant les deuils, les bâtiments effondrés, les désespoirs, les destins personnels brisés et les bombes psychologiques à retardement que cette barbarie nous promet ? Monsieur le ministre, comptez-vous remettre sur la table des échanges avec nos partenaires européens la question de la protection du ciel ukrainien ? 

Je vous remercie.