Entretien de François Bayrou sur BFMTV et RMC : que retenir ?

François Bayrou FB

Invité exceptionnel d’Apolline de Malherbe ce lundi 27 mai sur BFM TV et RMC, le Premier ministre François Bayrou a détaillé sa vision de l’action publique : exigence de vérité, refus des postures et attachement au dialogue. Dans un pays marqué par l’inquiétude budgétaire, les tensions sociales et l’instabilité politique, il fixe un cap clair : le redressement national dans la justice, « jamais sans les Français ».

Vous pouvez retrouver la rediffusion et la transcription de cet entretien en cliquant ici.

Finances publiques : « Tout le monde va devoir faire un effort »

François Bayrou a confirmé la présentation d’un plan de retour à l’équilibre des finances publiques avant le 14 juillet. Il a insisté sur la nécessité d’un effort partagé et équitable.

Le gouvernement proposera aux Français un plan de retour à l’équilibre des finances publiques sur trois ou quatre années, un plan pluriannuel.

Face à une situation budgétaire critique — avec 10 % de dépenses publiques de plus que les recettes chaque mois — le Premier ministre refuse le déni. Il assure que le plan à venir engagera tous les Français, sans désigner de boucs émissaires.

Je ne prendrai pas une catégorie de Français pour cible en épargnant les autres.

Il a également évoqué les pistes de réforme, sans les détailler prématurément puisque c’est « l'ensemble du plan qu'on a besoin de prendre en compte ». 

Nous ne pouvons pas avoir une croissance des dépenses plus grande que la croissance des recettes… C’est une orientation élémentaire de bon sens que chaque famille et que chaque entreprise a en tête au moment où l'année commence.

Un pays qui décide de vivre dans la facilité mais laisse ses enfants payer la dette n’est pas digne de ce nom.

Dialogue social : « Jamais sans les Français »

François Bayrou revendique une méthode de gouvernement fondée sur l’écoute et la concertation.

Je résume cette méthode en quatre mots : ‘jamais sans les Français’, jamais sans la base, jamais sans ceux qui sont au travail.

Il l’illustre à travers le dossier des taxis conventionnés, à qui il est demandé des économies et qui sont actuellement en train de manifester. Le Premier ministre confirme que la réforme entrera bien en vigueur début octobre comme cela était prévu, mais dans la concertation : « Ils sont d’accord pour faire des efforts. Et je suis persuadé qu’on peut faire mieux que ce qui était prévu, à condition de travailler avec eux. »

Modèle social : « Le travail est trop pénalisé »

Le Premier ministre souhaite réformer en profondeur le financement du modèle social français, en sortant de la logique où « tout repose sur le travail ». Il a appelé à rétablir la confiance dans les entreprises et à redonner du sens à l’engagement professionnel.

Le travail en France n’est pas récompensé comme il devrait l’être.

Répondant à un entrepreneur de Menton, il a reconnu que les charges trop lourdes pèsent sur l’emploi. Il ouvre la porte à un rééquilibrage, sans abandon du modèle, et toujours en concertation avec les partenaires sociaux : « On ne va pas renoncer à ce que la France a construit : de la maternelle à l’université, des soins à la retraite. »

Je ne suis pas opposé, je suis même favorable à ce qu’on cherche un financement différent de notre modèle social.

La TVA sociale n’est pas écartée, et la mobilisation des partenaires sociaux est centrale dans sa méthode pour bâtir un consensus.

Je souhaite que tous ceux qui ont la responsabilité du monde du travail, du monde de l'entreprise et du monde des salariés acceptent de poser ensemble cette question [de la TVA sociale].

Proportionnelle : « Le seul scrutin qui permet de ne pas basculer dans les extrêmes »

Le Premier ministre propose d’introduire une part de proportionnelle pour les élections législatives pour sortir de l’impasse politique actuelle mais surtout une meilleure représentation démocratique.

Avec la proportionnelle, on vous donne le nombre de sièges que vous donne le nombre de voix obtenues. Il n'y a pas de ces vagues d'un côté ou de l'autre qu'on a connues trop souvent. Ça oblige à réfléchir différemment à la politique.

Il se réfère à la proportionnelle de 1986, sans prime majoritaire, pour permettre une représentation plus fidèle du pluralisme. Il affirme que ce mode de scrutin, contrairement aux idées reçues, est un rempart contre les extrêmes : « C’est parce qu’ils ont la proportionnelle que nos voisins européens sont plus courageux » en s’évitant l’étriquement du scrutin majoritaire où il est « tellement plus confortable d'être contre ».

Laïcité : « La loi protège la foi, mais la foi ne fait pas la loi »

François Bayrou a réagi avec gravité au rapport sur l’entrisme des Frères musulmans, tout en dénonçant les tentatives de surenchère.

Il y a une loi en France. Une règle en France. Un principe en France : la loi protège la foi, mais la foi ne fait pas la loi.

Il appelle à ne pas faire de l’islam « un sujet de fixation », refusant que la religion devienne un prétexte de tensions ou d’affrontements. Il alerte : « Ceux qui veulent faire de la loi religieuse une norme supérieure à la loi civile ne respectent pas les principes français. »

Interrogé également sur les propos de Marc Fesneau et une « surenchère croissante des sujets régaliens », François Bayrou l’affirme : « il ne faut pas perpétuellement se livrer à des surenchères qui dressent les Français les uns contre les autres ». Il en a profité pour que le débat sur ce qu’est être Français aura bien lieu grâce au Conseil économique, social et environnemental qui en aura la responsabilité.

Sécurité : « Il ne sera plus accepté que des adolescents se promènent avec des machettes »

Interpellé sur le drame d’Elias, 14 ans, tué à Paris, François Bayrou s’est dit profondément touché et se place « du côté de sa maman ». Il annonce des mesures fortes sur les armes blanches.

J’ai réuni un groupe de travail. Nous allons interdire que des adolescents se promènent avec des couteaux, des machettes ou des hachettes.

Il appelle à une prise de responsabilité collective : « La société dans laquelle on vit est une société de violence perpétuelle. Et tout le monde y participe, y compris les réseaux sociaux, y compris les médias. »

Fin de vie : « Les soins palliatifs, c'est un devoir à l'égard des malades, de la société »

François Bayrou a exprimé ses réserves sur la partie du texte sur la fin instaurant un droit à l’aide à mourir. Il a annoncé qu’il s’abstiendrait en l’état s’il devait le voter en tant que député, tout en réaffirmant son engagement pour le développement des soins palliatifs sur l’ensemble du territoire.

Ce n’est pas parce que tu es malade que tu es moins digne de soins, d’attention et de respect.

Il alerte sur le risque de dérive, citant l’exemple du Canada, où les euthanasies dépassent désormais les 15 000 cas annuels. Il se dit confiant dans la sagesse du Parlement pour encadrer strictement cette évolution.

Bétharram : « Je regrette que cette affaire ait été instrumentalisée »

François Bayrou s’est exprimé sur l’affaire Notre-Dame de Bétharram, dans laquelle il a été entendu par la commission d’enquête parlementaire il y a plusieurs jours.

J’ai des regrets que cette affaire ait été instrumentalisée (…) comme une affaire politique.

Tous les documents répondant aux accusations ont été mis en ligne, mais le site a subi une cyberattaque : 

Nous avons mis ces documents en ligne vendredi soir. Et puis dimanche, il y a eu une cyberattaque massive pour faire sauter le site bayrou.fr.

François Bayrou précise que l’hébergeur a suspendu l’accès au site bayrou.fr en raison de l’ampleur des attaques. Le Premier ministre affirme qu’une plainte sera déposée, sans désigner de responsables, mais en soulignant la volonté manifeste de l’empêcher de se défendre.

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