Aude Luquet : "Combler notre retard pour avancer collectivement vers un futur plus durable"

Aude Luquet, Députée MoDem de Seine-et-Marne, s'est exprimée sur le développement du photovoltaique lors de l'examen du texte accélération de la production d'énergies renouvelables à l'Assemblée nationale. Revoir son intervention.

Nous sommes en 1901, Émile Zola publie son dernier roman, Travail, une œuvre d'anticipation qui nous plonge dans la création d'une cité utopique qui devra faire face au temps où le charbon s'épuisera au fond des mines.

Se pose alors la question de l'alternative pour assurer, dit-il, "le torrent d'électricité devenu indispensable à l'existence". C'est alors que sous les traits d'un inventeur, il se lance dans cette quête qui l'amènera à se tourner vers le ciel pour s'adresser directement au soleil secourable.

Zola écrit : "De la sorte Il y aura sans cesse là une source de force illimitée dont on disposerait à sa guise". Le Soleil apparaît alors pour l'écrivain comme la seule énergie susceptible d'émanciper l'humanité. Encore faut-il la maîtriser. Il ajoute "Des savants étaient parvenus à imaginer de petits appareils qui captaient la chaleur solaire et la transformait en électricité. Mais par quantités infimes. Il fallait réaliser le phénomène en grand."

Réaliser ce phénomène en grand voilà bien notre ambition aujourd'hui avec ce projet de loi.

Cette ressource, nous voulons la mettre au cœur de la lutte contre le dérèglement climatique et incontestablement le défi de notre siècle.

Notre volonté est claire, faire de la France le premier grand pays du monde à sortir de la dépendance aux énergies fossiles. C'est un impératif pour protéger notre environnement, renforcer notre souveraineté et améliorer le pouvoir d'achat des Français.

Dans ce combat, la France ne réussira pas seule mais il nous faut commencer par être irréprochables si nous voulons être entendus sur la scène internationale.

C'est une question de crédibilité. La transition vers une société plus durable, une cité du bonheur dans l'imaginaire de Zola passe par un triptyque indispensable et indissociable : une électrification massive de nos usages, une plus grande sobriété énergétique, une meilleure efficacité énergétique.

Le récent rapport RTE Futur énergétique 2050 montre que nous pouvons y arriver en développant un mix énergétique décarboné qui associe énergies renouvelables et énergie nucléaire. C'est bien là notre ambition.

Alors que la loi climat et résilience a déjà permis un certain nombre d'avancées ambitieuses, nous voulons aujourd'hui accélérer pour atteindre nos différents objectifs sous notamment de la PPE qui veut que nous ayons doublé notre capacité de production d'électricité renouvelable en 2028, ainsi que ceux du Pacte européen qui fixe une part de 40% d'énergies renouvelables dans la consommation finale d'énergie de l'Union européenne en 2030.

Aujourd'hui, dans notre mix énergétique, le solaire représente moins de 3% de notre production d'électricité. Nous sommes clairement en retard. Mais loin de rester dans le statu quo, nous avons pour ambition de donner un véritable coup d'accélération à la filière : multiplier par dix notre puissance photovoltaïque, voici le cap affiché par le Président de la République dont nous partageons l'ambition.

Le temps presse. Aujourd'hui, il faut en moyenne 5 ans de procédure pour construire un parc solaire alors même que celui ci ne nécessite que quelques mois de travaux. C'est beaucoup trop long.

Notre volonté d'aller deux fois plus vite, cela ne veut pas dire forcer la main mais mieux identifier les espaces propices au développement des énergies renouvelables grâce à une planification territoriale, grâce à la priorité donnée aux espaces déjà urbanisés, grâce à un meilleur partage de la valeur.

C'est en activant l'ensemble de ces leviers que nous parviendrons à favoriser l'acceptabilité des projets, élément indispensable pour accélérer.

Concrètement, nous rendrons possible l'installation d'infrastructures de production d'énergie solaire le long des autoroutes et grands axes routiers. Cela constitue un gisement potentiel non négligeable de plus de 2,5 gigawatts. Les voies ferrées de leurs abords ont été ajoutées au texte initial. C'est près de 30 000 kilomètres d'espaces supplémentaires rendus disponibles.

Nous allons également rendre obligatoire la création d'ombrières photovoltaïques sur l'ensemble des parcs de stationnement extérieurs de plus de 2500 mètres carrés. Nous verrons si cette superficie peut être amenée à évoluer lors de nos débats mais cela représente déjà entre 90 et 150 millions de mètres carrés en France.

Pour terminer, nous avons la volonté de favoriser l'installation de production d'énergie solaire sur les toits des bâtiments non résidentiels nouveaux et lourdement rénovés en renforçant nos ambitions issues de la loi climat et résilience. Selon certaines estimations européennes, le photovoltaïque en toiture pourrait fournir près de 25% de la consommation d'électricité de l'Union européenne ce qui est davantage que la part du gaz naturel aujourd'hui.

Si nous nous couvrons pas du jour au lendemain l'ensemble des routes, des parkings ou des toitures de France, ce que nous avons voté dans la loi climat et résilience et ce que nous déposerons dans le projet de loi énergies renouvelables nous permettront de combler notre retard pour avancer collectivement vers un futur plus durable qui n'est aujourd'hui plus une utopie issue de l'imagination d'Émile Zola.

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